Guerre à Gaza

Plus de 1510 Palestiniens tués depuis le 8 juillet

2 août 2014, par Céline Tabou

La trêve annoncée entre Israël et le Hamas, vendredi 1er août a volé en éclats, quelques heures après son entrée en vigueur, avec la mort de plus d’une cinquantaine de Palestiniens. Les hostilités ont fait plus de 1.510 morts côté palestinien depuis le début de l’offensive israélienne, le 8 juillet.

Photo : UNICEF/NYHQ2014-0978/El Baba

De plus, près de 225.178 Palestiniens de la bande de Gaza ont trouvé refuge dans des écoles de l’organisation de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Sur 1,8 million de Palestiniens, près d’un quart de la population de l’enclave a été déplacée depuis le début de l’opération israélienne.

Une trêve rompue

Pour la première fois, Israël et le Hamas avaient tous les deux accepté dans la nuit de jeudi à vendredi une trêve humanitaire de 72 heures. Des négociations devaient d’ailleurs s’engager vendredi au Caire pour que cette trêve puisse durer plus longtemps. Celle-ci a déjà coûté la vie à plus de 1.510 Palestiniens, en grande majorité civils, ainsi qu’à 61 soldats et trois civils côté israélien.
Deux heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, les sirènes ont retenti en Israël pour mettre en garde contre un tir de roquette non loin de Rafah. L’artillerie et les blindés israéliens ont ouvert le feu dans le secteur du sud de ce territoire côtier. Selon un communiqué des services médicaux de Gaza, plus de 50 Palestiniens ont perdu la vie près de Rafah et 220 autres ont été blessés. L’armée israélienne a indiqué qu’un de ses soldats avait probablement été capturé dans les affrontements de Rafah.
Raison pour laquelle, Israël a décidé de mettre fin à la trêve moins de six heures après son entrée en vigueur. « Oui, nous poursuivons nos opérations sur le terrain », a déclaré devant la presse, le lieutenant-colonel Peter Lerner. Ce dernier a indiqué que « selon les premières informations, un soldat a été enlevé par les terroristes ».
Il s’agirait du lieutenant Hadar Goldin, 23 ans, selon l’agence Reuters. Pour le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest, cet enlèvement, non avéré pour l’heure est une « violation barbare de l’accord de cessez-le-feu » par le Hamas. De son côté, Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, a accusé Israël de vouloir tromper l’opinion publique internationale et de chercher à dissimuler « le massacre commis à Rafah ».

Un « crime de guerre »

Quelques heures avant l’annonce du cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait réagit aux inquiétudes de la communauté internationale face au nombre croissant de victimes civiles. Ce dernier avait alors dit qu’Israël était déterminé à détruire la totalité des tunnels creusés par les groupes palestiniens sous la frontière de la bande de Gaza, « qu’il y ait ou non un cessez-le-feu ».
Malgré la tension sur place, l’annonce du cessez-le-feu par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon et le chef de la diplomatique américaine, John Kerry, précisait que les « forces sur le terrain resteront en place » pendant la trêve, ce qui impliquait que l’armée israélienne ne se retirerait pas, lui permettant ainsi de continuer ses opérations contre les tunnels.
Cette aspect du communiqué montre le parti-pris de la communauté internationale pour Israël. En effet, depuis le début du conflit, les Etats-Unis et l’Union Européenne, suivie par Ban Ki-moon restent mitigés face à l’offensive israélienne, appelant au cessez-le-feu, sans pour autant condamner les attaques.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a dénoncé la passivité de la communauté internationale face au « crime de guerre » de la part israélienne. « La communauté internationale observe en silence ce qui se passe dans la région, reste indifférente à ce qui se passe, comme si cela ne la concernait pas. Ce silence ne peut avoir aucune justification », a indiqué le monarque wahhabite dans un message lu en son nom à la télévision.

Céline Tabou

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