Mahmoud Abbas élu président de l’Autorité palestinienne

’Un message de démocratie du peuple palestinien au monde’

11 janvier 2005

Le candidat du principal mouvement palestinien Fatah, Mahmoud Abbas, a été élu dimanche à une écrasante majorité président de l’Autorité palestinienne, succédant à Yasser Arafat. Dès l’annonce des résultats des sondages faits à la sortie des urnes, Mahmoud Abbas a promis de mettre fin à la souffrance des Palestiniens ’car c’est un peuple qui mérite toute notre estime, notre respect et notre fidélité’.

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L’élection de Mahmoud Abbas comme nouveau président de l’Autorité palestinienne fait la “une” hier matin de la presse parisienne dans une tonalité unanime sur les espoirs de paix qu’elle soulève, selon l’AFP.
“Le Figaro” y voit clairement "un vote pour la paix", puisque "selon le premier sondage à la sortie des urnes, Mahmoud Abbas aurait obtenu 66% des voix".
Pour sa part, “Libération” titre sur "l’espoir Abbas" en indiquant que "le chef de l’OLP a été élu sans surprise comme successeur de Yasser Arafat à la présidence de l’Autorité palestinienne".

"Après le vote, à quand l’État ?"

Enfin, “l’Humanité” pose la question : "Après le vote, à quand l’État ?".
"Pour négocier la paix, il faut être deux", affirme le quotidien, qui ajoute : "Yasser Arafat avait trouvé en Yitzhak Rabin (Premier ministre israélien assassiné en 1995) l’interlocuteur qui avait permis d’ouvrir la route d’Oslo. Ariel Sharon aura-t-il la volonté de sortir de l’engrenage de la provocation qui a nourri l’extrémisme des deux côtés du mur qu’il continue de construire ? Si l’on veut que ces deux peuples puissent enfin vivre - et le plus vite sera le mieux - dans deux États aux frontières reconnues et sûres, on ne peut les laisser seuls".
Le président américain George W. Bush a salué de son côté la bonne tenue et la forte participation de l’élection palestinienne "historique" de dimanche, et s’est déclaré prêt à travailler avec le vainqueur.
"Il s’agit d’une journée historique pour le peuple palestinien et pour les peuples du Proche-Orient", a affirmé M. Bush dans une déclaration publiée par la Maison Blanche après que les sondages à la sortie des urnes eurent donné Mahmoud Abbas largement gagnant.

"Une première victoire pour la paix"

Pour le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, l’élection en Palestine constitue "une première victoire pour la paix" dans un entretien avec le quotidien français “Le Parisien/Aujourd’hui” d’hier.
Michel Barnier estime en substance que les Palestiniens viennent de donner avec l’organisation de ce scrutin "une preuve de responsabilité". "C’est une victoire pour la démocratie, une première victoire pour la paix", ajoute-t-il.
Selon un sondage effectué par le Centre palestinien de politique et de recherches (PSR, indépendant), basé à Ramallah, Mahmoud Abbas, 69 ans, a recueilli 66,3% des voix contre 19,7% pour son principal rival, l’indépendant Moustapha Barghouthi, 51 ans.
Ce sondage a été réalisé à la sortie de 122 bureaux de vote en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a précisé le PSR en estimant le taux de participation à 65% des électeurs enregistrés.
Les résultats officiels devaient être communiqués hier par la Commission électorale centrale (CEC) à Ramallah et le vainqueur disposera d’un mandat de quatre ans, renouvelable une fois.

1,8 million de Palestiniens électeurs

Avant la fin du scrutin, Israël avait fait valoir son intention de reprendre le dialogue avec l’Autorité palestinienne en cas d’élection de Mahmoud Abbas, à la condition que celui-ci engage une lutte sans merci contre la violence.
Ces derniers jours, Mahmoud Abbas a fait valoir que s’il était élu, il "engagerait au plus vite des négociations avec Israël". Le Premier ministre Ariel Sharon a lui aussi fait savoir qu’il était prêt à rencontrer "le plus tôt possible" le nouveau président en vue du retrait israélien prévu en 2005 de la bande de Gaza et de quatre colonies de la Cisjordanie.
La victoire de Mahmoud Abbas est "un message de démocratie du peuple palestinien au monde", a déclaré son directeur de campagne. Le ministre palestinien en charge des Négociations Saëb Erakat a pour sa part parlé d’une "victoire pour le peuple palestinien, la démocratie et la continuité" de l’héritage de Yasser Arafat.
Environ 1,8 million de Palestiniens âgés de plus de 18 ans avaient le droit de participer à ce scrutin, selon la CEC.


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