La quadruple crise du capitalisme

24 décembre 2020, par Mathieu Raffini

D’après le SACP, dont le comité central s’est réuni le 20 décembre dernier, le capitalisme connait actuellement une quadruple crise, et cela est particulièrement vérifiable en Afrique du Sud.

Le SACP n’ayant évidemment pas vocation à réparer les failles béantes du système capitaliste, il les met en exergue auprès de la population et propose des solutions immédiates afin d’assurer l’amélioration matérielle des conditions d’existence des citoyens sud-africains, et plus largement du monde entier.

La pandémie de COVID-19 et ses conséquences

Si elle n’est pas l’instigatrice de cette crise du capitalisme, elle agit comme un catalyseur et accélère les conséquences du système capitaliste.
En Afrique du Sud, touchée par une 2nde vague depuis quelques mois et une mutation importante du génome du virus, qui serait comparable à celle retrouvée récemment au Royaume-Uni, les conséquences sur la vie et la santé des citoyens sont particulièrement impactantes, notamment parce qu’il n’existe pas de système de Sécurité Sociale à l’échelle du pays.
Pour lutter efficacement contre cette pandémie, le SACP considère que plusieurs éléments sont nécessaires, à l’échelle nationale comme internationale.
Tout d’abord, au niveau national, la mise en place de cette Sécurité Sociale. Au deux niveaux, la lutte contre le complotisme et la recherche médicale, notamment car cette pandémie leur rappelle à bien des égards celle du VIH/SIDA, dont l’Afrique du Sud est toujours le pays le plus touché.
Enfin, au niveau international reste la question du vaccin, où le SACP plaide pour que l’Organisation Mondiale de la Santé s’assure d’en faire un bien commun accessible à toutes et à tous.

La crise due aux inégalités, au chômage et à la pauvreté

La pandémie agissant comme catalyseur comme indiqué précédemment, elle a accentué les effets de cette crise car les capitalistes ont profité de la situation sanitaire dramatique pour licencier, ceci afin de continuer à amasser toujours plus de profits. Ainsi, plus de 2.2 millions de travailleuses et travailleurs se sont vu privés de leur emploi pour des raisons de profits d’avril à juin, ce qui fait qu’en octobre c’était près de 43% de la population qui était concernée par le chômage.
Or, s’il des suppressions d’emplois et que derrière il n’y a pas de mesures sociales fortes, les inégalités et la pauvreté se creusent.
C’est en ce sens que les communistes sud-africains proposent de créer des outils nationaux de lutte contre la pauvreté, le chômage et les inégalités et de ne plus se fier à l’indicateur qu’est le PIB, qui ne reflète absolument pas la situation sociale du pays.

La crise de la reproduction sociale

Du fait de la crise précédente, les familles pauvres et issues de la classe ouvrière luttent pour assurer leur survie. Celle due à la pandémie a encore accentué le problème.
Les implications pour la société et pour le gouvernement de ces 3 crises combinées sont inqualifiables, c’est pourquoi il est crucial que les travailleuses et travailleurs resserrent les rangs pour mettre à mal le néolibéralisme et son programme d’austérité.
C’est pourquoi un appel a été lancé à l’ensemble du mouvement social, et notamment les syndicalistes pour mener des actions communes pour défendre les intérêts des travailleuses et travailleurs et des pauvres.

La crise due au changement climatique

Le contexte n’a absolument rien changé à la politique environnementale inexistante du patronat. En effet ces derniers sont plus intéressés par le fait de maximiser leurs profits plutôt que lutter contre le changement et le réchauffement climatique ou encore assurer des logements dignes pour les travailleuses et travailleurs et leurs familles.
Il est donc nécessaire de faire un lien entre la lutte contre la logique capitaliste et celle pour protéger l’environnement. Quoi qu’il en soit, pour lutter contre le changement climatique, une unité des progressistes et de la classe ouvrière est nécessaire.

Quelle résonance à La Réunion ?

Si ces constats et analyses ont été faits par le SACP concernant la situation de l’Afrique du Sud, force est de constater que de nombreux éléments peuvent mis en parallèle avec la situation Réunionnaise.
En effet, si nous ne vivons pas dans le même pays, il n’empêche que tout porte à croire que cette quadruple crise du capitalisme n’est pas que sud-africaine mais bien mondiale, et que chaque peuple en subit les conséquences, d’autant plus que nous vivons sous un régime capitaliste.
En ce sens, si le SACP a proposé des solutions pour la population vivant en Afrique du Sud, il est de notre responsabilité et du mouvement progressiste Réunionnais en général de nous rassembler et de trouver des mesures afin de lutter efficacement contre les effets de cette quadruple crise du capitalisme et ainsi améliorer concrètement les conditions matérielles d’existence de nos concitoyens.

Mathieu Raffini

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