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Dramatiques inondations du fleuve Niger

525.0000 sinistrés et 81 morts

mardi 25 septembre 2012, par Céline Tabou


Le troisième plus long fleuve d’Afrique, le Niger, a provoqué des inondations dans la région de Niamey, capitale du pays. Depuis le début du mois d’août, le fleuve fait l’objet d’une crue exceptionnelle dans sa partie moyenne.


Dès le début du mois, les autorités locales ont dénombré plus de 520.000 sinistrés, près de 90 morts et de nombreux dégâts matériels suite à la crue du fleuve Niger. Depuis, la mi-juillet, le pays subit des inondations causées par de fortes pluies tombées et a vu son principal fleuve sortir de son lit.

La montée des eaux du fleuve Niger

Le fleuve Niger s’étend sur plus de 4.200 km, il prend sa source en Guinée et s’écoule ensuite au Mali, au Niger et au Nigeria avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Depuis les années 1950, la région de Niamey est touchée par une « crue rouge » ou « crue locale », qui vient de précipitations drainées par les affluents du fleuve situés à la frontière Niger-Burkina Faso et se produit entre août et septembre. La région subit également une « crue guinéenne », qui provient des pluies tombées sur les montagnes de Guinée pendant la mousson et survient ensuite, entre novembre et mars.

La crue du fleuve Niger n’est pas la première, en 2010, la crue a provoqué de graves inondations à Niamey. Pour pouvoir anticiper ces crues et comprendre les mécanismes de ces inondations, les chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et leurs partenaires de l’Autorité du bassin du Niger (ABN) et de l’université de Niamey ont étudié la crue du fleuve Niger. Pierre Genthon, chercheur au Laboratoire HydroSciences de Montpellier a expliqué que « du fait de la forte augmentation de l’écoulement des affluents locaux, la crue rouge est plus prononcée et plus précoce. S’ensuit une décrue puis l’arrivée de la crue guinéenne, qui demeure la plus abondante ».

Repenser l’urbanisme du pays

Selon Luc Descroix et Pierre Genthon, coauteurs de l’étude publiée dans la revue Global and Planetary Change, la modification des caractéristiques des écoulements serait due à l’homme et non au changement climatique. La hausse démographique a un impact sur le fleuve, celle-ci est passée de 3,2 millions de personnes en 1960 à 15,5 millions en 2010. Les impacts sur l’utilisation des sols (extension des cultures, diminution des zones boisées, diminution des périodes de jachère) engendrent un encroûtement des surfaces, la formation d’une carapace d’argile et de limon incapable de retenir l’eau, a expliqué le journal La Croix. Ces entraves favorisent le ruissellement et les inondations.

Luc Descroix, hydrologue au Laboratoire d’étude des transferts en hydrologie et environnement (CNRS-IRD-université de Grenoble) a expliqué au quotidien "La Croix", que l’« on pourrait remédier à cette situation en construisant des terrasses et en plantant des arbres et arbustes de haies ayant pour but de rompre les flux d’eau et de vent ». Pour lui, il faut draguer le lit supérieur du Niger afin d’augmenter son débit, ralentir l’ensablement, déclarer inconstructibles les zones inondables à risque et « mieux planifier l’urbanisation en construisant des canaux de drainage en même temps qu’on bâtit des maisons et goudronne la chaussée ».

Céline Tabou


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