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par le Dr Raymond Vergès

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Vive tension au milieu d’une trêve fragile

Poursuite des combats et nouvelle prise d’otages

mardi 13 avril 2004

Les combats violents entre les troupes américaines et les musulmans sunnites irakiens à Falloujah, provoqués par l’assassinat de quatre Américains dont les corps ont par la suite été mutilés le 31 mars dernier, sont entrés hier dans leur 7ème jour et on ne voit pour le moment aucun signe d’une cessation rapide à une telle violence.
Les combats ont déjà causé la mort de plus de 600 Irakiens et de plusieurs dizaines de soldats américains, ainsi que l’exode d’un tiers des quelques 200.000 habitants de la ville, située à environ 50 kilomètres de l’ouest de Bagdad, capitale irakienne.
Vendredi dernier, les deux parties, soldats américains et rebelles sunnites, sont parvenues à un accord de cessez-le-feu. Un représentant du Conseil du gouvernement provisoire irakien a annoncé que le cessez-le-feu devrait durer jusqu’à hier à 10 heures.
Depuis, un calme relatif mêlé d’une vive tension règne dans cette cité. Des accrochages sporadiques ont de temps à autre brisé la trêve. Deux soldats américains ont été blessés dans l’un de ces affrontements. Cette violence s’est même étendue dimanche à l’extérieur de la ville, un hélicoptère d’assaut américain ayant été abattu par des tirs hostiles. Les deux membres d’équipage ont été tués sur le coup. Pendant ce temps, des étrangers se trouvant dans la ville étaient, eux aussi, victimes de la violence. Plus de 60 d’entre eux, dont des Américains, des Italiens, des Japonais et des Britanniques, ont été kidnappés la semaine dernière.
Et cette liste des étrangers enlevés en Irak s’est allongée hier. En effet, un diplomate chinois en Irak a affirmé que sept Chinois avaient été enlevés dimanche dans le centre du pays par des hommes armés jusqu’ici non identifiés. Le ministère chinois des Affaires étrangères et l’ambassade de Chine à Bagdad ont reçu par la suite l’instruction de lancer une opération de secours pour tenter de libérer au plus tôt les sept otages chinois.
Dimanche dernier, un entrepreneur britannique et huit autres personnes détenus par des ravisseurs irakiens ont été relâchés. Cependant, le sort de trois Japonais et celui d’un Américain en détention restent toujours incertains. Par ailleurs, un groupe de résistance irakienne a menacé d’exécuter l’un des trois otages japonais si Tokyo ne retirait pas ses troupes d’Irak.
De son côté, le président américain George W. Bush a reconnu dimanche dernier que "la semaine passée a été dure" en Irak pour les Etats-Unis, au cours d’une visite sur la base militaire de Fort Hood, au Texas. Il a promis à cette occasion de défaire les insurgés en Irak et de transférer la souveraineté au pays le 30 juin prochain comme prévu.
Pour sa part, le Conseil du gouvernement provisoire irakien s’est plaint, dans une déclaration rendue publique ce week-end, d’être mis sur la touche par les Américains sur les problèmes de sécurité, appelant à une fin de la "punition collective" militaire. De plus, un bataillon de la nouvelle armée irakienne a refusé de se rendre à Falloujah au début de la semaine pour appuyer les forces américaines qui s’efforcent de reprendre le contrôle de la ville. Les soldats irakiens ont dit à l’autorité militaire américaine qu’ils ne s’étaient pas engagés pour combattre leurs compatriotes, selon le “Washington Post”.
Tout cela étant, il n’existe par pour l’instant de signe d’une fin rapide à la violence, et ce en dépit de la conclusion d’une trêve fragile. Plusieurs centaines de soldats américains, envoyés en renforts, sont arrivés dans les environs de Falloujah pour y rejoindre les 1.200 marines et 900 Irakiens déjà déployés sur place.


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