Les Israéliens tirent sur un hôpital, de nombreux morts

Pas de répit pour le peuple palestinien

23 juillet 2014, par Céline Tabou

Le conflit n’a pas baissé d’intensité, après un dimanche sanglant et malgré les appels à un cessez-le-feu. Au moins 570 Palestiniens ont été tués et plus de 3350 blessés en 14 jours d’offensive israélienne sur la bande de Gaza. Au 15ème jour, les frappes s’intensifient sur la bande de Gaza, contrôlé par le Hamas.

Le nombre de morts ne cesse de grimper, et la tension reste à son comble suite aux attaques d’hôpitaux et aux victimes, dont de nombreux enfants. En dépit de l’intensification de l’offensive aérienne et terrestre israélienne, Israël maintient que le combat durera. Pendant ce temps, la communauté internationale débat sur une sortie de conflit, sans pour autant dénoncer les attaques d’Israël sur la population palestinienne.

Un hôpital attaqué

Lundi 21 juillet, un obus a attaqué l’hôpital Al-Aqsa, à Deir el-Balah au centre ville de Gaza. Des tirs de chars ont fait 5 tués et plus de 60 blessés, selon les services d’urgence palestiniens. Plus d’une quarantaine de Gazaouis sont décédés, parmi eux des patients, des membres du staff médical et de nombreux enfants.
Un autre hôpital a été visé par les bombardements, celui d’Al-Shifa qui héberge une maternité. Le bilan est encore incertain mais plusieurs dizaines de blessés ont été dénombrés. L’armée israélienne s’est prit pour la quatrième fois en deux semaines à des hôpitaux. Le ministre gazaoui de la Santé a appelé les Nations Unies, l’Organisation Mondiale de la Santé et la Croix Rouge à pousser Israël à ne plus bombarder les infrastructures médicales. Ce dernier a expliqué aux agences de presse que « ces attaques sont aussi lourdes de sens, en s’en prenant aux infrastructures médicales et à une maternité, Israël s’en prend à la vie et à tout espoir de sauvetage des blessés ».
Mardi 22, 6 Palestiniens, dont une femme enceinte et une fillette de 4 ans, ont été tués dans des frappes israéliennes à Beit Hanoun, au nord de l’enclave, près de la frontière israélienne, ont annoncé les secours palestiniens. Deux autres femmes, âgées de 50 et 70 ans, sont décédées dans un bombardement à Zeitoun, un quartier du sud de la ville de Gaza, selon Achraf al-Qoudra, le porte-parole des secours palestiniens. Enfin, deux hommes ont péri à Al-Qarara, sans le sud du territoire, a-t-il ajouté.

Des attaques massives

Le bureau d’Al-Jazira, situé au 11ème étage d’un immeuble à Gaza, a été touché par des tirs, et le personnel de la chaîne a été évacué, a annoncé l’un de ses correspondants à Gaza. Ne connaissant pas l’origine des tirs, la chaîne a annoncé qu’elle « tenait les autorités israéliennes responsables de la sécurité de (son) personnel ». Cette attaque est une preuve supplémentaire pour la chaîne qu’une « campagne hostile » s’est mise en place en Israël, en raison de sa couverture de l’impact des frappes militaires israéliennes sur la population civile dans la bande de Gaza.
Les raids aériens israéliens ont touché, mardi 22 juillet, plus de 70 cibles dans la bande de Gaza, selon un porte-parole de la police, Ayman Batniji. Cinq mosquées, la maison d’un défunt chef militaire du Hamas et un stade ont été touchés par des raids. Par ailleurs, une vingtaine de bateaux de pêche ont été brûlés suite à des tirs provenant de la mer Méditerranée, selon Ayman Batniji. Le nombre de morts s’élève à l’écriture de cet article à 550 victimes palestiniennes, dont une centaine d’enfants, selon les responsables de la santé à Gaza.
Les violences ont dépassé la bande de Gaza, pour gagner la Cisjordanie où un Palestinien a été tué par Tsahal en dispersant des manifestants qui jetaient des pierres, selon des médecins. De son côté, l’État hébreu a indiqué avoir perdu deux nouveaux soldats mardi lors d’affrontements terrestres, portant à 27 soldats décédés, ainsi que deux civils tués par des tirs de roquettes.

Une communauté internationale passive

Dans la nuit de lundi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait promis 42 millions d’euros d’aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza. Arrivé au Caire, il va travailler avec les membres de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu. Plus de 570 Palestiniens, dont des dizaines d’enfants, y ont été tués en deux semaines, des milliers d’autres ayant été blessés et quelque 100.000 déplacés.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, arrivé en Egypte dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient visant à mettre fin au conflit, a réclamé que les hostilités entre Israël et le Hamas cessent « immédiatement ». Le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, réunis de leurs côtés à Doha, ont appelé à la fin de « l’agression israélienne » et à la levée du blocus de la bande de Gaza, qui dure depuis 8 ans.
A New York, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé à « cesser immédiatement les hostilités » et à protéger les civils de Gaza pris au piège dans le territoire, et où les hôpitaux manquent de tout. Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi a quant à lui pressé le Hamas d’accepter la proposition égyptienne de cessez-le-feu. Ce à quoi, le dirigeant du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh a rappelé les conditions de cessez-le-feu.
Dans une déclaration télévisée, il évoqué « les conditions de la trêve : arrêter en premier lieu l’agression et éviter de répéter une telle opération, lever intégralement le blocus et ensuite libérer des détenus arrêtés récemment en Cisjordanie ». De son côté, le ministre israélien des Services de renseignements Youval Steiniz a fait savoir que les combats « risquent de durer longtemps ».

Céline Tabou

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