Conséquence d’une situation de guerre civile

Migration et pétrole au cœur de la crise libyenne

26 février 2011, par Céline Tabou

Le cours de l’or noir et l’exode massif de Tunisiens et Égyptiens vivants en Libye inquiètent la communauté internationale. Les violences en Libye ont poussé les marchés vers la hausse et la fuite de milliers de ressortissants.

La peur d’une contagion des révoltes à l’Arabie Saoudite, un des grands producteurs de brut pèse, selon un expert cité par Euronews. Cependant, le gouvernement a tenu à rassurer « tout ce désordre n’est pas dû à une pénurie de production. L’OPEP et l’Arabie Saoudite accroîtront leur production s’il y a une diminution de l’offre. Nous l’avons déjà fait dans le passé et nous avons réussi à fournir le marché et à retrouver la stabilité ».

Mardi 23 février à Londres, le baril de Brent a atteint un pic à 108,57 dollars. Ce record n’avait pas été atteint depuis septembre 2008. Dans la suite de la contagion de la révolte dans les pays arabes et de l’inquiétude des pays importateurs, le prix du pétrole grimpe en flèche.

De son côté, l’OPEP est confiante, et a assuré que les pays membres de l’organisation pourront augmenter la production si une pénurie pointait son nez. Cependant, le cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, ministre de l’Énergie du Koweït a admis que « n’importe quelle mauvaise nouvelle dans la région affecte les prix du pétrole et les pousse vers le haut ». L’OPEP a indiqué que la volatilité des cours s’estompera à court terme.

Les Libyens fuient le pays

Face à la répression, Libyens, Égyptiens et Tunisiens résidant en Libye se sont rendus massivement aux frontières tunisiennes, où le gouvernement peine à gérer l’afflux migratoire. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est dite inquiète face à cet exode massif et a annoncé, la fuite de 830 Chinois et des Nigérians en provenance de Libye.

Du côté égyptien, 15.000 personnes auraient passé la frontière ces trois derniers jours, et près de 20.000 du côté tunisien. La Tunisie évoque un « risque catastrophique » d’exode massif. « 5.700 Tunisiens et Libyens ayant fui la Libye ont traversé la frontière entre les deux pays à Ras Jedir lundi et mardi. Ils continuent d’arriver », a déclaré à l’AFP Hadi Nadri, un responsable du Croissant rouge pour la région de Ben Guerdane, première ville tunisienne après la frontière avec la Libye.

Pour l’instant, seuls des Tunisiens et Égyptiens sont retournés dans pays d’origine, mais « on peut s’attendre à d’autres arrivées, de l’ordre de dizaines de milliers de personnes. Cela dépendra de la situation sur place », a indiqué l’OIM. Selon la porte-parole de l’OIM, 830 Chinois ont également pu passer en Tunisie mercredi soir. Fait nouveau, on annonçait hier que des Nigériens en provenance de Libye s’étaient présentés pour la première fois à Dirkou au nord-est du Niger, première ville après la frontière entre les deux pays.

Céline Tabou

Libye

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