La Banque africaine de développement et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont officialisé leur partenariat pour répondre à la crise humanitaire au Soudan lors d’une cérémonie organisée, jeudi 29 mai 2025, à l’occasion des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque.

Cette initiative conjointe vise à renforcer la résilience des femmes et des communautés touchées par le conflit au Soudan. Elle permettra de fournir des services vitaux et de favoriser la reprise économique dans l’un des contextes humanitaires les plus complexes au monde. Financé par un don de 19,85 millions de dollars de la Facilité d’appui à la transition du Groupe de la Banque et par une contribution de 47,5 millions de dollars du CICR, le projet Réponse à la crise pour les femmes et les communautés touchées au Soudan permettra de venir en aide à plus d’un million de femmes et de personnes vulnérables.

Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture et du développement humain et social, et Gilles Carbonnier, vice-président du CICR ont signé l’accord de financement et de mise en œuvre du projet.

« Ce partenariat s’appuie sur l’expertise de la Banque africaine de développement en matière de financement du développement à long terme, ainsi que sur la vaste expérience humanitaire du CICR et son accès à certaines des zones qui font le plus face aux troubles dans le monde. Ensemble, nous voulons soutenir les femmes et les communautés touchées par le conflit, en aidant à bâtir un avenir plus résilient et plus durable pour certaines des populations les plus vulnérables d’Afrique », a déclaré Mme Dunford.

Depuis le début du conflit au Soudan en avril 2023, des millions de femmes et de familles ont été déplacées. De nombreux services essentiels ont cessé de fonctionner, l’insécurité alimentaire s’est aggravée et les violences sexistes se sont intensifiées à un rythme alarmant, les femmes et les filles étant les plus durement touchées par cette crise.

Plus de 26 millions de personnes au Soudan ont besoin d’une aide humanitaire et au moins 13 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins. Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire et de violences sexistes. Dans plus de 90 % des localités, il n’existe aucun service de prise en charge des conséquences des violences sexistes.

Le projet Réponse à la crise pour les femmes et les communautés touchées au Soudan vise à soutenir les communautés des zones les plus touchées, où les infrastructures se sont effondrées et où les services essentiels sont largement indisponibles. Il se concentre sur le rétablissement de l’accès à l’eau, à la santé et aux services sociaux grâce à des infrastructures intégrant la dimension de genre, la redynamisation des économies locales en accordant une attention particulière à l’autonomisation économique des femmes, et le renforcement du dialogue politique inclusif et des capacités institutionnelles, en particulier dans les domaines de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.

« Ce partenariat aura un impact majeur pour les personnes touchées par le conflit au Soudan, en particulier les femmes et leurs familles », a déclaré M. Carbonnier. « Le CICR apporte sa présence et son expertise opérationnelle, tandis que le Groupe de la Banque apporte ses ressources stratégiques. En apportant chacun notre valeur ajoutée, nous pouvons vraiment faire la différence. »

Le Groupe de la Banque africaine de développement est déterminé à mettre en œuvre sa nouvelle stratégie décennale, qui met l’accent sur le renforcement de la résilience et le soutien à la reprise dans les contextes fragiles. Le soutien de la Banque à ce projet constitue également une collaboration historique entre les secteurs de l’aide humanitaire et du développement, qui pourrait servir de modèle pour de futures actions conjointes dans les régions touchées par des conflits.

Le Département du genre, des femmes et de la société civile de la Banque africaine de développement pilotera ce premier projet dans le cadre du nouveau partenariat. Il s’attachera à faire progresser l’égalité des genres, à autonomiser les femmes et à renforcer la société civile afin de garantir l’impact transformateur du projet.