Nouvelle Calédonie : la situation reste tendue
Le nouveau ministre Manuel Valls doit faire face à une chute du gouvernement local
27 décembre 2024
A peine nommé ministre des Outre-mer, Manuel Valls, très critiqué en France héxagonale, doit faire face au mouvement « Calédonie ensemble » qui a démissionné du gouvernement collégial à la tête de la Nouvelle Calédonie. Cette démission a entraîné la chute de l’exécutif local.
Le mouvement « Calédonie ensemble » a démissionné le 24 décembre du gouvernement collégial à la tête du territoire, entraînant la chute de l’exécutif local. Dans leur courrier de démission adressé au président du gouvernement de Louis Mapou, issu du parti loyaliste Calédonie ensemble, affilié à Renaissance, a indiqué que « depuis les événements du 13 mai, le pays s’est enfoncé dans une profonde détresse économique et sociale. En pareilles circonstances, la solidarité entre les institutions, au premier rang desquels le gouvernement et le Congrès de la Nouvelle Calédonie, constitue une ardente obligation ».
Or pour Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement démissionnaire, « le gouvernement qui procède du Congrès, qui est l’exécutif du pays, s’est transformé, au fil du temps, en une instance indépendante, et particulièrement des groupes politiques du Congrès dont il est issu, qu’ils soient d’ailleurs indépendantistes comme non indépendantistes ».
Cette démission a fait de nouveau émerger les divisions profondes entre chaque composante politique du territoire, notamment après six mois de crise politique et sociale, les mouvements de contestation ayant fait 13 morts, à la suite du projet de réforme du corps électoral.
Pour les partisans de l’indépendance, le « dégel » des tensions risque de « minoriser » le peuple autochtone kanak, qui représente plus de 41% de la population.
Dans un contexte économique et social difficile et une crise politique qui perdure, Manuel Valls, fraîchement nommé au ministère des Outre-mer, sera en charge de dénouer les tensions et trouver des terrains d’entente.
Or l’ancien Barcelonais avait indiqué en avril dernier que « les indépendantistes ont la mémoire du lien avec [Matignon], ce lieu où se sont élaborés les plus grands accords du passé ». Depuis, le nouveau ministre promeut l’adoption préalable du texte constitutionnel qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, puis une mission de dialogue avec les Calédoniens.
D’ici la désignation d’un nouvel exécutif, l’actuel président, l’indépendantiste Louis Mapou, expédiera les affaires courantes.