Lutte pour la paix

Un rassemblement fécond pour l’avenir

En tant qu’ancien responsable du Groupe Témoignage Chrétien de La Réunion et ancien directeur du journal du même nom, je tiens à saluer et à remercier les organisateurs du rassemblement pour la paix qui s’est déroulé samedi dernier sur le parvis des Droits de l’Homme de Champ-Fleuri. Une initiative qui s’imposait compte tenu de l’inquiétante dégradation de la situation au Moyen-Orient.
Il fallait agir dans l’urgence et ce rassemblement fut réellement une réussite. Bien sûr, on peut toujours dire que la foule des participants aurait pu être plus nombreuse. C’est ce que l’on souhaite chaque fois que l’on participe à une action de ce genre. Mais si l’on tient compte des objectifs, du contexte et des conditions générales dans lesquels cette manifestation a été organisée, ce fut bien un succès, vu le nombre des participants et des organisations représentées.
Mais, au-delà du nombre de présents, ce qui a marqué cette rencontre c’est l’état d’esprit qui y régnait. Ce fut un intense et fécond moment de partage entre les nombreuses organisations participantes communiant dans une même solidarité envers les peuples du Moyen-Orient victimes de la guerre. Ce fut un moment émouvant et riche de promesses quant aux possibilités du peuple réunionnais à se mobiliser pour la paix.
Cette richesse en diversité d’expressions et d’opinions émises dans une démarche unitaire ; cette solidarité réunionnaise partagée dans sa pluralité avec les peuples qui souffrent sur la Terre : quelle plus belle image La Réunion peut-elle donner au monde ?
Alors, bien sûr, on peut déplorer l’absence de représentants de certaines communautés religieuses. Si les raisons qu’ils avancent sont respectables, elles ne sont pas forcément convaincantes. Mais ce n’est, sans doute, que partie remise. En effet, la mobilisation de tous pour imposer un cessez-le-feu est aujourd’hui, après l’horrible massacre des enfants de Cana, encore plus impérieuse que jamais.
Le plus important reste donc la suite à donner à ce travail mené ensemble. Il est essentiel de poursuivre le dialogue et la coopération de tous les courants de pensée de La Réunion pour défendre les grandes causes réunionnaises, indianocéaniques et mondiales. Cette mobilisation pour la paix doit être permanente et constamment enrichie du grain de sel de chacun.

Lucien Biedinger

o Association Trans’Port Vélo Ville

Le vélo, une arme pour la paix

Vendredi dernier, l’association Trans’Port Vélo Ville (T.V.V.) avait apporté son soutien à l’appel du Collectif réunionnais pour la Paix à manifester le lendemain à Saint-Denis contre la guerre au Proche-Orient. Elle avait appelé les Réunionnais de l’Ouest désirant participer au rassemblement de Champ-Fleuri à se rendre à vélo à cette manifestation.
Malgré la brièveté des délais, finalement, une douzaine de personnes ont répondu à cette invitation. Par rapport au nombre d’adhérents de l’association, T.V.V. fut donc une organisation assez bien représentée à Champ-Fleuri.
Sans en tirer la moindre fierté ni le moindre sentiment d’autosatisfaction, l’association T.V.V. se félicite de ce succès mais elle félicite surtout les organisateurs comme tous les participants à cette manifestation pour sa réussite. Elle souhaite également que cette mobilisation des Réunionnais pour la paix au Proche-Orient continue et qu’elle s’amplifie, en raison de la gravité de la tragédie vécue par les peuples de la région.
En attendant, elle tient à souligner qu’il est également important de se mobiliser contre toutes les violences à La Réunion, en particulier contre la violence routière. L’utilisation des transports collectifs et des modes de déplacements doux comme le vélo est un des moyens essentiels pour améliorer la sécurité routière et pour diminuer les accidents sur nos routes.
Se déplacer à vélo a un sens. Ce n’est pas un simple “hobby” ou gadget” de “passionnés de la petite reine”. C’est un choix de société. C’est un plaidoyer pour un partage équitable de la route. C’est un signe en faveur de la non-pollution de l’air, de la non-pollution sonore, du non gaspillage du foncier et des ressources humaines. C’est donc un moyen de respecter l’environnement et les intérêts des citoyens. C’est également un créateur de liens sociaux.
C’est pourquoi l’association Trans’Port Vélo Ville appelle les Réunionnais à continuer à travailler ensemble à tous les niveaux pour faire de La Réunion une île cyclable.

Pour le Bureau de Trans’Port Vélo Ville,
le président,
Alain Payet

o Monseigneur Gilbert Aubry

SOS... Liban !

Le drame des pays du Proche-Orient s’intensifie. Les populations civiles, surtout au Sud Liban, sont sous les bombes et n’en finissent pas de souffrir et de pleurer leurs morts. Dès le début de la guerre, j’ai invité les catholiques de La Réunion à prier et à agir. Il nous faut persévérer.
Prier. Ce n’est pas demander un miracle à Dieu malgré nous. C’est lui demander la lumière et la force de son Esprit pour multiplier les démarches de paix qui vont reposer sur quatre piliers en même temps : l’amour, la vérité, la justice et la liberté. Pour tous. Cette demande nous concerne nous-mêmes à La Réunion. Cette prière, nous la faisons aussi pour les chefs d’État et les gouvernants impliqués dans le conflit - soit de manière directe, soit de manière indirecte -, les militaires des armées régulières, les miliciens, les diplomates, les instances internationales. Les populations civiles, les vies innocentes ne doivent pas faire les frais des stratégies meurtrières des camps opposés.
Agir. Le Pape Benoît XVI (16 et 20 juillet), le Conseil des Églises Chrétiennes en France (25 juillet) ont demandé - et demandent - l’arrêt immédiat des bombardements. Le Pape, pour sa part, se positionne publiquement et par les voies diplomatiques, en affirmant que : "(...) les Libanais ont le droit de voir l’intégrité et la souveraineté de leur pays respectées, les Israéliens ont le droit de vivre en paix dans leur État et les Palestiniens ont le droit d’avoir une Patrie libre et souveraine."
La paix ne sera possible que si chaque peuple peut disposer de conditions qui lui permettent de vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières et en bonne relation avec les autres. Les remises en cause sont multilatérales et internationales pour parvenir à une sortie de crise et à un véritable plan de paix qui, au final, englobera la situation de tous les pays du Proche-Orient.
Dans ce drame qui s’intensifie, les couloirs humanitaires doivent être effectifs, contrôlés et préservés. J’invite le maximum de catholiques et ceux qui le souhaitent à répondre à l’appel du Secours Catholique pour venir en aide aux familles déplacées du Liban.
Les chèques sont à adresser à :
Secours Catholique
Urgence Proche-Orient UU 007
BP 939
97478 SAINT DENIS Cedex

o Micheline Calmy-Rey, ministre des Affaires étrangères suisse

"Celui qui se tait n’est pas neutre."

"La neutralité suisse est née en 1515 après Marignan. Elle était le signe donné à l’extérieur montrant que la Suisse n’utiliserait plus ses armes de manière agressive contre ses voisins. C’était courageux pour l’époque, car on résolvait alors les conflits presque exclusivement avec les armes. C’était un message de paix. Dans le monde d’aujourd’hui, la meilleure manière de rester fidèle à ce message de paix est de travailler à la prévention. Nous sommes un des seuls pays qui dispose d’un crédit-cadre pour des opérations de promotion de la paix et des droits humains. Cela nous permet de rester fidèles au message d’origine. (...) Pour moi, la neutralité ne se réduit pas à quelque chose de passif. Elle ne consiste pas à se cacher sous la table et à attendre que ça passe. Ce ne serait d’ailleurs pas une attitude neutre, car qui ne dit mot consent." (extrait d’un entretien donné au journal Le Temps)

o Alain Juppé

"Ce que fait Israël au Liban est moralement inacceptable"

L’ancien Premier ministre Alain Juppé (UMP) estime sur son blog que "ce que fait Israël au Liban (et à Gaza) est moralement inacceptable et politiquement déraisonnable". Il estime qu’"en quelques jours, tout le travail de reconstruction" fait depuis la fin de la guerre civile "a été anéanti".
"Je n’oublie pas les nombreuses victimes civiles que les agressions du Hezbollah commettent dans les villes du Nord d’Israël", relève Alain Juppé. "Mais la réaction du gouvernement israélien est démesurée". "Où peut-elle mener l’État hébreu ?", demande-t-il. "Comment ce dernier peut-il espérer construire, à long terme, la paix dans la région en exacerbant le rejet et la haine des peuples qui l’entourent ?".
"L’administration Bush suit une ligne de conduite simple : laisser faire Israël. Certains de nos partenaires européens n’ont qu’une priorité : ne rien faire qui déplaise à Washington. Dès lors, l’Union européenne est paralysée", regrette-t-il.