Coup d’Etat au Niger

Une transition de trois ans qui passe mal

21 août 2023

Le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir suite au coup d’État, a assuré le 19 août soir qu’il ne comptait pas « confisquer le pouvoir ». une sdurée jugée trop longue pour la CEDEAO.

Depuis le 30 juillet, le Niger est sous le coup de lourdes sanctions financières et commerciales imposées par la Cedeao qui souhaite le retour du président déchu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’État du 26 juillet, au pouvoir.

Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir par un coup d’État, a assuré que la période de transition ne pourrait pas excéder trois ans. Il a par la suite mit en garde les pays étrangers contre une intervention militaire visant son pays.

« Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir », a déclaré Tiani lors d’une allocution télévisée, précisant que la durée de la transition « ne saurait aller au-delà de trois ans ». « Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a-t-il averti, après l’annonce de la Cedeao d’une possible intervention armée.

Dans un discours d’une douzaine de minutes, le général Tiani a annoncé le lancement d’un « dialogue national » qui dispose de trente jours pour formuler des « propositions concrètes » en vue de poser « les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle ».

« La Cedeao s’apprête à agresser le Niger »

Cette allocution intervient après la visite, le 19 août, d’une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) afin de chercher une solution pacifique à la crise.

« La Cedeao s’apprête à agresser le Niger en mettant sur pied une armée d’occupation en collaboration avec une armée étrangère », a poursuivi le général Tiani sans citer de pays. Il a également dénoncé des sanctions « illégales » et « inhumaines » de l’organisation ouest-africaine.

De son côté, Abdel-Fatau Musah, commissaire chargé de la sécurité et de la politique au sein de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao), a indiqué qu’« une période de trois ans de transition est inacceptable », le 21 août dans une interview à la chaîne Al Jazeera.

« Nous voulons que l’ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible », a insisté Abdel-Fatau Musah. La délégation de la Cédéao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar était venue au Niger négocier une sortie de crise.

Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, cette fois les émissaires ont donc pu échanger avec le général Tiani et rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’État.

La sortie de crise est encore loin d’être acquise car la Cédéao exige le rétablissement dans ses fonctions de Mohamed Bazoum et sa libération immédiate. L’organisation ouest-africaine menace d’utiliser la force si elle n’obtient pas gain de cause. Toutefois, l’institution n’a pas précisé le calendrier ou les détails d’une telle opération.

Le Niger est devenu le quatrième pays d’Afrique de l’ouest à subir un coup d’État depuis 2020, après le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Depuis le renversement du régime du président Bazoum, la communauté internationale redoute une instabilité dans la région du Sahel, qui fait face à des insurrections croissantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.


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