Les Nigérians en grève générale contre la hausse des prix du carburant

Crise sociale et politique après l’arrêt du versement d’une subvention de 4,8 milliards d’euros aux compagnies pétrolières

10 janvier 2012

Une grève générale à durée indéterminée pour protester contre la hausse des prix du carburant au Nigeria a démarré ce lundi, suite à l’échec des derniers efforts pour l’éviter. Les syndicats ont rejeté un appel lancé à la télévision et une explication de cette décision de supprimer la subvention de l’essence par le Président Goodluck Jonathan, tandis que l’Assemblée des Représentants les a confortés dans leur décision en s’opposant à la suppression de cette subvention. Versée aux compagnies pétrolières, cette subvention coûte plus de 4 milliards d’euros aux finances publiques. Le gouvernement nigérian a rejeté la motion de l’Assemblée et accusé les députés de monter le peuple contre le gouvernement.

Une réunion prévue par la Commission du Sénat sur le travail, pour discuter du prix subventionné des carburants, n’a finalement pas eu lieu dans la capitale Abuja dimanche, après que les deux centrales syndicales ayant appelé à cette grève ont déclaré qu’elles ne participeraient à des négociations que si le gouvernement revenait à l’ancien prix de 65 nairas (0,31 euro) le litre d’essence.
L’annonce de la suppression de cette subvention le jour de l’An a fait grimper les prix du carburant jusqu’à 200 nairas (0,96 euro) le litre et s’est immédiatement répercutée sur les prix des biens et des services.
Les responsables du Trade Union Congress (TUC) et du Nigeria Labour Congress (NLC) ont fixé le démarrage des manifestations et rassemblements de masse à 8h00 (heure locale).
Dans la capitale Abuja, les syndicats ont demandé aux résidents de converger quotidiennement sur le Berger Roundabout à 8 heures, tandis que le point de ralliement dans la capitale économique, Lagos, est le Labour House à Yaba.
La Coalition syndicale et de la Société civile (LASCO), dont les responsables se sont rencontrés dimanche soir pour mettre la touche finale à leur plan de grève, a répondu à l’appel des syndicats.
Le vice-président du NLC, Joe Ajaero, a déclaré que le mot d’ordre de grève était maintenu à l’issue de cette réunion.
Pour s’assurer que les manifestations se déroulent pacifiquement à Lagos, le chef de la Police de cet État a déclaré y avoir déployé 23.238 policiers.
Par ailleurs, les syndicats ont obtenu le soutien du lauréat nigérian du Nobel, Wole Soyinka.

Urgence sociale

Le principal parti d’opposition du pays, Action Congress of Nigeria (ACN), s’est également rangé du côté du peuple.
La question de la hausse des prix du carburant est très sensible dans un pays producteur de pétrole comme le Nigeria, car les gens sont persuadés que la subvention de ce produit est le seul avantage qu’ils reçoivent du gouvernement.
Mais le gouvernement fédéral a estimé que l’économie ne pouvait plus assurer cette subvention des produits pétroliers, qu’il a estimée à plus de mille milliards de nairas pour la seule année 2011 (soit 4,8 milliards d’euros).

Si di a zot 

• Air France va augmenter le prix des billets

Depuis le 1er janvier, l’Union européenne impose une taxe carbone aux compagnies aériennes la desservant. Trois compagnies des États-Unis ont déjà décidé d’augmenter leurs tarifs de 6 dollars pour un aller-retour à destination ou en provenance de l’Europe : United-Continental, US Airways et Delta.

Pour sa part, Air France va aussi augmenter ses prix. La taxe carbone pourrait lui coûter plus de 50 millions d’euros cette année. La seule certitude, c’est l’augmentation, combien et quand ne sont pas décidés.

Car les vols d’Air France directs depuis La Réunion ou avec escale à Maurice en partenariat avec Air Mauritius sont tous à destination de l’Europe.

• Arrivée en Angola d’une délégation japonaise

Une délégation japonaise conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères, Tosiyuki Kato, est arrivée dimanche à Luanda pour une visite de travail de deux jours en Angola, destinée à renforcer la coopération entre les deux pays.
Elle s’est entretenue hier avec le vice-président angolais, Fernando da Piedade Dias dos Santos, et d’autres membres du gouvernement.
Depuis 1988, les deux pays entretiennent des relations de coopération dans plusieurs domaines, indique-t-on.

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