Le Forum International de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique

"Nos pays n’ont pas nécessairement besoin qu’une armée étrangère vienne faire ce travail, nous avons suffisamment de forces armées"

28 octobre 2022

La 8e édition du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, a été inaugurée par le Président sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine.

Pendant deux jours, débats et analyse ont été organisés pour étudier la façon dont les chocs exogènes, extérieurs au continent, ont un impact sur la sécurité des pays africains. L’objectif de ce forum est de permettre au continent de ne plus avoir recours à des soutiens extérieurs en matière de force armée ou d’aide alimentaire, mais également d’affirmer sa souveraineté.

Le président sénégalais, Macky Sall, a dit espérer que ce forum appuiera la demande de l’Afrique à disposer d’un siège permanent au sein du G20 et du conseil de sécurité des Nations Unies.

De son côté, Bineta Diop, l’envoyée spéciale de l’Union africaine pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, a indiqué que "pour nous, c’est important que l’Afrique se positionne, d’abord en matière de multilatéralisme, l’Afrique a besoin d’être comme un géant, et d’être considérée à la table du conseil de sécurité et d’avoir le droit de veto s’il le faut, d’avoir un siège permanent".

Pour des solutions africaines en matière de sécurité

Pour Djimé Adoum, ancien ministre tchadien et actuel haut responsable du Sahel, "nos pays n’ont pas nécessairement besoin qu’une armée étrangère vienne faire ce travail, nous avons suffisamment de forces armées", a-t-il estimé au micro d’Africanews.

"Nous avons besoin de trois choses essentielles : de l’appui logistique, des renseignements, et de la formation car c’est une guerre asymétrique . Mais il faut que les gens s’adaptent aux nouvelles tactiques du terrorisme. Et faire en sorte que nos forces de défense et de sécurité aient l’appui nécessaire quand il faut déployer l’état et les services. Il faut également mettre en oeuvre des projets à long terme", a assuré ce dernier.

La ministre des affaires étrangères sénégalaise, Aïssata Tall, a elle estimé que "l’enjeu d’événements comme le forum international de Dakar est de créer l’espace pour que les états et leurs dirigeants échangent et réfléchir accompagnés d’experts, et d’ainsi leur donner les clés pour agir et rendre ces réflexions concrètes dans le futur".

Lors de la conférence de presse de clôture, l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a expliqué l’incompréhension des Africains face au "soutien massif apporté à l’Ukraine" alors que, "les yeux sont détournés de la situation au Sahel", une région en proie à la violence djihadiste.

Ce dernier a appelé la communauté internationale à aider les pays du Sahel, pointant du doigt la responsabilité des États occidentaux dans la déstabilisation de la région avec leur intervention militaire en Libye en 2011.

"Ça choque les Africains d’ailleurs de voir les milliards qui pleuvent sur l’Ukraine alors que les regards sont détournés de la situation au Sahel", a-t-il ajouté, soulignant le contraste avec les difficultés rencontrées pour boucler les quelque 400 millions de dollars de budget de la force conjointe du G5 Sahel.

"L’armée comme on le sait c’est la colonne vertébrale de l’État", a-t-il précisé au micro d’AfricaNews. "Malheureusement ces défis sont survenus à un moment où, en réalité, je peux le dire, on n’a pas d’armées capables de faire face aux menaces. Il faut construire ces armées".


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