Plus de 500 Palestiniens tués dont de nombreux enfants

Le « massacre » continue à Gaza

22 juillet 2014, par Céline Tabou

Dimanche aura été la journée la plus sanglante depuis le début de l’offensive israélienne lancée le 8 juillet. En dépit des appels à un cessez-le-feu, les autorités israéliennes maintiennent l’offensive terrestre et aérienne à Gaza, causant la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens, dont principalement des enfants.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 juillet, pour exprimer sa « grave préoccupation devant le nombre croissant de victimes ». Cependant, en dépit des appels à un cessez-le-feu, Israël poursuit son attaque et devrait l’élargir.
Interrogé par la radio publique, le ministre chargé des Services de renseignements Youval Steiniz a déclaré : « J’estime que les combats risquent de durer longtemps (...) il se peut que nous n’ayons d’autre choix que d’élargir les opérations, y compris jusqu’à prendre le contrôle de toute la bande de Gaza ». Une position partagée par le ministre des communications, Gilad Erdan qui a indiqué que « ce n’est pas le moment de parler d’un cessez-le-feu », a-t-il souligné, excluant tout retrait en l’absence « d’arrangements à long terme (...) sur une démilitarisation de ce secteur ».

Plus de la moitié n’avaient pas 12 ans

Le bilan est de plus en plus lourd, les principales victimes tuées à Gaza sont des mineurs. « Jusqu’à présent, il y a eu plus d’enfants qui ont péri sous le feu israélien que de combattants palestiniens », a affirmé samedi l’ONG, Défense Internationale des Enfants. Selon un bilan publié le jour même par l’Unicef, plus de 70 mineurs sur un total d’environ 340 morts décomptés par les services de secours de Gaza sont morts, depuis le 8 juillet. Dans le même temps, 637 mineurs ont été blessés à Gaza, et 4 en Israël par des tirs de roquettes palestiniennes, a précisé l’Unicef.
« Du 8 juillet jusqu’au 19 juillet à 4 heures du matin, au moins 73 enfants palestiniens ont été recensés comme décédés à la suite de frappes aériennes et de bombardements aériens, par mer et par des forces terrestres », a déclaré Catherine Weibel, porte-parole de l’Unicef pour la Palestine. Parmi eux, 53 garçons et 20 filles de moins de 18 ans.
Plus de la moitié de ces jeunes victimes n’avaient pas 12 ans, « la plus jeune victime était âgée de trois mois », a précisé Catherine Weibel. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé à une enquête rapide sur les décès de mineurs. Mercredi 16 juillet, quatre garçons âgés de 9 à 11 ans ont été tué par une frappe israélienne sur une plage, près du port de la ville de Gaza, sous les yeux de journalistes.
L’armée israélienne avait alors assuré avoir ciblé des « terroristes du Hamas », mais face à l’indignation, elle a promis d’enquêter « consciencieusement » sur ce drame. Cependant, « quand on se bat, il y a des erreurs », a reconnu à l’AFP, samedi un officier israélien sous couvert de l’anonymat. L’Unicef a plaidé pour que les enfants soient « protégés de la violence. Ils ne doivent pas être les victimes d’un conflit dont ils ne sont aucunement responsables ».

Journée sanglante à Chajaya

Dimanche, Chajaya, banlieue de Gaza, a été le théâtre de « massacre » et de « crime de guerre » d’après la Ligue arabe et les autorités palestiniennes. Une dizaine de morts a été recensée au 13ème jour des opérations israéliennes dans les territoires palestiniens. Selon les secours, au moins 72 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans ce bombardement et 13 soldats israéliens ont perdu la vie.
Cette journée a totalisé près de 87 morts, à travers la bande de Gaza. D’après l’Agence France Presse, à Chajaya, la situation est un « carnage » et un « chaos », décrivant un « homme éventré et à la tête arrachée ». « Le bombardement brutal et l’offensive terrestre à Chajaya sont des crimes de guerre contre les civils palestiniens et une escalade dangereuse qui pourrait avoir de lourdes conséquences », a dénoncé Nabil Al-Arabi, président de la Ligue arabe.
Dans un communiqué, le gouvernement palestinien a « condamné de la manière la plus forte qu’il soit le massacre atroce commis par les forces près de la frontière israélienne », exhortant la communauté international a « réagir immédiatement à ce crime de guerre ». Pour sa part, l’armée israélienne a justifié son offensive à Chajaya, face à l’ampleur des dégâts humains. « Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement », a répondu l’armée, ajoutant que « cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu’ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c’est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire ».
Le nombre de militants du Hamas décédé suite à ces frappes n’a toujours pas été avéré par les autorités israéliennes, qui lancent des offensives sur des civils. Des civils qui ne peuvent pas se rendre en territoire israélien car il leur est interdit et qui ne peuvent pas aller au-delà du mur, car la zone est sous blocus. Un cessez-le-feu humanitaire de deux heures, a été réclamé par la Croix-Rouge, afin d’évacuer les blessés et les cadavres qui jonchent les rues et les décombres de Chadjaiya.

Céline Tabou  

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