Le gouvernement et la crise en Somalie

Des paroles, mais pas d’actes efficaces

29 juillet 2011, par Céline Tabou

Silencieux sur la catastrophe humanitaire qui frappe l’Afrique et notamment la Somalie, Nicolas Sarkozy a envoyé Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, pour communiquer sur une réunion d’urgence avec les ONG. Mais cet évènement a été occulté au profit du sauvetage de la zone euro et de la dette américaine. Sauver l’économie reste une priorité.

Décidée à résoudre le problème de la famine en Afrique par le développement agricole, la France, par la voix du ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, a promis un doublement de l’aide financière.

Remettre la question agricole à l’ordre du jour du G20, en novembre

Mardi 26 juillet, le ministre de l’Agriculture a expliqué sur “France Info”, que plus de 12 millions d’habitants de la Corne de l’Afrique sont touchés par la famine due à la sécheresse qui frappe la Somalie, l’Éthiopie, le Kenya et Djibouti. Ce dernier a qualifié cette situation « (d’) insupportable et c’est la preuve d’un échec de la communauté internationale depuis plusieurs années dans l’approche que nous avons eue de la faim dans le monde ».
« C’est très bien de faire une réaction d’urgence, c’est même indispensable », a-t-il-ajouté au lendemain de la réunion de Rome au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avec des ministres, des ONG et des banques de développement.
Faute d’aide financière, l’État français souhaite mettre l’accent sur le développement de l’agriculture dans les pays touchés par la sécheresse, due en grande partie aux changements climatiques. « Mais au-delà de ça il faut investir dans l’agriculture des pays en développement. La seule façon d’éviter ces épisodes de famine, de voir encore ces milliers d’enfants qui meurent de faim à la frontière entre la Somalie et le Kenya, c’est que nous fassions un investissement massif dans l’agriculture locale des pays en développement. Soutenir les éleveurs, soutenir le pastoralisme, soutenir l’irrigation dans les pays en développement, c’est ce qui permettra de lutter efficacement à long terme contre les famines », a indiqué Bruno Le Maire.

Les aides minimes de la France

Selon la directrice des opérations d’urgence de la FAO (Agriculture et alimentation des Nations unies), Cristina Amaral, la Somalie a besoin de 94 millions d’euros dans les contributions promises par les pays membres de l’ONU. Selon l’OCHA (Bureau de coopération des affaires humanitaires), 2 milliards de dollars d’aide sont nécessaires pour aider en urgence la Corne de l’Afrique.
Seulement un milliard a été engagé jusqu’à présent. Somalie : 316 millions d’aides promis sur 561 demandés. Kenya : 295 millions sur 605. Éthiopie : 277 millions sur 588. Djibouti : 16 millions sur 39, a révélé le site de “France Info”.
Bruno Le Maire a promis un « doublement » de l’aide humanitaire à la Somalie, soit 10 millions d’euros au total. Une aide infime. L’Espagne a proposé 25 millions, la Norvège 50 millions. Le gouvernement français parle beaucoup, mais n’aide pas plus.

Céline Tabou


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