Le FLNK sous le joug d’un État colonial

Des députés et syndicalistes ont exigé la « libération immédiate » de Christian Tein

13 mai

Lors d’une conférence de presse le 12 mai à l’Assemblée nationale, Jérôme Legavre, député LFI, des membres du Comité international contre la répression (CICR) et des syndicalistes (CGT et FO) ont exigé la « libération immédiate » de Christian Tein et des « détenus politiques kanak » dans l’hexagone, suite aux émeutes de mai 2024.

Dans la matinée du 12 mai, une délégation de députés - dont Jérôme Legavre, des syndicalistes et des membres du CICR - s’est rendue au Ministère de la Justice « pour y exiger des réponses du Garde des sceaux ». En vain.

Le CICR avait déjà « adressé pas moins de quatre demandes d’audience au ministère de la Justice qui n’a pas daigné répondre ». La visite au ministère n’aura pas été fructueuse.

En dépit de ces échecs, « nous ne lâcherons pas sur cette exigence, cette revendication élémentaire de libération immédiate des détenus politiques » a assuré Jérôme Legavre lors d’une conférence de presse, à laquelle était présent Outremer360°.

Dans le même temps, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, est en déplacement sur l’archipel, accompagné par Bastien Lachaud, afin de renouveler depuis la Nouvelle-Calédonie « cette exigence de libération immédiate de Christian Tein et de ses camarades ».

Soupçonné d’avoir organisé les émeutes de mai dernier en Nouvelle-Calédonie, Christian Tein, et plusieurs membres de la Cellule de coordination des actions de terrain du FLNKS, sont détenus en France.

Le procureur de la République à Nouméa avait estimé leur détention sur place trop dangereuse, et les a envoyé en France, dans des prisons très éloignées les unes des autres.

En dépit de son incarcération, Christian Tein a été élu président du FLNKS, ce qui a poussé deux partis anciennement membres du Front indépendantiste à suspendre leurs participations au rassemblement.

« Dès que nous avons appris que Christian Tein et ses compagnons avaient été déportés en France, il nous est apparu que ces militants sont des prisonniers politiques, même en adoptant un regard purement institutionnel sur la question » a expliqué Miguel Martinez, secrétaire du CICR.

Pour lui, « la détention a été imposée pour des raisons purement politiques, sans rapport avec une infraction telle qu’elle soi », et issue d’une « procédure manifestement entachée d’irrégularité ».

Ce dernier a dénoncé un « chantage d’État colonial » et fustigé les conditions de détention de Christian Tein, « séquestré depuis 11 mois sans jugement », « placé à l’isolement dans un quartier de haute sécurité comme s’il était un terroriste ».

« Il est un colonisé et il lutte pour la liberté de son pays » a renchérit le président d’honneur du CICR Gérard Bauvert, qui fait un parallèle avec des personnages de l’histoire coloniale française comme Toussaint Louverture, Abdelkader ou Pouvanaa a Oopa, tous trois détenus dans l’Hexagone à la suite de luttes -militaires ou politiques- anticoloniales.

« Le ministre des Outre-Mers, Manuel Valls, parle de l’indispensable dialogue en Nouvelle-Calédonie. Si le mot dialogue a un sens, alors la première chose à faire, c’est que les détenus politiques soient libérés immédiatement », a assuré Jérôme Legavre.

« Il n’y aura pas de solution en Nouvelle-Calédonie tant que ces 70 détenus seront toujours entre murs » a ajouté le député qui assure « amplifier la campagne » et « chercher à dégager du soutien financier pour les familles, les proches et leurs camarades ».


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