Fruit du travail de chercheuses et chercheurs, actrices et acteurs de terrain – dont Sylvine Aupetit, Jimmy Bonmalais, Fred Constant, François Hermet, Jean-François Hoarau, Kamala Tacoun et Carine David –, ce rapport ambitionne de dépasser les stéréotypes pour mieux comprendre les réalités vécues dans les départements et régions d’outre-mer.
Un contexte d’urgence sociale, économique et climatique
L’actualité récente l’a rappelé avec force : des mouvements sociaux contre la vie chère, les passages destructeurs de cyclones, ou encore les tensions politiques en Nouvelle-Calédonie ont replacé les outre-mer au centre de l’agenda médiatique. Trop souvent, ce retour s’effectue sur le mode du sensationnalisme, sans analyse structurelle.
Or, les outre-mer cristallisent de manière exacerbée les fractures sociales françaises : précarité accrue, inégalités d’accès aux services publics, discriminations systémiques, dépendance économiques, impacts massifs du dérèglement climatique. Ces territoires – qui rassemblent des millions de citoyennes et de citoyens – incarnent une République à deux vitesses, où les promesses républicaines d’égalité et de dignité ne sont pas toujours tenues.
Une République encore marquée par ses héritages coloniaux
Ce rapport ne prétend pas à l’exhaustivité mais il alerte sur la persistance d’un imaginaire post-colonial dans les rapports entre l’Hexagone et ses territoires ultramarins. L’égalité de droit ne garantit pas l’égalité de fait, et les identités plurielles des populations ultramarines appellent à une reconnaissance politique et culturelle pleine et entière.
Patrick Chamoiseau, écrivain, formule un appel à la responsabilisation collective : les défis ultramarins ne peuvent être résolus par la seule centralité métropolitaine. Il s’agit d’opérer une « renaissance » territoriale, en valorisant les ressources, les initiatives et les potentiels endogènes des territoires.
La vie chère : un symptôme central d’un modèle à bout de souffle
Le rapport consacre une large part à la question de la vie chère. À Mayotte, en Guadeloupe, en Guyane ou en Martinique, les prix à la consommation – notamment pour l’alimentation et le logement – atteignent des niveaux difficilement soutenables. L’accès aux produits de première nécessité est compromis pour de nombreuses familles, malgré l’existence de dispositifs comme le « bouclier qualité-prix ».
Les auteurs mettent en lumière les causes multiples de cette cherté, allant des contraintes logistiques à l’insularité, en passant par l’octroi de mer. Ce dernier, souvent désigné comme responsable de la vie chère, est analysé de manière nuancée : s’il participe à la hausse des prix, il constitue aussi une ressource financière indispensable pour les collectivités locales et un outil de soutien à la production locale.
Justice environnementale : les Outre-mer en première ligne
L’Observatoire des Outre-mer alerte également sur les inégalités écologiques criantes. Pollutions durables (chlordécone, métaux lourds), gestion des déchets en crise, manque d’accès à l’eau potable, exposition aux cyclones où aux échouages de sargasses : les territoires ultramarins font face à une accumulation de vulnérabilités environnementales, souvent sans accompagnement public à la hauteur.
Les auteurs et autrices évoquent des situations d’injustice environnementale manifeste, où les populations, bien que peu responsables des émissions globales de gaz à effet de serre, subissent de plein fouet les effets du changement climatique.
Une ambition pour l’avenir : faire des outre-mer un laboratoire de solutions
Loin de se cantonner à un constat, ce premier rapport de l’Observatoire des Outre-mer entend nourrir le débat sur les trajectoires de développement alternatives. Les territoires ultramarins, en prise directe avec des enjeux globaux (sécurité alimentaire, transition énergétique, adaptation climatique), peuvent devenir des laboratoires d’innovation sociale, écologique et démocratique.
Mais pour cela, un changement de regard est nécessaire : sortir d’une logique descendante, centralisée, et reconnaître les outre-mer comme moteurs d’un projet républicain rénové, capable de conjuguer unité et diversité.
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