Sanction déguisée contre Israël, tapis rouge au président de l’Iran

Les Européens anticipent-ils un nouveau Moyen-Orient ?

12 novembre 2015, par Manuel Marchal

Au Moyen-Orient, l’accord sur le nucléaire iranien a changé la donne. La semaine prochaine, le président de l’Iran sera à Paris pour signer des accords commerciaux et probablement l’achat d’Airbus. Parallèlement, la Commission européenne a choisi de publier une notice interprétative recommandant d’identifier par une étiquette les produits fabriqués par Israël dans les colonies de la Palestine occupée. Les Européens anticipent-ils le changement des équilibres au Moyen-Orient ?

Manifestation de soutien à la paix en Palestine à La Réunion.

L’Union européenne a décidé depuis hier d’identifier par une étiquette les produits fabriqués dans les colonies d’Israël en Palestine. C’est une notice interprétative qui a été adoptée par la Commission européenne. « Il s’agit avant tout de fruits et légumes, de miel, d’huile d’olive et de vin. Selon la Commission, cela ne présagerait en rien d’un boycottage pur et simple des produits israéliens fabriqués dans les colonies, dont l’existence est pourtant illégale au regard du droit international. », précise le Monde d’hier. Sont concernés les produits venus de Jérusalem-Est, de Cisjordanie, du Golan
Cette décision va dans le sens des mobilisations contre la colonisation de la Palestine. Une des actions proposées est de boycotter les produits fabriqués par les entreprises d’Israël dans les régions de la Palestine occupée.

Il est clair que si la provenance de ces marchandises est bien mentionnée, il sera plus facile d’agir en n’achetant pas les produits fabriqués dans les colonies israéliennes en Palestine. Comme d’habitude lorsqu’une mesure contrariant leurs intérêts est prise, les colonialistes au pouvoir à Tel Aviv agitent l’idée du renfort à ceux qui veulent détruire l’État d’Israël. Ils ont donc convoqué le représentant l’UE et comptent contre-attaquer.
Mais cette décision de l’Europe marque un changement d’attitude.

Des Airbus pour l’Iran

La semaine prochaine, Hassan Rohani, président de l’Iran, sera en visite en France la semaine prochaine. Premier séjour depuis l’annonce de l’accord sur le nucléaire iranien présageant une levée de l’embargo, elle sera marquée par des accords commerciaux. Dans une interview diffusée sur Europe1 et France2, il a déclaré qu’« Aujourd’hui, nous utilisons déjà des Airbus ou des Boeing (…). Normalement, si les conditions sont bonnes, nos acheteurs achèteront chez l’un des deux et probablement cela sera Airbus »
Il a rappelé que des délégations françaises s’étaient rendues à Téhéran ces derniers mois pour des négociations commerciales.

« Avant mon voyage, il y a eu des négociations dans le domaine des transports, de l’agriculture et aussi dans le domaine industriel, particulièrement dans le secteur automobile, et j’inclus dedans le transport aérien. Durant mon voyage, des protocoles d’accord seront signés et cela constituera une base pour des accords industriels et commerciaux », a ajouté Hassan Rohani au cours de cet entretien accordé à Téhéran.

Israël isolé

Ces accords, et notamment l’achat d’Airbus, permettront à l’Iran de disposer de produits à la pointe de la technologie européenne. C’est bien la confirmation d’une intégration inéluctable de l’Iran en tant que partenaire à part entière, une conséquence de l’accord sur le nucléaire entre l’Iran et l’ONU.

À l’époque de cet accord, Israël avait été le seul pays à dénoncer cet accord, ce qui montrait l’isolement dans lequel ses dirigeants ont conduit cet état. L’étiquetage des produits fabriqués dans la Palestine occupée est un nouvel indice d’une prise de conscience des Européens. Cela suffira-t-il pour ramener le gouvernement israélien à la raison et à la négociation ?

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