Irak

Les évêques des États-Unis pour la paix

Nouvel appel contre la guerre

4 février 2003

Dans une déclaration datée du 13 novembre dernier, les évêques catholiques américains affirment que, se « fondant sur les faits qui nous sont connus », ils « continuent à trouver difficile de justifier le recours à la guerre contre l’Irak (...) car cela ne répond pas aux strictes conditions posées par l’enseignement catholique pour passer outre sa forte prévention contre l’usage de la force militaire ». Nous reproduisons ci-après de larges extraits de cet appel.

« Nous sommes profondément inquiets quant aux récentes propositions d’étendre largement au-delà de ses limites traditionnelles la notion de "cause juste" en y incluant l’utilisation préventive de la force militaire pour renverser des régimes menaçants ou pour régler la question des armes de destructions massives.
Conformément à la loi internationale, une distinction doit être faite en la volonté de changer une conduite inacceptable d’un régime et celle de mettre fin à l’existence de ce gouvernement (...). L’usage de la force pourrait provoquer précisément le genre d’agression que cette utilisation prétend empêcher. L’usage de la force pourrait ajouter un effroyable nouveau fardeau à celui que porte une population civile déjà longuement souffrante et pourrait conduire à un conflit plus large et à l’accroissement de l’instabilité dans la région (...). L’utilisation de la force militaire en Irak entraînerait un coût incalculable en vies humaines pour une population civile qui a déjà tant souffert de la guerre, de la répression et de l’embargo (...).
Un règlement de la question de l’élimination des armes de destruction massive en Irak doit être lié avec des mesures plus larges et plus fortes de non-prolifération. De tels efforts, fondés sur le principe de la limitation mutuelle, devraient comprendre, entre autres, un plus grand soutien aux programmes de contrôle et d’élimination des armes de destruction massive dans tous les pays, des contrôles plus stricts de l’exportation de missiles et de technologie d’armement, l’amélioration de l’application des conventions sur la prohibition des armes chimiques et biologiques, et la réalisation des engagements des États-Unis quant à la poursuite de négociations de bonne foi sur le désarmement nucléaire conformément au Traité de non-prolifération (...) ».

Mobilisation en Allemagne
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans différentes villes d’Allemagne contre une guerre en Irak. À Düsseldorf, elles étaient 7.000 personnes pour former une chaîne humaine avec des bougies. Un millier de pacifistes sont descendus dans les rues à Essen, et près de 5.000 à Ulm ont répondu à l’appel du Réseau pour la paix, une organisation pacifiste, et de différents partis et Églises. « Celui qui menace un pays avec des bombes, attise la haine et le terrorisme », a lancé le député écologiste Winfried Hermann. Les appels à manifester contre une éventuelle guerre en Irak sont quasi quotidiens depuis une dizaine de jours en Allemagne.
Des Québécois refusent d’être complices de George Bush
Le Comité urgence du comité Paix du FSR (lire : la Coalition de Québec en solidarité avec le peuple irakien et de la Coalition Québec-Palestine) annonce une semaine d’actions urgentes pour déclencher un mouvement des gens de Québec visant à faire pression sur les gouvernements du Canada/Québec pour que ceux-ci n’offrent aucune forme d’appui à la guerre promise par George Bush. Cette semaine a été inaugurée d’ailleurs par la présence du Comité au début des fêtes du Carnaval de Québec vendredi dernier.
Considérant, entre autres, ...

- le discours extrêmement belliqueux du président George W. Bush ;
- et qu’il y a entre 100.000 et 1500000 soldats britanniques et américains déjà mobilisés autour de l’Irak.
Le Comité Urgence estime que le gouvernement des États-Unis se prépare à lancer cette guerre d’agression et d’invasion ; peut-être que celle-ci peut être arrêtée, mais la machine de guerre est presque prête à attaquer.
C’est pourquoi le Comité Urgence, mandaté par les Coalitions Québec-Irak et Québec-Palestine, lance donc dès maintenant une campagne intensive d’actions urgentes pour forcer les gouvernements du Québec et du Canada à n’offrir aucun appui politique à cette guerre ni à "l’effort de guerre" si celle-ci a lieu.
Le Comité invite tous les Québécois à refuser publiquement que le gouvernement du Canada fasse des habitants de cette province canadienne des « complices indirects/involontaires d’une guerre clairement impérialiste, illégitime et même criminelle ». Cette guerre « d’agression est une violation de la Charte de l’ONU ; ce type de guerre est estimée en droit international un crime contre la paix », précise le comité québécois.
Lundi avait lieu une action de protestation à côté du Consulat des États-Unis.
An plis ke sa
Mépris d’un dirigeant américain
Richard Perle n’en fini pas de confirmer qu’il fait partie des principaux faucons de l’administration Bush et affiche ouvertement son mépris des règles internationales.
Le conseiller du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a déclaré à propos de l’attitude de la France que : « Les Français savent que s’ils usent du droit de veto, nous les ignorerons. Ils savent aussi que Saddam [Hussein] ne vaincra pas. Alors quel intérêt auront-ils à s’attirer l’animosité d’un vainqueur pour faire plaisir à un Saddam vaincu ? ». Il a aussi désigné les prochaines cibles des États-Unis : Iran, Syrie et Libye : « il y a un besoin de changement dans ces trois États ainsi que dans d’autres pays », a-t-il expliqué.

Appel à la raison de Nelson Mandela
Nelson Mandela a accusé George W. Bush de « ne pas penser correctement » et de précipiter le monde vers un « holocauste ». Il a aussi fustigé Tony Blair devenu, selon lui le « ministre des Affaires étrangères » de Bush.
Tentative de suicide d’un prisonnier sur la base américaine de Guantanamo
Un prisonnier détenu sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, a été hospitalisé après la « plus sérieuse » tentative de suicide survenue depuis l’installation de la base, véritable zone de non-droit, ont annoncé dimanche des responsables américains. L’homme, dont la nationalité n’a pas été communiquée, a tenté de se pendre dans sa cellule le 16 janvier, mais il a été sauvé par des soldats, selon le Major de l’armée américaine Paul Caruso. Il est toujours soigné à l’hôpital principal de la base de Guantanamo.
Cette tentative de suicide est la 11ème depuis la mise en service de la prison américaine, en janvier 2002. Les prisonniers qui y sont détenus au mépris du droit international (pas d’avocat et pas de statut de prisonnier de guerre) sont accusés de liens avec les Talibans, autrefois au pouvoir en Afghanistan, ou avec le réseau terroriste Al-Qaïda.
L’armée américaine n’a jamais communiqué le nombre exact d’hommes retenus à Guantanamo, mais l’a estimé à 625, originaires de 41 pays.

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