Le monde musulman condamne George Bush

24 mars 2003

Iran
Le Guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei : « Les États-Unis et leurs alliés, à commencer par la Grande-Bretagne, ont engagé cette guerre avec des motivations sataniques », a dit le Guide, dont le pays s’est retrouvé en janvier 2002 avec l’Irak et la Corée du nord sur « l’axe du mal » dénoncé par le président américain George W. Bush.
L’Iran, tout en appelant à un arrêt immédiat de la guerre, ne défend pas le régime dictatorial du parti Baas. Il défend seulement la nation irakienne et pense que celle-ci doit décider seule de son destin. « Nous n’aurons peut-être pas une guerre militaire. Mais nous aurons à coup sûr une guerre politique, économique et en particulier culturelle ».

Ligue arabe
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, affirme que la guerre déclenchée par les forces américaines et britanniques en Irak « détruira tout ». « C’est une journée triste pour tous les Arabes, que l’Irak et son peuple soient soumis à une frappe militaire qui détruira tout, et qui ne tient compte ni des civils ni de l’ensemble de l’Irak ».

Palestine
L’Autorité palestinienne condamne « totalement » la guerre lancée par les États-Unis en Irak, déclare le ministre palestinien des Collectivités locales, Saëb Erakat.
La guerre déclenchée par les États-Unis contre l’Irak est une guerre « contre tous les Arabes et les musulmans », a déclaré un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien Hamas. « L’agression des vils Américains et la guerre contre l’Irak signifie une guerre contre tous les Arabes et les musulmans dans le monde », a dénoncé Abdelaziz Al-Rantissi.

Algérie
Le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem a déclaré sur les ondes de la radio nationale que son pays « regrette l’attaque contre l’Irak », d’autant que, selon lui, Bagdad « a collaboré avec les inspecteurs de l’ONU ».
Abdelaziz Belkhadem a observé que cette attaque s’est faite « en dehors du Conseil de sécurité, qui a pour mission de préserver la paix et la sécurité à travers le monde ». Le Conseil de sécurité « se doit d’agir », a-t-il ajouté.

Turquie
Le président turc Ahmet Necdet Sezer regrette l’« action unilatérale » des États-Unis contre l’Irak a rapporté l’agence Anatolie. « Je ne trouve pas que l’action unilatérale soit juste », a-t-il dit aux journalistes, indiquant qu’il n’avait pas changé d’avis sur la nécessité d’une légitimité internationale pour un recours à la force. Le président turc a estimé que le processus de désarmement de l’Irak par les Nations unies aurait dû se poursuivre.

Irak
L’Irak va devenir un « cimetière pour les envahisseurs », affirmait jeudi la radio nationale irakienne. L’ambassadeur irakien à l’ONU, Mohamed Al-Douri, affirme que la guerre viole le Droit international et qu’il va protester officiellement auprès du Conseil de sécurité. « J’ai juste à dire à la communauté internationale que la guerre a débuté, contre la Charte (de l’ONU) et en violation du droit international », a déclaré à des journalistes l’ambassadeur irakien.

Kurdistan
Le chef kurde irakien Mullah Krekar affirme que des « attentats-suicides » seront perpétrés contre les forces américaines au Kurdistan. « Nous avons des jeunes gens qui sont prêts à donner leur vie dans des attaques-suicides », a déclaré Mullah Krekar, à la télévision publique néerlandaise. « Ils sont beaucoup plus dangereux que le Hamas ou le Jihad islamique », les deux principaux mouvements radicaux islamistes palestiniens, a-t-il averti.
« Nous pensons qu’il s’agit d’une guerre des États-Unis contre l’Islam. C’est pourquoi elle est dangereuse : parce que c’est une guerre de religion », a dit le chef kurde.

Malaisie
La Malaisie, pays à majorité musulmane et présidente en exercice du Mouvement des Non-alignés, a condamné jeudi le déclenchement de la guerre en Irak, autre membre du mouvement. « Nous condamnons l’attaque sans autorisation de l’Irak », a dit un porte-parole du Premier ministre par interim Abdullah Ahmad Badawi.
Pour le Premier ministre par intérim, Abdullah Ahmad Badawi, « le monde est à un tournant à la suite de l’action des États-Unis et de leurs alliés qui entrera dans l’histoire comme une page sombre ». « Les conséquences de cette guerre n’auront pas seulement des implications dévastatrices en Irak et au Moyen-Orient mais elles auront un impact final sur le monde entier », a-t-il averti dans une adresse à la nation.

Indonésie
Le premier pays musulman au monde condamne fermement l’offensive lancée par les États-Unis contre l’Irak, qui constitue une « agression contraire au droit international ». Le gouvernement, réuni en session spéciale, demande une réunion d’urgence des Nations Unies pour mettre fin à la guerre.


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