Irak

Multiplication des attentats à Bagdad

Les occupants visés

11 octobre 2003

L’insécurité est de plus en plus grande à Bagdad : nouvelle attaque contre un commissariat et exécution d’un diplomate espagnol.

La situation en Irak se dégrade chaque jour un peu plus. Les troupes d’occupation perdent chaque jour des hommes. Hier, c’est un diplomate espagnol, Jose Antonio Barral Gomez, qui a été abattu alors qu’il quittait son domicile. Attaché militaire de l’ambassade d’Espagne à Bagdad, il était sergent de l’armée de l’air et membre du Centre national de renseignement, les services secrets militaires espagnols. Selon un journaliste du quotidien "El Païs", « le diplomate espagnol a été mitraillé à la sortie de son domicile, lors d’un attentat similaire à celui qui avait coûté la vie à un membre du Conseil de gouvernement irakien ». L’Espagne, qui a soutenu Washington dans le déclenchement de la guerre en Irak, dispose d’un contingent de 1.250 militaires en Irak, dans la région d’Al Diwaniyya et Nadjaf, sous contrôle polonais.
À peu près au même moment, un kamikaze a défoncé au volant d’une voiture piégée le portail d’un commissariat dans le quartier chiite de Sadr City, faisant au moins huit morts, trois policiers et cinq civils, ainsi que des dizaines de blessés. « Nous étions devant le commissariat quand une voiture a accéléré et a percuté d’autres véhicules, puis il y a eu une puissante explosion », a expliqué un policier, lui-même blessé et transporté dans un hôpital voisin. Si l’on en croit le porte-parole de la police irakienne, le capitaine Bassim Mahmoud, le bilan aurait pu être pire : à ce moment-là, une centaine de personnes se trouvaient dans le bâtiment visé, dans l’attente du versement de leurs salaires. C’est en tout cas l’attentat le plus meurtrier survenu à Bagdad depuis l’attaque contre le quartier général de l’ONU qui avait fait 22 morts, dont le représentant spécial des Nations Unies en Irak, Sergio Vieira de Mello. Le mois dernier, un attentat à la voiture piégée avait frappé un centre de la police irakienne, faisant 14 blessés.

Washington persiste

Tout cela n’empêche pas les États-Unis de continuer sur la même voie, se refusant à toute concession, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU où certains diplomates américains laissent maintenant entendre que « si officiellement nous continuons à étudier toutes les options, le sentiment général qui règne ici est que la résolution est morte ». Washington poursuit ses pressions sur différents pays pour qu’ils envoient des troupes en Irak. La décision turque de déployer un contingent évalué à près de 10.000 soldats est rejetée unanimement par le Conseil de gouvernement irakien. Ce qui n’empêche pas Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, de minimiser cette opposition. « J’ai la ferme impression qu’au bout du compte, que ce soit en jours, en semaines ou au bout d’un certain laps de temps, nous allons voir que tout se met en place », a-t-il dit. En attendant, la conseillère à la sécurité, Condoleezza Rice, qui vient d’endosser la présidence du Groupe de stabilisation pour l’Irak, a lancé une offensive pour défendre le bien-fondé de la guerre en Irak, affirmant que des preuves existaient sur les armes de destruction massive (ADM) de Saddam Hussein. Des preuves qui se font toujours attendre.


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