Déclaration de Beijing

Clôture du Forum sur la Coopération sino-africaine

23 juillet 2012, par Céline Tabou

La 5e Conférence ministérielle du forum sur la coopération sino-africaine a clôturé ses portes, le 20 juillet à Pékin. Après deux jours de débats, une déclaration commune a été publiée par la Chine, les représentants des 50 pays africains et l’Union Africaine.

Parmi les mesures prises au cours de cette rencontre, l’augmentation de 50% des aides destinées aux pays africains aura été la plus commentée. En effet, la Chine est devenue « la puissance économique dominante en Afrique », car celle-ci « favorise la croissance des pays du continent », a estimé au “Monde”, Mathieu Pellerin, chercheur à l’IFRI sur le programme Afrique.
Réunies sous le thème “Consolider les acquis et ouvrir de nouvelles perspectives pour le nouveau partenariat stratégique sino-africain », les parties en présence ont constaté les évolutions des échanges afro-chinois, depuis la 4e conférence ministérielle du forum sur la coopération en Égypte, en novembre 2009. Lors de son allocution, le président chinois Hu Jintao a annoncé le doublement de ses crédits au continent africain, pour un total de 20 milliards de dollars, afin de soutenir les infrastructures, l’agriculture, l’industrie manufacturière et le développement des PME. Cette somme représentait 10 milliards d’euros, il y a trois ans.

Des bénéfices mutuels

En dépit des critiques faites par Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine qui a estimé le rôle de la Chine en Afrique de néo-colonialisme, de nombreux dirigeants africains ont salué l’augmentation des échanges entre les deux continents, dans le cadre d’un contrat « gagnant-gagnant ». Le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, a déclaré dans les médias chinois et africains que « l’Afrique était ravie de voir que la Chine s’était engagée avec tout pays qui cherchait la coopération, et qu’elle avait investi dans tous les grands secteurs économiques ». Selon le ministre, la Chine a permis le développement des pays africains, en accordant des prêts concessionnaires et des dons pour des projets dans la construction, les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé. Pékin est parvenu à répondre à son besoin croissant de matière première, notamment de pétrole et minerai, pour parvenir à une croissance annuelle de 7%, seuil minimum à la création d’emploi en Chine.
Sur le plan international, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a indiqué que « la famille des Nations Unies s’est fermement engagée à soutenir la coopération Chine-Afrique. Le système des Nations Unies intensifie actuellement sa collaboration avec la Chine en matière de Coopération Sud-Sud, de manière que cela profite aux pays africains ». Ce dernier a préconisé le développement des énergies vertes entre les deux continents et « la réduction de la pauvreté et le développement social, de sorte que davantage d’individus ici et en Afrique puissent voir à ce moment-là une différence dans leur vie ».

Consolider les relations

Pour consolider la relation sino-africaine, la Chine a annoncé le lancement d’une « Action pour l’amitié des peuples Chine-Afrique » afin de « soutenir et promouvoir les échanges et la coopération entre les associations, les femmes et les jeunes Chinois et Africains ». L’objectif est de créer sur le territoire chinois un « centre d’échanges de la presse Chine-Afrique », pour favoriser et soutenir « l’envoi réciproque de correspondants par leurs médias ».
Dans la déclaration commune publiée à la clôture du forum, celle-ci indique que dans le cadre de l’approfondissement des échanges sino-africains, les 50 pays africains, la Chine et l’UA s’engagent à « intensifier davantage les consultations politiques et le dialogue stratégique », « renforcer les échanges et la coopération entre les deux parties pour favoriser le fonctionnement de l’Architecture africaine de Paix et de Sécurité », « accroître la coopération entre la Chine et l’UA ainsi que les organisations sous-régionales africaines, « rechercher activement et mettre pleinement en valeur les avantages comparatifs de part et d’autre pour élargir la coopération économique mutuellement avantageuse et le commerce équilibré » et enfin « renforcer les échanges et la coopération culturels et humains ». Cette déclaration réitère les précédentes mesures prises conjointement et intensifie les échanges culturels et commerciaux dans le cadre de ce que les deux parties appellent un « partenariat stratégique sino-africain marqué par l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération et le gagnant-gagnant sur le plan économique et les échanges et l’inspiration mutuelle sur le plan culturel ».

Céline Tabou



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