
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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Convergence des revendications pour faire cesser une injustice
1er août 2006
Faire vivre le mouvement pour la paix, un moyen de lutter contre les violences faites aux plus démunis d’entre nous.
Samedi, des organisations se sont rassemblées dans différentes actions pour appeler à cesser la guerre au Liban. Cette longue liste d’associations, collectifs et partis politiques a réussi à dépasser les différences de chacun pour aller vers l’essentiel : unir les diversités pour un mot d’ordre de paix. C’est une convergence remarquable. Et maintenant que les passions de la journée d’action s’éloignent et que d’autres mouvements de solidarité avec les peuples touchés par la guerre se profilent, il est essentiel de faire vivre cette dynamique à La Réunion. Car la guerre n’est pas seulement au Liban. Elle ne se voit pas seulement à travers les images des reportages lointains des journaux télévisés. La guerre est aussi en nous, elle est dans la tête de chaque Réunionnais dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Lutter pour la paix à La Réunion, c’est faire cesser les violences que subissent les plus démunis d’entre nous.
À quand la paix pour tous ?
À La Réunion, peut-on dire que chacun vit en paix ? Notre île est un pays peuplé par 750.000 êtres humains où 100.000 sont privés d’emploi, 400.000 ont des revenus tellement faibles qu’ils ont droit à la CMU, plus de 70.000 érémistes doivent survivre avec le minimum du minimum et où des dizaines de milliers de personnes vivent dans des logements insalubres. Ce sont autant d’injustices infligées à une grande partie de la population. Comment être en paix quand depuis des années, voire même des générations, ces inégalités se reproduisent.
Dans n’importe quel pays du monde, comment peut-on être en paix lorsque l’on vit sous un pont ou dans un bidonville avec le ventre vide ? Cette question concerne une terrible réalité vécue à La Réunion.
Alors à quand la paix ?
À La Réunion, des initiatives portées par les revendications convergentes sont nées du refus de la guerre et de la volonté d’aller vers le triomphe de valeurs telles que la fraternité ou la solidarité, conditions et conséquences de la paix.
"Un système que nous dénonçons"
La mobilisation contre la guerre au Liban s’appuie sur la condamnation de violences faites par des humains à d’autres humains à travers des termes très durs : "barbarie", "massacre", "martyr"... Elle se prolonge par des appels à l’action entendus samedi sur le Parvis des Droits de l’Homme : "condamner ne suffit pas, il faut agir et mettre les responsables (...) face à leurs responsabilités", "nous sommes présents pour dénoncer la violence" ou encore "nous sommes là pour défendre la justice, la solidarité, l’entraide entre les hommes (...).".
Au-delà des appels à la raison pour que les armes ne soient plus utilisées pour régler des différends, il est important de faire vivre la dynamique portée par un large rassemblement d’organisations et de citoyens unis sur un objectif de paix. Les nombreux mots d’ordre contre la violence et l’exclusion causées par la guerre peuvent se prolonger à La Réunion dans la mobilisation pour des droits aussi nécessaires que le travail, un salaire et un logement décents.
Transformés en acte, ils sont une clé du développement durable et solidaire de notre île, pour que La Réunion vive dans la paix.
Manuel Marchal
Réactions
o Parti Communiste Réunionnais
Arrêtez le massacre !
L’agression de l’armée israélienne au Sud Liban soulève la désapprobation dans le monde entier. À La Réunion, également, ont eu lieu des manifestations de solidarité envers les victimes, essentiellement civiles. Malgré les pressions internationales, le gouvernement israélien refuse d’accepter un cessez-le-feu. Et, ce dimanche, l’horreur de la guerre est montée d’un cran avec le bombardement de la ville de Cana causant de nombreux morts, dont des dizaines d’enfants ensevelis sous les décombres de leur maison. Trop, c’est trop ! Le gouvernement israélien doit mettre, sans délai et sans conditions, un terme à cette barbarie. Telle est la demande qui s’exprime de façon très forte au niveau mondial. Telle est aussi la demande de la population progressiste et pacifiste à l’intérieur de l’État d’Israël.
o Nabil Salameh, Président de La Maison du Liban (... avait fait parvenir un texte avant la manifestation, dont voici quelques extraits)
"La situation libanaise est existentielle, très dramatique, très dangereuse"
En concertation avec les Maisons du Liban du monde entier, nous avons décidé de traiter le problème libanais à part, mais pas tous les problèmes à la fois. En effet, des convois civils qui cherchent à fuir la ville sont directement bombardés. On a l’impression que le Liban vit ses dernières semaines d’existence en tant qu’État. La situation libanaise est existentielle, très dramatique, très dangereuse. Ce n’est pas une guerre, mais on veut rayer le Liban. À part la France, quand vous voyez l’immobilisme, le silence de l’ONU, c’est affolant. Je suis solidaire avec la souffrance de tous les peuples et je suis très touché de cette initiative de sensibilisation de l’opinion.
o Idriss Issop Banian, porte-parole du Groupe de Dialogue Inter-religieux
"Arriver à des solutions de paix"
Comment les Réunionnais peuvent-ils apporter leur pierre à la construction de la paix au Moyen-Orient ?. Éclairage d’Idriss Issop Banian, porte-parole du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion.
En tant que Réunionnais, nous sommes la confluence de civilisations, de cultures et de croyances. Cela fait notre richesse et cela doit nous permettre de prendre du recul par rapport à des événements qui se passent dans le monde. Cette confluence nous donne des outils pour réagir avec moins de passion, d’avoir une vue plus juste.
La complexité de la situation au Moyen-Orient, l’implication des différentes puissances sont des faits. Mais en tant que Réunionnais, nous avons en nous des potentialités qui peuvent nous permettre de garder la tête froide, de prendre du recul et d’arriver à des solutions de paix.
Au niveau du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion, nous avons comme credo d’être des artisans de paix ici à La Réunion, entre Réunionnais, et dans le monde. Nous prions chaque jour pour un monde plus juste, de paix. C’est notre raison d’être.
Chacun a sa croyance, nous sommes authentiquement Réunionnais, et nous pouvons aller vers le monde et apporter notre message.
Ce message au monde, nous le proclamons en montrant l’exemple entre Réunionnais. C’est-à-dire en vivant dans la tolérance, l’estime, le respect de l’autre quelles que soient sa croyance, sa philosophie et sa couleur de peau. Tel est notre message. Nous avons la force de nos convictions et la profondeur de notre foi qui nous portent à espérer un monde plus juste, plus humain et plus fraternel.
o Guy Ratane-Dufour, Secrétaire général du MGER et membre du bureau de l’Alliance
Comme tous les humanistes qui se sont réunis samedi à 15 heures 30 devant le Théâtre de Champ Fleuri en solidarité avec les peuples libanais, israélien, et palestinien pour que cesse cette guerre, j’ai été peiné et surpris par le manque de monde autour de ce qui devait être un moment de recueillement de partage et d’émotion sur l’actualité qui embrase le Moyen-Orient.
Je suis chrétien, croyant et j’ai été choqué par l’attitude et les déclarations de mon Église alors qu’elle aurait du être partie prenante dans ce rassemblement. Monseigneur Gilbert Aubry a justifié sa position (qu’il faut bien appeler un boycott), par la peur d’une récupération politique de cet événement. Il nous a gratifié d’un appel à remplacer cette manifestation chargée de symboles par un week-end de prières et de jeûne. (...) La communauté juive, ni la communauté musulmane n’ont pas non plus daigné faire acte de présence officiellement.
Chacun pourra en rendre compte à sa propre conscience. (...) Pour ma part, je prierai pour que l’on pardonne à tous ces chrétiens qui n’ont pas cru bon devoir se déplacer suite un à appel pour le moins surprenant d’une hiérarchie qui se fourvoie dans des faux-semblants politiques et qui fait fi en cela de la grave crise humanitaire qui secoue cette région du monde.
o Reynolds Michel, ancien prêtre
"Arriver à des compromis entre les positions des uns et des autres"
Devant ce qui se passe au Moyen-Orient - et encore les événements lamentables de ces derniers jours - il n’y a que des compromis de paix qui peuvent régler le problème. Je ne vois pas quelle autre solution faire valoir. Mais pour rassembler le plus largement possible, y compris ici, il faut aussi arriver à des compromis entre les positions des uns et des autres.
o Père René Payet, curé de Saint-Pierre
Agir pour la paix ici même
Pensez-vous que les Réunionnais peuvent exprimer une solidarité concrète en faveur de la paix au Liban ?
Il me semble qu’il faut revendiquer avec les peuples de cette région meurtrie. Il y a la paix, la paix tout simplement, les droits des gens - quels que soient leur pays, leur nation, leur catégorie sociale... Les droits en question, ceux pour lesquels nous voyons les gens descendre dans la rue au Moyen-Orient, sont des droits authentiques. Les procédés employés nous rappellent un passé pas si lointain - qui a entraîné des catastrophes, quand on laisse les autres se dépêtrer tout seuls au lieu de faire avec eux le choix de la paix. C’est une question de respect des uns et des autres. S’il m’était donné d’y prendre part, je pense qu’il faut agir. Laisser 3 ou 4 associations se rassembler, comme cela a semblé être le cas samedi, c’est malheureux pour la cause de la paix. Mais peut-être aussi que les initiateurs du rassemblement sont allés trop vite... Il y a toute une campagne à mener ; il y a des ambiguïtés, des dérives. Dans la mesure où nous serons ensemble, cela évitera le repli sur une catégorie, l’enfermement dans un "ghetto". Si j’avais un moyen pour donner mon nom et dire que je soutiens toute initiative de paix, je le fais.
o Eddy Babet (batteur)
"Faire une tournée de la paix"
Je pense que la première chose à établir : c’est la paix. Il faut que les bombardements cessent. La réponse israélienne est disproportionnée. Pour l’heure, il faut retourner à la table des négociations.
Le Hezbollah aurait dû remettre les deux soldats au gouvernement libanais, et puis le Liban régler le problème avec le gouvernement israélien. Le Liban est un état souverain, et le Hezbollah n’a pas à réagir ainsi.
De notre côté à La Réunion - peut-être que je vise haut - mais nous devrions envoyer une délégation, qui représenterait notre diversité, pour montrer que malgré nos différences, nous sommes capables de vivre ensemble sans nous bombarder. Sûrement que je vise haut, mais il faut dire qu’aller manifester, c’est bien. Puis, j’entends parler l’évêque Gilbert Aubry dire qu’il suffit de prier. Oui, il est bien de prier, mais nous ne pouvons plus rester chez nous, nous devons agir. En fait, ce serait comme une tournée de la paix.
o Nattyroot’s (hip hop)
"Nou voi bien sa sé in gèr ékonomik"
Moin lé kroiyan. Banna, solon moin, la po bonbard in tèr sakré. Lé maléré a dir, soman kosa nou sa sanzé èk in maniféstasion ? Nou sar soman demann la Frans angaz ali la dan. Mé nou voi bien ké li lé pa kapab non-pli. Pétèt la Frans va giny fé-k bann kask-blé i vien mèt lord, é arèt in kou gèr-là. Soman, nou voi bien sa sé in gèr ékonomik. Bann Zéta-Zini lé dirièr. Dawar nana pétrol po ginyé. Ou koné, nou lé dipé de A ziska Z. mé a not stad minm, kosa nou pé fé ?
o Dj Dan
In mésaz par la misik
Moin mi panss nana déza tro-d mor. La foi dernièr, kan zot la fé bann gran bonbardman, navé in ta-d marmay té mor, moin la fé in son. Déza par la mizik, nou giny fé konprann détroi shoz, fé pass in mésaz. Sinon, mi voi pa moin ...
Micro trottoir
o Jean-Luc (65 ans, enseignant à la retraite)
"Au nom de notre entente universelle"
Il y a déjà trop longtemps que cela dure. Les choses doivent changer. Bien évidemment, tout le monde est concerné, même si on a l’impression de n’avoir aucune influence à ce degré. Je ne sais pas moi, il faudrait que tous les moyens de communication soient utilisés par les défenseurs de la paix pour faire savoir notre volonté de voir les peuples libanais et palestinien profiter de la paix.
Peut-être que si les peuples du monde entier entreprennent un acte commun pour dire leur refus de la guerre, l’ONU agira. Les Réunionnais doivent être là, au nom du métissage, de notre entente universelle, de nos couleurs en symbiose et des religions présentes sans litiges. Parce que, pour l’instant, la seule instance à n’avoir pas convaincu, c’est bien l’ONU. On a même l’impression que c’est la signature de son futur démantèlement.
o Y. Seychelles (19 ans, étudiant)
"Peut-être qu’il faut tout simplement prier"
Ce que les Réunionnais peuvent faire ? Prier. D’ici, que voulez-vous que nous puissions vraiment dire ? Certains feront une réunion symbolique, d’autres feront une marche pour la paix. Mais au final, c’est toujours la même chose. La paix est fragile à travers le monde, peut-être même chez nous, qui sait. Moi, je suis plutôt croyant, alors peut-être qu’il faut tout simplement prier.
o Gisèle (33 ans, vendeuse)
"Cela n’empêchera pas les bombes de tuer des innocents"
Je ne vois pas ce que l’on pourrait faire. Si, on peut faire quelque chose de symbolique. Mais cela n’empêchera pas les bombes de tuer des innocents.
À chaque fois en fait, ce sont les Présidents et les terroristes qui sont les coupables. Un coup c’est Bush, un coup c’est Ben Laden. Une autre fois c’est le Hezbollah ou le Hamas, et là c’est le Premier ministre d’Israël.
Au bout du coup, tous les grands de ce monde sont les meurtriers de plusieurs centaines de personnes et notamment des enfants. Non, à ce stade, je ne vois vraiment pas ce qu’un Réunionnais peut faire pour que ça s’arrête.
o Émilie (15 ans) & Swan (14 ans), collégiens
"Des messages de paix"
Nous pourrions peut-être envoyer des lettres, beaucoup de lettres à saturer les Ministères de la Guerre, l’ONU, partout. Chacun enverra un message de paix. Ça ne lui coûterait que le prix d’un timbre, d’une feuille de papier et d’une enveloppe, et ce sera peut-être un moyen de montrer notre amour de la paix.
o Georges M. (53 ans, commerçant)
"Apporter une aide financière"
Face à une telle flambée de la violence, après un tel massacre à Cana, je ne sais pas si les Réunionnais doivent demander la fin de la guerre. Je suis tellement en colère que je souhaiterais que l’on fasse la guerre à l’oppresseur. Mais je sais que ce n’est pas la bonne méthode non plus.
En Israël, ils sont beaucoup à refuser les offensives contre la Palestine et le Liban. Alors, plus pacifiquement, allons encore faire une marche, une grande réunion avec des beaux discours qui ne seront jamais entendus au Liban ou en Israël, et encore moins par les États-Unis. Ce sont eux qui jettent l’huile sur le feu. Si, je sais ce que les Réunionnais peuvent faire, ne plus écouter les grands discours et apporter leur aide, de manière financière, pour nourrir des populations en danger. Et lorsque la guerre sera finie, il faudra également que les Réunionnais aident ces pays meurtris à se reconstruire.
Propos recueillis par Willy Técher
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