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Conférence Chine-Afrique : Les transferts de technologie à l’ordre du jour

12 novembre 2009, par Sanjiv Dinama

La 4ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) a adopté ’la Déclaration de Charm el-Cheikh’. Les représentants de 49 Etats africains et de la Chine ont ratifié deux documents — un plan d’action et une déclaration — entérinant ces échanges et visant à les approfondir. Le texte appelle également la Communauté internationale à « accorder une importance particulière à l’impact négatif de la crise sur les pays en développement ».

Les représentants de 49 Etats africains et de la Chine ont adopté, lors de la clôture du Forum sino-africain, deux documents — un plan d’action et une déclaration — entérinant ces échanges et visant à les approfondir.
Selon la Déclaration de Charm el-Cheikh, la Chine et l’Afrique s’engagent à poursuivre leur coopération, tant économique que sociale et culturelle, et notent que « la majorité des objectifs (fixés lors de leur dernière réunion en 2006) ont été effectivement réalisés ».

Le texte appelle également la Communauté internationale à « accorder une importance particulière à l’impact négatif de la crise sur les pays en développement » et demande aux pays développés de tenir leurs engagements, tels que l’allègement des dettes et l’augmentation de l’aide et des investissements.
« Le gouvernement chinois s’engage à (...) tout faire pour assister les pays africains dans l’amélioration de leur production agricole et leurs infrastructures », a affirmé le ministre chinois du Commerce, Chen Deming.
La Chine demandera à ses entreprises « d’assumer plus de responsabilités sociales en Afrique et de créer des emplois dans les pays africains afin que le peuple africain puisse bénéficier de la coopération sino-africaine », a-t-il ajouté.

Notant que le Forum sur la coopération sino-africaine est « un partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique » caractérisé par l’égalité politique, la confiance mutuelle, la coopération économique « gagnant-gagnant » ainsi que des échanges culturels, ils ont indiqué que les deux parties vont renforcer le dialogue stratégique, augmenter les visites à haut niveau, étendre les bénéfices mutuels, promouvoir le commerce et l’investissement bidirectionnels.

Les efforts de coopération seront renforcés dans les domaines prioritaires comme l’allègement de la pauvreté, la protection de l’environnement, la formation, le renforcement des capacités et les technologies de l’information et des communications. La déclaration souligne également la nécessité d’une attention spécifique dans l’infrastructure, l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont décuplé

La Chine est déterminée à « transférer technologie et expertise » à l’Afrique, a affirmé M. Chen. Les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 491 millions de dollars en 2003 à 7,8 milliards fin 2008. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont quant à eux décuplé depuis le début de la décennie pour atteindre 106,8 milliards de dollars en 2008.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a déclaré que la Chine aide l’Afrique de « tout son cœur ». Les deux parties vont aussi approfondir les échanges peuple à peuple et culturels.

Les ministres chinois et africains ont aussi réaffirmé le besoin de renforcer le rôle des Nations Unies, et rappelé la nécessité de réformer le système financier international et d’augmenter la représentation et la voix des pays en développement.

La Chine va également accorder 10 milliards de dollars en prêts bonifiés au cours des 3 prochaines années aux pays africains, a annoncé le Premier ministre chinois à l’ouverture du Forum. « Nous allons aider l’Afrique à développer ses capacités financières », a-t-il déclaré dans un discours. Wen Jibao s’est également engagé à annuler les dettes de certains pays africains. Par ailleurs, la Chine va réaliser 100 nouveaux projets d’énergie propre pour l’Afrique sur trois ans avec l’objectif d’aider le continent à faire face aux questions environnementales.

La Réunion doit s’insérer dans son environnement régional

Aujourd’hui, avec l’émergence de nouvelles puissances comme la Chine, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud, il est impératif pour La Réunion de s’insérer dans son environnement régional. Elle relève d’une double légitimité : géographique, mais également historique.
Le peuple réunionnais est issu des pays voisins pour la plus grande partie. La Réunion est à la pointe dans le domaine des énergies renouvelables. Elle peut par exemple faire profiter les autres îles de l’océan Indien de son expérience dans ce domaine. De même que des objectifs comme l’autosuffisance alimentaire peuvent être atteints dans le cadre d’un co-développement. Rappelons que plus de 70% de notre commerce se fait actuellement avec l’Europe et plus particulièrement la France.
Nous nous approvisionnons là où les coûts de production sont les plus élevés et très éloignés de notre île, donc des coûts de transport plus importants. Il faut donc en finir avec l’exclusif. C’est d’ailleurs la démarche des pays africains qui travaillent de plus en plus avec les puissances émergentes comme la Chine ou l’Inde.

Sanjiv Dinama


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