Vente aux enchères à Paris

Bronzes chinois : la Chine veut récupérer ses biens

3 mars 2009

Les responsables de l’ancien Palais d’Eté de Beijing (Yuanmingyuan) ont déclaré s’opposer à la mise aux enchères de deux bronzes anciens qui y ont été volés dans les années 1860, et a refusé de les racheter, alors que la Maison Christie’s a mis en vente à Paris.
Les deux têtes de bronze — une tête de lapin et une autre de rat — faisaient partie d’une fontaine érigée sous la dynastie des Qing (1644-1911) dans le Palais d’Été impérial, le Yuanmingyuan. Elles ont été volées quand le palais a été pillé et brûlé par les troupes franco-britanniques durant la Seconde Guerre de l’opium en 1860.
Les objets ont été vendus aux enchères par la Fondation Yves Saint-Laurent via son président Pierre Bergé.
Les objets anciens volés doivent être rendus à la Chine. La Chine est le propriétaire incontestable de ces objets, a annoncé l’Administration du Yuanmingyuan dans une déclaration.
Une équipe de 81 avocats chinois a écrit à la Maison Christie’s pour arrêter la vente des deux reliques en bronze.
Les spécialistes s’attendent à ce que les deux têtes de bronze se vendent de 8 à 10 millions d’euros chacune (environ 10,4 à 13 millions de dollars).

Mais Pierre Bergé persiste et signe : « Je suis prêt à donner ces têtes chinoises à la Chine s’ils sont prêts à reconnaître les droits de l’Homme ».
Le porte-parole du gouvernement chinois, Ma Zhaoxu, a répondu qu’il était absurde de porter atteinte aux droits culturels fondamentaux du peuple chinois sous la bannière des droits de l’Homme. Le Docteur Yu, archéologue, a quant à lui qualifié d’« odieux ces Français qui nous volent et pillent nos propriétés nationales et donnent des leçons de droits de l’Homme. Ceci montre une hyper-hypocrisie et la mesquinerie des Français. C’est méprisable ».
La vente par Christie’s des deux bronzes chinois provenant de l’ancien Palais d’Été de Beijing a violé les conventions internationales. La vente de ces scultpures a porté atteinte aux droits et aux intérêts culturels du peuple chinois.
« La protection des objets antiques culturels et leur restitution aux pays d’origine sont un consensus de la communauté internationale, et sont également conformes aux droits et aux intérêts culturels fondamentaux du peuple », a affirmé Ma Zhaoxu.
Les pouvoirs occidentaux ont pillé un grand nombre d’objets antiques culturels en temps de guerre, et tous ces objets doivent être restitués aux pays d’origine.
Ces têtes chinoises ont été pillées il y a 150 ans en Chine comme ont été pillées beaucoup d’autres pièces par les Occidentaux. C’est le cas également du Koh-i-Nûr, le plus gros diamant du monde qui est actuellement monté sur la couronne de la famille royale britannique, exposé à Londres. Les Britanniques ont volé ce diamant en 1849 au Maharadja Dhulip Singh. Le diamant a été présenté le 3 juillet 1850 à la Reine Victoria pour le 250ème anniversaire de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Le gouvernement indien demande régulièrement au gouvernement britannique et à la Couronne le retour du Koh-i-Nûr en Inde. Mais à ce jour, cette demande n’a toujours pas été satisfaite.

 Risham Badroudine 


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