Initiative de solidarité africaine pour la reconstruction

« L’Afrique aide l’Afrique »

17 juillet 2012

À l’occasion de son 19ème Sommet, l’Union africaine a adopté une déclaration annonçant le lancement d’une nouvelle initiative destinée à soutenir la reconstruction dans les pays qui ont été la cible d’un conflit.

Intitulée "L’Afrique aide l’Afrique", déclaration sur le lancement de l’Initiative de solidarité africaine (ISA) pour la mobilisation d’un soutien à la reconstruction et au développement post‐conflit en Afrique, cette initiative a été adoptée samedi par les ministres des Affaires étrangères et les représentants des 54 États membres de l’Union africaine.
La déclaration précise que « le lancement de cette Initiative participe de la mise en œuvre du Cadre d’action de l’UA pour la reconstruction et le développement post‐conflit (RDPC), adopté à Banjul, en juin 2006, aux fins d’améliorer la rapidité, l’efficacité et la coordination des activités dans les pays en phase post‐conflit et de jeter les bases de la justice sociale et d’une paix durable ». C’est la concrétisation d’une décision prise lors de la dernière Conférence de l’Union, les 29 et 30 janvier derniers.

Empêcher la reprise des guerres

« Nous sommes également conscients, en plus de l’importance que revêt le règlement des crises et conflits existants, de la nécessité d’efforts renouvelés pour la reconstruction post‐conflit et la consolidation de la paix, afin de renforcer les acquis que représente la fin de la violence et de maintenir l’espoir qu’elle fait naître », indique la Déclaration, « ainsi que le démontre l’expérience, dans les premières phases de la transition d’un conflit à la paix, le risque de rechute dans la violence est élevé, car les pays sortant de conflits se caractérisent par des capacités affaiblies à tous les niveaux, des institutions anéanties, des insuffisances en termes de gouvernance et une pauvreté sous‐jacente ».
« Notre objectif est également de promouvoir la solidarité africaine, l’assistance mutuelle et l’intégration régionale et de propulser le continent à un niveau supérieur de développement et de confiance en soi, sous la devise : “L’Afrique aide l’Afrique” », poursuit la Déclaration.
L’initiative s’appliquera dans un premier temps dans les pays suivants : Burundi, République centrafricaine, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Libéria, Sierra Leone, Soudan et Soudan du Sud.

« Renforcer l’esprit du panafricanisme »

Les signataires de la Déclaration demandent à la Commission de l’Union africaine une feuille de route sur trois ans, ainsi que des comptes-rendus réguliers de l’application de ces mesures, et une évaluation à mi-parcours.
En conclusion, la Déclaration rappelle que 2012 marque le 10ème anniversaire de la création de l’Union africaine, tandis que 2013 sera le cinquantenaire de la fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), « nous nous engageons à ne ménager aucun effort pour faire fructifier et renforcer l’esprit du panafricanisme, de solidarité et de renaissance africaine qui sous‐tendent l’ISA, à travers la mise en œuvre rapide et efficace de ce programme phare ».


Qu’est-ce que l’Initiative de solidarité africaine ?

« L’ISA consiste en une plate‐forme coordonnée et élargie visant à accroître les contributions en appui aux activités de reconstruction et de développement post‐conflit en Afrique, par le biais de :

(I) la mobilisation, dans la mesure du possible, de contributions financières et, plus important encore, de contributions en nature auprès des pays africains et d’autres parties prenantes au niveau du continent et au‐delà ; et

(II) le développement d’un processus pour le partage mutuel d’expertise et le renforcement des capacités. »


Les objectifs de l’Initiative de solidarité africaine

(I) approfondir l’essence de la solidarité africaine et promouvoir un changement de paradigme, qui met l’accent sur l’assistance africaine mutuelle comme une dimension clé pour un développement accru et efficace du continent ;

(II) encourager, stimuler et autonomiser les pays africains, pour qu’ils apportent un soutien aux pays pilotes cités ci‐dessus et à d’autres États membres, à mesure que le processus se développe ;

(III) offrir une occasion sans précédent pour générer des idées novatrices pour faire face aux défis de la reconstruction et du développement post‐conflit, en impliquant activement les pays africains, les organisations et institutions compétentes, les entreprises paraétatiques, le secteur privé, les universités, la société civile, les organisations confessionnelles, des experts africains et la Diaspora ;

(IV) promouvoir des solutions interafricaines aux défis complexes de la reconstruction post‐conflit ; et

(V) contribuer à un sentiment renouvelé d’urgence quant à la nécessité de consolider la paix là où elle a été réalisée.

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