Irak

Les armées d’agression s’emparent des puits de pétrole

Le résultat d’un plan prévu de longue date

24 mars 2003

En Irak, les envahisseurs américains et leurs alliés sont engagées dans une course contre la montre pour atteindre les puits de pétrole au Sud du pays, et pour tenter de précéder une éventuelle décision de Saddam Hussein d’y mettre le feu. Selon un officier britannique au commandement central américain au Qatar, les forces britanniques ont déjà pris le contrôle des stations de pompage de la péninsule de Fao, base pour l’exportation de brut.
Cette information n’a pas été confirmée par les dirigeants irakiens. Ces derniers mettent en garde, indiquant que les annonces de prise de contrôle de l’industrie pétrolière irakienne sont avant tout destinées à rassurer la Bourse.

Le ministre britannique de la Défense Geof Hoon a affirmé à la BBC-radio que jusqu’à « 30 puits de pétrole avaient déjà été incendiés par les forces irakiennes dans le Sud de l’Irak ». « Dans le contexte, cela est peut-être moins pire que ce que nous craignions parce qu’il y a plusieurs centaines de puits de pétrole » dans cette zone, a-t-il toutefois estimé, soulignant que la crainte de voir Saddam Hussein ordonner une « destruction systématique » des puits de pétrole dans le Sud du pays ne s’était pour l’instant pas vérifiée.
Un porte-parole militaire britannique au Qatar a déclaré que les plates-formes pétrolières et les puits en feu sont à mettre à l’actif des Irakiens : « leur nombre doit être déterminé et évidemment l’un de nos objectifs principaux est de les atteindre pour les éteindre aussi vite que possible ».
Un autre porte-parole britannique a déclaré que les forces américaines assuraient aussi la sécurité de champs de pétrole dans le Sud de l’Irak : « Tout ce que nous pouvons dire, c’est que les forces américaines les protègent beaucoup ».
Et effectivement, les soldats américains font du contrôle de cette ressource la grande priorité. Des représentants de l’armée américaine ont indiqué que 85% des installations pétrolières situées dans le Sud du pays sont désormais entre leurs mains. La rapidité avec laquelle le pétrole irakien provenant de cette zone coulera à nouveau, alors que les puits semblent ne pas avoir été endommagés, dépendra de l’infrastructure d’acheminement qui doit être examinée par les experts d’une société de sous-traitance basée au Texas, Boots and Coots International Weel Control.
Avant que les hostilités ne débutent, l’Irak exportait 1,8 million de barils par jour sous le contrôle des Nations Unies. Près de 60% de ses exportations provenaient des champs pétrolifères du Sud.

Aussi, les opérateurs sur le marché pétrolier seront-ils rassurés d’apprendre que le terminal pétrolier pour l’exportation de Mina al-Bakr, situé dans le Golfe et en grande partie intact, est sous contrôle des troupes britanniques depuis vendredi. Les dégâts dans les champs pétrolifères semblent aussi relativement limités. Des équipes de pompiers ont été dépêchées pour maîtriser un petit nombre de puits en feu dans la zone de Roumaila. « D’ici un mois à un mois et demi, tout sera rentré dans l’ordre », a déclaré le chef d’une équipe d’intervention américaine spécialisée que Washington a dépêché sur place pour maîtriser les incendies.
Malheureusement pour George Bush et ses complices, les champs pétrolifères situés au Nord, dans la région de Kirkouk, appartiennent toujours au peuple irakien.

Moscou ne veut pas de remise en cause des contrats d’exploitation du pétrole irakien
Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a rejeté samedi une demande américaine d’expulsion des diplomates irakiens en Russie, précisant qu’il n’avait reçu aucune réponse à sa demande de clarification à ce sujet. Il a ajouté que les responsables russes n’avaient aucune raison d’agir contre l’ambassadeur irakien Abbas Khalaf.
Pour Igor Ivanov, cette demande d’expulsion fait partie d’une stratégie américaine destinée à piétiner les contrats pétroliers existants entre l’Irak et les compagnies non-américaines, en qualifiant d’illégal le régime de Saddam Hussein.
« Nous devrons défendre nos intérêts pour que les contrats signés sous le régime de Saddam Hussein ne soient pas annulés par défaut de force légale, et de s’assurer que la dette des Irakiens nous sera remboursée », a-t-il déclaré, remarquant que de nombreux patrons américains « souhaiteraient profiter des ressources après avoir bombardé » le pays. Bagdad doit au moins sept milliards de dollars à la Russie et a offert des contrats pétroliers très lucratifs aux compagnies russes.
« L’Irak n’a pas besoin de démocratie amenée sur les ailes des Tomahawks »
Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a rejeté samedi une demande américaine d’expulsion des diplomates irakiens présents en Russie et affirmé que Moscou s’opposerait à toute tentative de Washington de légitimer la guerre en Irak par l’intermédiaire d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
« La Russie s’opposera à toute tentative directe ou indirecte de légitimer l’action militaire en cours », a déclaré Igor Ivanov, ajoutant que les victimes des premiers jours de guerre confirmaient qu’il s’agissait « effectivement d’une grande erreur ».
« L’Irak n’a pas besoin de démocratie amenée sur les ailes des Tomahawks », a-t-il poursuivi, notant que les frappes américains provoquaient des victimes, la destruction de monuments historiques, et l’exode de réfugiés.
Igor Ivanov a en outre critiqué la décision de la Turquie d’envoyer mille soldats dans le Nord de l’Irak, estimant que cela ne servirait qu’à exacerber la situation.
Un soldat américain se révolte contre ses chefs
Un soldat américain a lancé des grenades contre des tentes de la 101ème division aéroportée du camp Pennsylvania, une base militaire américaine située dans le nord du Koweït. L’attaque qui aurait été l’œuvre d’un soldat américain qui, selon CNN, avait été récemment puni pour "insubordination", même si l’information demeure invérifiable à ce stade. L’homme a immédiatement été arrêté. Selon un journaliste américain, deux personnes ont été arrêtées et les civils employés dans le camp auraient des liens avec l’attentat.
Les grenades lancées contre deux tentes de la 101ème division aéroportée auraient fait au moins 1 mort et 12 blessés ; certains gravement. Ils ont été évacués sur Camp Arifjan, dans le Sud de l’émirat. « Le carnage est assez important », a déclaré un journaliste qui se trouvait sur le lieu de l’attaque, précisant que les deux tentes avaient pris feu.
Beaucoup de morts occidentaux "par accident"
L’avion britannique rapporté disparu hier matin a été détruit par un missile américain près de la frontière koweïtienne, selon des sources militaires britanniques.
Samedi, deux hélicoptères britanniques sont également entrés accidentellement en collision dans la région du Golfe, au-dessus des eaux internationales. Les sept membres d’équipage - six Britanniques et un membre de la marine américaine - ont péri, a annoncé le ministère britannique de la Défense.
Outre les 12 blessés au Koweit, la disparition de ces onze soldats porte à 25 le nombre de victimes militaires occidentales dans cette seconde guerre du Golfe.
Vendredi, un hélicoptère de transport de troupes du corps des Marines s’était écrasé par accident au Koweït, faisant 12 morts, huit Royal Marines britanniques et quatre militaires américains. Il s’agissait du troisième hélicoptère américain détruit ou endommagé depuis le début de la guerre contre l’Irak, mais les deux autres accidents n’avaient pas fait de victimes.
À en croire les communiqués des armées d’invasion, les pertes dues à cette guerre dans leurs rangs ne sont quasiment que des accidents. Soit ils mentent et ces victimes ont été tuées par des soldats irakiens, soit cela montre que l’armée irakienne ne représente aucun danger. Et dans ce cas, cela prouve au monde que les dirigeants américains ne cessent de mentir depuis des années.
Des prisonniers de guerre et des cadavres américains sur Al-Jazira
La chaîne de télévision Al-Jazira a diffusé hier des interviews de prisonniers américains capturés dans la région de Nassiriyah, dans le Sud de l’Irak.
La chaîne d’information basée au Qatar a également montré des images d’au moins quatre cadavres présentés comme ceux de soldats américains, étendus morts sur le sol d’une pièce transformée en morgue.
Au moins cinq prisonniers américains ont été montrés, dont deux portaient des bandages. L’équipe de la chaîne Al-Jazira a elle-même interviewé plusieurs de ces prisonniers, dont une femme. Les propos des prisonniers étaient traduits en arabe, mais les téléspectateurs pouvaient entendre certains prisonniers répondre en anglais.

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