Irak

Washington refuse toujours d’écouter la communauté internationale

Débat au Conseil de sécurité de l’O.N.U.

24 avril 2003

Les États-Unis réclament la levée des sanctions frappant l’Irak. La Russie insiste sur la nécessité de prouver que Bagdad ne possède plus d’armes de destruction massive. La France propose, à titre provisoire, une ’suspension’ des sanctions, ce que la Maison Blanche rejette, tout comme le retour en Irak des inspecteurs en désarmement de l’ONU.

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont affiché mardi de sérieuses divergences sur les suites à donner aux inspections du désarmement de l’Irak, compliquant la levée des sanctions qui frappent ce pays depuis l’invasion du Koweït en 1990.
Les États-Unis ont réclamé leur levée « dès que possible », afin de pouvoir exporter sans limite les ressources pétrolières du pays, tandis que la France, qui avait déjà pris la tête des opposants à la guerre contre l’Irak, s’est elle prononcée pour « la suspension immédiate des sanctions civiles », à l’issue de consultations à huis clos sur l’Irak durant lesquelles le Conseil a entendu le chef des inspecteurs de l’ONU Hans Blix.
L’ambassadeur russe à l’ONU Sergueï Lavrov a de son côté estimé que la « seule manière » de vérifier s’il y a, ou non, des armements de destruction massive en Irak est « que les inspecteurs aillent en Irak, se rendent compte eux-mêmes et fassent rapport au Conseil ». Son homologue américain John Negroponte a lui signifié le peu d’empressement de Washington au retour des inspecteurs. « La coalition », a-t-il dit, « a assumé la responsabilité de débarrasser l’Irak de ses armements de destruction massive. Actuellement et pour un avenir prévisible, nous voyons cela comme une activité pour la coalition », a-t-il ajouté.
« Les sanctions doivent être levées dès que possible », a-t-il d’autre part déclaré, tandis que l’ambassadeur français Jean-Marc de La Sablière proposait « de suspendre immédiatement les sanctions civiles ». « La levée des sanctions qui est notre objectif est liée à la certification du désarmement de l’Irak. Dans l’intervalle, nous pouvons les suspendre », a-t-il dit.

Washington menace la France
Les divergences entre Paris et Washington sur la question des sanctions est un reflet supplémentaire des relations difficiles entre les deux pays autour de la question irakienne, illustrées par les propos du secrétaire d’État Colin Powell pour qui la France aurait à subir des conséquences pour son opposition à Washington sur le conflit en Irak. Interrogé mardi sur la chaîne de télévision PBS pour savoir « s’il devait y avoir des conséquences pour s’opposer aux États-Unis comme cela », le chef de la diplomatie américaine a répondu : « Oui ».

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