Libye : au lendemain de l’assassinat d’un ingénieur français

Médecins et infirmiers de Benghazi prêts à démissionner

4 mars 2014

Le Centre médical de Benghazi a annoncé lundi soir que l’ensemble des médecins et infirmiers étrangers travaillant dans l’hôpital envisage de présenter leur démission au lendemain de l’assassinat de l’ingénieur français tué par balles par des inconnus dans cette ville, chef lieu de l’est du pays.

Dans un communiqué repris par la presse locale, le Centre médical a présenté ses condoléances à la famille de la victime, Patrice Real, et à l’Etat français.

L’ingénieur français travaillait comme responsable de la sécurité dans une compagnie française chargée de l’équipement du troisième bâtiment dans le cadre du projet d’extension du Centre médical de Benghazi qui était à 80% de sa finition, indique-t-on de source de l’établissement hospitalier.

Donnant lecture au communiqué, le directeur du Centre médical, Khaled al-Lafi, a ajouté que les équipes médicales étrangères veulent quitter le pays en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans cette ville en proie à une vague de violences marquée par des assassinats et des attentats n’épargnant ni les locaux, ni les étrangers.

Les travaux sur le troisième bâtiment seront retardés à cause du départ de la société française, a-t-il indiqué.

Il a également lancé un appel de détresse aux responsables municipaux et au gouvernement libyen pour intervenir afin d’assurer la sécurité dans la ville et d’éviter l’arrêt du travail dans le centre considéré comme le plus grand dans la province orientale ; il accueille des patients de toutes les villes et les régions dans l’est du pays.

Bastion de la révolution libyenne qui a renversé en 2011 le régime de Kadhafi après un conflit armé qui a duré plus de huit mois, Benghazi est toujours embourbé dans le cycle de la violence ponctué par des assassinats de dizaines d’officiers de police et de l’armée libyenne, ainsi que des militants de la société civile.

Cette violence a fait de nombreuses victimes parmi les ressortissants étrangers résidant dans la ville, en sus des attentats contre les sièges de missions diplomatiques arabes et étrangères, en particulier l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat des Etats-Unis, tuant l’ambassadeur américain, Christopher Stevens, et trois diplomates américains.

Ni le premier gouvernement de transition ni celui de l’actuel cabinet provisoire n’ont été capables de présenter des personnes impliquées dans ces attaques à la justice, en dépit des promesses répétées de poursuivre ces gens étiquetés comme "des gangs criminels et terroristes".

Mais de nombreux Libyens pointent du doigt, à travers les sites des réseaux sociaux, des groupes extrémistes islamiques actifs dans la ville, en particulier la région orientale.

Libye

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus