Mobilisation en soutien à Christian Tein, leader du FLNKS, devant la prison de Mulhouse

7 avril

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées le 5 avril devant le centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach où est détenu à l’isolement Christian Tein, responsable du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle Calédonie.

Munies de banderoles sur lesquelles étaient écrit "Libérez nos innocents déportés et condamnés injustement" ou encore "La colonisation est un crime contre « l’humanité" », les manifestants se sont réunis pendant trois heures à l’appel d’un collectif de soutien aux prisonniers politiques kanaks en France.

Christian Tein est détenu pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024. Interpellé le 19 juin, il avait été placé en détention provisoire et transféré immédiatement en France le 23 juin avec six autres militants. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences, mais Paris en a décidé autrement.

"On voulait manifester et être visibles à deux jours d’une décision de justice importante, celle du pourvoi en cassation qu’il a formulé avec ses avocats après la décision rendue par la cour d’appel de Nouméa en novembre dernier", a expliqué une membre du Collectif de soutien.

En 2024, un projet de réforme du corps électoral calédonien a créé des tensions entre loyalistes et indépendantistes. Celles-ci ont déclenchés des émeutes en mai, qui ont fait 15 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts.

Ancienne colonie française depuis 1853, elle devient une collectivité d’outre-mer à statut particulier en 1998, via l’accord de Nouméa (1998), qui a transféré progressivement des compétences à la collectivité et permis l’organisation de trois référendums d’autodétermination entre 2018 et 2021. Les trois scrutins ont vu la victoire du non à l’indépendance, mais le dernier, boycotté par les indépendantistes, reste contesté et a plongé l’archipel dans l’incertitude.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé une reprise des négociations à partir du 29 avril, avec l’objectif de parvenir à un accord global sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Fin mars 2025, Manuel Valls était en visite dans le territoire pour faire avancer les négociations en vain, car un accord est encore loin d’être conclu.

Les indépendantistes du FLNKS demandent "l’établissement d’un cadre méthodologique clair", notamment la présence à la table des négociations de Christian Tein, le chef de l’organisation, qui est emprisonné dans l’Hexagone pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024.


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