Irak

Le mépris et les menaces de Donald Rumsfeld

Comment forcer la marche à la guerre ?

10 février 2003

Alors que les chefs des inspecteurs en désarmement de l’ONU sont arrivés samedi midi à Bagdad pour une visite cruciale de 36 heures destinée à obtenir des autorités irakiennes une coopération totale avec l’ONU, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a jugé « inexcusable », depuis Munich, que la France, l’Allemagne et la Belgique bloquent l’octroi d’une aide militaire de l’OTAN à la Turquie en prévision d’un éventuel conflit avec l’Irak.

Pour les auxiliaires de George Bush, il est inexcusable de s’opposer à la guerre. L’Allemagne et la France, qui sont opposées à l’emploi immédiat de la force contre l’Irak, risquent de « s’isoler elles-mêmes plutôt que d’isoler les États-Unis », a déclaré samedi le secrétaire américain à la Défense. La ministre française de la Défense lui a répliqué que ce n’est pas ainsi que l’on parle d’un allié...

Samedi dernier à Munich, lors d’une Conférence annuelle de l’OTAN sur la sécurité, Donald Rumsfeld a laissé entendre que l’Irak constitue une menace pour la Turquie, pays de l’OTAN. Il faut néanmoins se souvenir que depuis de nombreuses années, des aéroports turcs sont utilisés par des avions américains et britanniques pour bombarder le peuple irakien.

Prétextant cette menace, la Maison-Blanche voudrait installer en Turquie une armée d’invasion forte de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elle a besoin pour cela de planifier les opérations. Mais ce projet a suscité l’opposition de trois pays de l’OTAN : la France, l’Allemagne et la Belgique. Ces pays ont réclamé un délai avant que l’Alliance autorise ses planificateurs à préparer le déploiement d’avions, de batteries de missiles et d’unités spécialisées en Turquie.

Une prise de position traitée avec mépris par le ministre américain : « La Turquie est un allié, le Traité de l’Atlantique Nord prévoit cela. La Turquie est membre de notre alliance. Je pense qu’il est inexcusable de l’empêcher de renforcer ses capacités défensives », a-t-il ajouté. Par leur attitude, les trois pays européens sapent la crédibilité de l’OTAN et illustrent les profondes divisions au sein de l’Europe, a-t-il estimé. « Comme disent les anciens, comme vous êtes dans un trou, arrêtez de creuser », a-t-il lancé aux Français, Allemands et Belges.

Unilatéralisme

Si la France, l’Allemagne et la Belgique continuent de bloquer les préparatifs, les Etats-Unis et d’autres pays de l’OTAN agiront individuellement pour venir en aide à la Turquie mais tout ceci ferait un tort considérable à l’Alliance, a-t-il prévenu. « Il est difficile de croire qu’il puisse y avoir des questions dans l’esprit de gens raisonnables par rapport aux faits qui sont devant eux », a affirmé Donald Rumsfeld.

Le conservateur américain prend-t-il les gens pour des imbéciles en essayant de leur faire croire que les documents présentés par Colin Powell sont des preuves irréfutables ? En tout cas, à l’image de son président, il traite avec mépris ceux qui s’opposent à la préparation d’une guerre pour le pétrole.

Répondant au va-t-en guerre de Washington, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a réaffirmé quant à lui la position de son gouvernement, opposé à une intervention militaire contre l’Irak.

Quelles preuves ?

« Pardonnez moi, je ne suis pas convaincu », a-t-il lancé à Donald Rumsfeld.
« Tel est mon problème. Je ne peux pas me présenter devant l’opinion et dire "partons en guerre parce qu’il y a des raisons pour cela". Je ne les crois pas », a ajouté le chef de la diplomatie allemande.

L’Allemagne, a-t-il dit, respectera ses engagements envers la Turquie et l’OTAN, mais refuse de soutenir un « rassemblement des troupes » en attendant la prochaine réunion du Conseil de sécurité, le vendredi 14 février.
« Le temps des armes n’est pas venu », a répété Joschka Fischer. « Sommes nous arrivés au point où nous pouvons dire que nous avons épuisé tous les autres moyens ? Je ne le pense pas. Nous ne devons pas accepter la logique d’une campagne militaire, nous devons donner aux inspecteurs plus de temps ».

Lors de cette conférence de Munich, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a estimé qu’au sein de l’OTAN, un gouvernement ne peut pas se permettre d’imposer son point de vue à tous les autres pays. Quand on est des alliés, on se concerte, a-t-elle indiqué.
Le ministre allemand de la Défense, Peter Struck, a dit croire qu’une solution serait trouvée avant aujourd’hui, date à laquelle expire la procédure dite "de silence" par laquelle, si aucun pays de l’OTAN ne se prononce contre d’ici là, les préparatifs à la guerre pourront commencer en Turquie.

Le mensonge : le cas exemplaire de Tony Blair

Un étudiant californien a mis le gouvernement britannique dans l’embarras, vendredi, en l’accusant d’avoir plagié et déformé ses travaux sur le programme d’armement illégal de l’Irak, dans un rapport incriminant Bagdad.

Dans un rapport rendu public lundi dernier, le gouvernement britannique affirmait que Bagdad possédait des armes de destruction massive et les dissimulait aux inspecteurs des Nations Unies. Ce rapport britannique a été loué par le secrétaire d’État américain Colin Powell au Conseil de sécurité de l’ONU « comme une belle étude... qui décrit en détail les activités de dissimulation irakiennes ». Mais ce rapport est un faux grossier, issu d’un plagiat.

Ibrahim al-Marashi, un jeune chercheur américain du Centre d’études pour la non-prolifération de l’Institut Monterey, près de San Francisco, estime que ses travaux de recherche, publiés en septembre 2002, sur le programme d’armement illégal de l’Irak, ont été purement et simplement plagiés.
Une comparaison entre la version du document britannique diffusé sur un site Internet du gouvernement et l’article original du chercheur montre une répétition quasi identique de certains paragraphes. « Ils ont même recopié mes fautes grammaticales », a déclaré l’auteur de l’étude originale au "San Francisco Chronicle".

Précisant que son travail se basait sur des documents datant de 1991, Ibrahim al-Marashi indique par ailleurs que certaines parties ont été substantiellement changées, « distordant » certains chiffres. Il cite notamment un passage du rapport britannique selon lequel la milice privée du président Saddam Hussein comporterait « de 30.000 à 40.000 hommes », alors que dans son étude, Marashi en estime le nombre à 15.000.

Le mensonge découvert, le gouvernement britannique a reconnu vendredi qu’il avait fait une erreur en ne créditant pas Ibrahim al-Marashi d’une large part de ce dossier. « A posteriori, nous aurions dû, pour lever toute confusion, faire connaître quelles parties provenaient de sources publiques, et quelles autres venaient d’autres sources », a déclaré le porte-parole du Premier ministre Tony Blair. Cela montre en tout cas que les partisans de la guerre sont près à tout pour gagner les faveurs de l’opinion, et surtout à mentir.

Hans Blix et Mohammed ElBaradei dialoguent avec Bagdad

Les Nations Unies sur le terrain

Le chef de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection de l’ONU en Irak (COCOVINU), Hans Blix, et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammed ElBaradei, ont entamé samedi des entretiens au ministère irakien des Affaires étrangères, selon le centre de presse du ministère de l’Information. Cette visite s’effectue en prévision d’un nouveau rapport des inspecteurs en désarmement. Il sera présenté vendredi prochain au Conseil de sécurité de l’ONU.

Hans Blix a affirmé sur la chaîne de télévision américaine CNN qu’il attendait de l’Irak une « coopération sur le fond » afin qu’il montre les armes prohibées s’il en possède ou qu’il donne des « explications adéquates » sur leur destruction. Pour sa part, Mohammed ElBaradei a déclaré attendre « des changements considérables sur certains sujets, les vols de surveillance et les entretiens en privé ».
En signe de bonne volonté, quatre scientifiques irakiens ont pu être interrogés en privé par les experts en désarmement sans être accompagnés de fonctionnaires de l’organisme irakien chargé de la coordination avec les inspecteurs (NMD). Sinan Abdel Hassan Mohi, biologiste, a été interrogé pendant plusieurs heures, en privé, ainsi que trois autres experts, comme l’exigeait l’ONU depuis de nombreuses semaines.

Avec ce geste, les autorités irakiennes ont fait un premier pas vers les inspecteurs en désarmement onusiens qui, depuis novembre dernier, sollicitent des entretiens privés avec des chercheurs irakiens. L’Irak « semble faire un effort » pour coopérer, a reconnu Hans Blix après ces entretiens. Autre geste de bonne volonté : la remise hier de plusieurs documents aux chefs des inspecteurs.
Les discussions doivent aussi porter sur le survol de l’Irak par des avions-espions, réclamé par les Nations Unies, alors que Bagdad affirme ne pas pouvoir assurer leur sécurité en raison de la présence des aviations américaine et britannique.

De plus, sur le terrain, les équipes d’inspecteurs ont visité cinq sites à Bagdad et d’autres en province, selon un communiqué du ministère irakien de l’Information. Parmi les sites inspectés se trouvent une installation électrique, une station de purification d’eau et un institut scientifique dans la ville septentrionale de Mossoul. Le 14 février prochain, les chefs des inspecteurs de l’ONU vont présenter devant le Conseil de sécurité un nouveau rapport sur la coopération de l’Irak avec leurs équipes. Un rapport qui s’annonce déterminant pour l’issue de la crise.

À quand des inspections aux États-Unis ?

Une doctrine qui vise à banaliser l’arme atomique

Le Pentagone vient de lancer un programme accéléré pour terminer le développement de « petites » bombes nucléaires. Celles-ci devraient permettre la destruction de bunkers profondément enterrés et abritant des stocks d’armes chimiques ou biologiques. Cette information explosive a été livrée le 3 février par le "Los Angeles Times", le journal tenant ses sources du ministère américain de la Défense.
Le programme en question, doté d’un budget de 1,26 milliard de dollars, vise précisément la mise au point d’ordinateurs capables de décider très rapidement, en fonction d’une multitude de critères, de l’arme à utiliser (conventionnelle ou nucléaire) pour atteindre une cible.

L’informatique devrait aussi évaluer les dommages collatéraux induits.
Cette révélation montre que les va-t-en guerre de Washington - en premier lieu l’actuel secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld - sont pratiquement au bout de leurs efforts pour revaloriser le potentiel nucléaire des États-Unis. Leur intention était évidemment repérable depuis l’exposé, il y a un an, de la nouvelle stratégie nucléaire américaine ("Nuclear Posture Review").

Celle-ci invitait les militaires à prospecter « des systèmes entièrement nouveaux ». Il s’agissait de mettre en place une « nouvelle triade » combinant une extension des capacités de frappe conventionnelle et nucléaire, un développement de la défense antimissile et une amélioration des infrastructures de production et maintenance des armes nucléaires.

Un arsenal inquiétant

La nouvelle doctrine exclut aussi d’autorité la participation américaine aux programmes internationaux de désarmement. De fait, la première puissance mondiale s’exclut du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Quant à l’accord interdisant les essais nucléaires (CTBT), Washington ne l’a jamais ratifié. Cette rupture du gouvernement américain avec les lois internationales n’a soulevé que quelques timides inquiétudes, alors que l’annonce par la Corée du Nord de son retrait du TNP, en janvier dernier, a soulevé une vague de protestations et de menaces...

Il semble donc que, dans un très proche avenir, l’armée des États-Unis sera en mesure d’utiliser des bombes nucléaires pour atteindre ses objectifs stratégiques. Si la guerre éclate, il est très probable que l’Irak servira de terrain d’expérimentation pour ces nouvelles armes.
Malgré le démenti publié par le gouvernement américain dans les colonnes du journal californien, il ne faut pas oublier que chaque nouveau conflit est l’occasion pour Washington de tester de nouvelles armes de destruction massive sur des civils, notamment la bombe atomique au Japon, les armes chimiques au Viêt-Nam... avec des conséquences qui persistent pour les populations plusieurs dizaines d’années après les faits.

Extrêmement dangereux

Cette extension de l’arsenal américain est inquiétante à plus d’un titre.
D’abord, les effets de l’arme nucléaire, même de faible intensité, sont incalculables. Les militaires tablent sur le fait que l’explosion se produirait dans les entrailles de la terre pour considérer que le danger radioactif serait nul.
Tel n’est pas l’avis du spécialiste interrogé par le "Los Angeles Times", le physicien de l’Université de Princeton Robert Nelson. Selon ce dernier, même une charge réduite pourrait propulser dans l’air suffisamment de poussière radioactive pour tuer des dizaines de milliers de personnes, si la bombe explose dans un environnement urbain.

Ensuite - et c’est là un danger bien plus redoutable -, l’attitude des Etats-Unis relance la course aux armements atomiques. En effet, on imagine mal que les autres puissances nucléaires autorisées par le TNP - Chine, Russie, Grande-Bretagne, France - ne soient tentées d’emboîter le pas. Idem pour les trois autres pays qui possèdent "illicitement" la bombe - Israël, Inde, Pakistan : pourquoi renonceraient-ils à développer ces armes ?
Grâce à l’administration Bush, l’arme nucléaire sort de son rôle de dissuasion pour entrer dans la gamme des moyens de terreur opérationnels. Elle n’est plus cantonnée au statut de « dernier recours dissuasif », mais devient l’instrument de la « guerre préventive ».

Imaginons Vladimir Poutine "nettoyant" la Tchétchénie ou Ariel Sharon anéantissant un camp de réfugiés palestiniens à coups de salves nucléaires savamment dosées. Avec l’attitude irresponsable des dirigeants américains, ce cauchemar, hélas, n’est plus irréaliste.

Une guerre pour le pétrole
Contrairement à une idée reçue, les principaux fournisseurs de pétrole des États-Unis ne sont pas les pays du Golfe, mais des États... américains : le Canada, le Venezuela et le Mexique. Par contre, dans les années à venir, et étant donnée la politique énergétique prônée par les conservateurs au pouvoir à Washington, l’économie américaine dépendra beaucoup du pétrole du Golfe. Un article paru dans "le Monde" que nous reproduisons ci-après fait le point sur la situation.

« Si les gesticulations américaines dans le Golfe témoignent, entre autres enjeux, d’un souci de sécuriser l’approvisionnement en pétrole produit dans cette région-clé, la dépendance des Etats-Unis envers l’or noir du golfe Persique doit être relativisée. Les principaux pourvoyeurs du pétrole américain sont en effet... américains. Entendez, du continent américain, puisqu’il s’agit des Etats-Unis eux-mêmes, du Canada et des États d’Amérique latine.
Ce pétrole représente près de 70% du pétrole consommé dans le pays et 50% de ses importations. D’ailleurs, si les Américains importent 1,5 million de barils/jour du Moyen-Orient, leurs trois premiers fournisseurs sont des voisins : le Canada arrive en tête avec 1,58 million de barils/jour en 2002 (source : Agence internationale de l’énergie), tandis que le Venezuela surpasse cette année le Mexique avec 1,51 million de barils/jour contre 1,47 million. Bonne quatrième, l’Arabie saoudite fournit 1,41 million de barils/jour à l’"allié" américain.
Il n’en reste pas moins que les projections du département américain à l’Énergie tablent sur une dépendance croissante des États-Unis vis-à-vis du pétrole saoudien dans les vingt prochaines années : 20% du brut importé proviendra des pays du Golfe en 2020 contre 13% aujourd’hui, essentiellement de l’Arabie saoudite et de l’Irak. Or la part du pétrole dans la croissance économique n’est pas près de lâcher du terrain, et la proportion de brut importé ira croissant dans les prochaines années.
Si les pétroles non conventionnels, considérés avec les pétroles forés en eaux profondes comme les gisement complémentaires de demain, se trouvent sur le continent américain (exploitations offshore dans le golfe du Mexique ; sables asphaltiques au Canada ; huiles extra-lourdes au Venezuela), leur coût d’extraction est tel qu’ils ne risquent pas de faire de l’ombre au brut traditionnel, à moyen terme.
Si les chiffres battent en brèche l’idée reçue selon laquelle les Américains sont obnubilés par la protection de leurs ressources énergétiques au Moyen-Orient, les projections à deux décennies et les coûts de développement des nouveaux gisements et hydrocarbures prouvent aussi que le pétrole du golfe Persique est, et pour longtemps encore, prédominant et irremplaçable.
Les États-Unis se préoccupent donc, entre autres impératifs politiques et économiques, d’assurer un contrôle croissant sur les ressources pétrolières du Moyen-Orient, du Caucase ou d’Afrique de l’Ouest. Cela peut aussi expliquer le souhait de Washington de voir à la tête du Venezuela un président plus complaisant, moins insoumis ».
L’Afrique du Sud solidaire des Chagossiens
À un moment où les délégations africaines au Forum de l’AGOA cherchaient à intéresser les États-Unis pour profiter du maximum de bénéfices de la loi commerciale américaine, le haut-commissaire sud-africain à Maurice, Louis Mguni, a surpris tout son monde en allant exprimer la solidarité de son pays à la cause des déportés des Chagos. Nous reproduisons ci-après des extraits d’un article du "Mauricien" qui retrace ces faits.

Le Groupe réfugiés Chagos (GRC) d’Olivier Bancoult, l’ancien président de la République Cassam Uteem ainsi que l’avoué Sivakumaren Mardemootoo - qui se sont tous démarqués des protestations du People’s Forum - ont tenté d’intéresser les journalistes étrangers présents dans le pays au sort des Chagossiens expulsés de leurs îles natales pour faire place à la base militaire de Diego Garcia. (...)
Bien qu’on sût M. Mguni fortement concerné par le mauvais traitement infligé par la Grande-Bretagne et les États-Unis aux Chagossiens, on ne s’attendait pas vraiment qu’il pousse la hardiesse diplomatique jusqu’à heurter l’hyper-puissance américaine de front, cela à un moment où, justement, et les responsables politiques et commerciaux de son pays et les représentants de la République de Maurice eux-mêmes avaient choisi d’éviter d’évoquer le contentieux sur l’archipel à la conférence de l’AGOA. (...)
Le haut-commissaire n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que son pays « refuse de faire partie d’une conspiration du silence entretenue par la communauté internationale autour du sort des Chagossiens ». L’Afrique du Sud, a dit son représentant diplomatique, « est elle-même sortie de l’oppression que constituait le système de l’apartheid grâce aux petites nations, parfois très pauvres elles-mêmes, qui ont soutenu son peuple à majorité noire dans son combat. Pour cela, l’Afrique du Sud ne peut pas se sentir libre tant qu’elle saura qu’à côté d’elle il y a un peuple qui n’est pas libre. Nous les Africains, nous savons ce que c’est que l’attachement à la terre. C’est pourquoi nous voulons apporter un soutien réciproque aux Chagossiens, car nous savons qu’ils ont été déracinés de leurs terres. Par leurs sacrifices, les Chagossiens ont eu à porter la croix de l’île Maurice dans sa lutte pour l’Indépendance », a déclaré M. Mguni.
Selon M. Mguni, « le processus de décolonisation de l’île Maurice ne sera jamais complet tant que les Chagos ne lui seront pas retournés ». Et le haut-commissaire de faire remarquer que c’est également insupportable que les terres des Chagossiens sont utilisées pour semer la peur et l’anxiété chez des femmes et des enfants d’autres nations. Allusion à l’utilisation de la base de Diego Garcia pour bombarder l’Irak.

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