Comores

Catastrophe de l’A310 de Yemenia : Aucun corps retrouvé 36 heures après le crash

3 juillet 2009, par Aliloifa Mohamed

L’attente se fait longue et douloureuse dans les familles qui guettent chaque minute la moindre information sur l’avancement des opérations de recherche sur zone, et jusqu’à présent, aucun corps des 157 disparus de l’A310 n’a encore été retrouvé. Le deuil s’installe dans les familles.

Après avoir été suspendues à la tombée de la nuit, avant-hier mercredi, les opérations de recherche ont repris tôt hier matin, selon des sources militaires recueillies au quartier général installé sur le site de l’hôtel Galawa à Mitsamiouli. Les équipes, constituées de tous les corps de forces militaires et civiles nationales, et des équipes étrangères ont été rejointes par une quarantaine de militaires américains qui vont apporter leur soutien.
Au cours de ces derniers 48 heures, des rumeurs émanant de plusieurs sources ont circulé quant au repêchage d’un deuxième survivant et de 3 à 5 corps. Jusqu’ici, seule l’information sur la jeune et unique rescapée réchauffe quelque peu les cœurs meurtris.

Aujourd’hui, on commence à admettre l’hypothèse d’un marin ayant effectué plusieurs plongées hier, selon laquelle l’avion a probablement entraîné dans sa chute tous les passagers emprisonnés dans la cabine, à une profondeur de quelques centaines de mètres au large de Mitsamiouli.

À propos de la polémique qui est en train de naître sur la sécurité de l’Airbus, le Vice-président Idi estime qu’il faudrait éviter les jugements passionnels. « Ces avions ont les autorisations requises pour voler, (…) ». Les certificats de navigations leur sont délivrés, des audits sont réalisés et les pilotes avaient les certificats pour piloter les airbus, et la Compagnie Yemenia ne figure pas sur la liste noire des compagnies interdites en Europe.

Il a ajouté que l’aéroport de Moroni Hahaya dispose des équipements appropriés et l’expertise de l’ASECNA dans le domaine de la sécurité aérienne.

Il nous faut réfléchir sur de meilleures conditions de voyage

Les Comoriens de France ont en effet ciblé la compagnie yéménite comme ayant une grande responsabilité à cause de certaines négligences. Abdillah Abdou, un agent de voyage, relativise beaucoup les attaques de certains passagers. Pour lui, cette compagnie créée depuis les années 50 n’a jamais eu d’accident et elle dessert les Comores depuis plus de 10 ans sans problèmes, même s’il accepte que la qualité du service à bord et au sol à Sanaa n’est pas appropriée.

Amina Moumin, qui a perdu un parent, estime que c’est malsain d’utiliser leur douleur pour régler des comptes et souhaite que les Comoriens restent soudés pour passer ce cap difficile et pour se retrouver après afin de réfléchir à de meilleures conditions de voyage : « Je sais très bien que si on interdit la Compagnie Yemenia, cela va nous poser plus de problème pratique car les autres compagnies sont trop chères pour nous, et nous n’avons pas pour l’instant de connexion pour Dubaï, notre marché principal. Il y a 200 euros et parfois plus de différence entre les prix de Yemenia et ceux de Kenya Airways et Air Austral avec bien entendu plus de confort et de sécurité ».

Loin de chercher des causes et des coupables, la plupart des familles comoriennes s’installent dans le deuil avec dignité et recueillement. C’est le cas des parents de Darouche Soilihi, un jeune homme très apprécié par tous.
Aux dernières nouvelles, les hautes autorités religieuses viennent de décider que même sans les corps des victimes, il faudra procéder ce vendredi à la prière mortuaire de façon collective pour tous les passagers.

De notre correspondant
A. Mohamed


Un livre d’or à Saint-André

Le Maire de Saint-André, M. Éric Fruteau, et son Conseil municipal tiennent à exprimer leurs sincères condoléances aux familles des victimes de la catastrophe aérienne de l’Airbus A310 intervenue dans la nuit de lundi à mardi au large des Comores.

Leurs pensées émues et fraternelles accompagnent les familles réunionnaises et de l’île voisine affectées par cette tragédie mais aussi la jeune Bahia Bakari.

Afin de permettre à la population de témoigner de sa solidarité et de son soutien, indispensables dans cette épreuve, la Mairie de Saint-André met à disposition du public un livre pour recueillir les messages de sympathie.

Ce livre est accessible dès aujourd’hui et pour une semaine dans le hall de l’Hôtel de Ville de Saint-André, Place du 2 décembre, aux heures habituelles d’ouverture de la Mairie.


Le CRAN Réunion présente ses condoléances à tous les Comoriens

Le CRAN Réunion manifeste son témoignage de soutien à l’égard de nos compatriotes de l’archipel des Comores résidants à La Réunion et ailleurs, endeuillés après le crash d’avion survenu sur le territoire comorien. Nous présentons à la communauté comorienne, aux familles et proches des victimes nos sincères condoléances.

Le bureau du CRAN


Émouvant hommage à Saint-Louis

Une citoyenne de Saint-Louis est directement touchée par la catastrophe, elle a perdu dans l’accident plusieurs membres de sa famille. Elle a reçu hier la solidarité de la commune lors d’une cérémonie organisée à l’école Henri Lapierre. Cet émouvant hommage aux victimes de l’accident a eu lieu en présence de représentants des différentes religions de notre île.
Lors du Conseil municipal qui a suivi cette cérémonie, les élus ont commencé leurs travaux en observant une minute de silence.
Plus tôt dans la journée, Claude Hoarau, maire de Saint-Louis, a adressé au président Sambi un message de condoléances. Un livre d’or continue de recueillir les hommages de Saint-Louisiens et Riviérois.


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