Près de 2.300 kilomètres, la plus longue ligne à grande vitesse du monde

La Chine s’offre une seconde ligne de TGV

27 décembre 2012, par Céline Tabou

La Chine vient d’inaugurer sa nouvelle ligne de train entre Pékin et Canton, le 26 décembre. La plus longue du monde, avec 2.298 kilomètres de voies, et appelée ’Jingguang’. Inaugurée le jour de l’anniversaire de la naissance de Mao Zedong, Jingguang relie Pékin à Canton en huit heures.

Pouvant circuler à une vitesse maximale de 350 km/h, le gaotié (TGV) Pékin-Canton devrait rouler à 300 km/h et traverser trente-cinq gares et cinq grands systèmes fluviaux. Quatre ans après la première ligne, Pékin-Tianjin, ce nouvel itinéraire Nord-Sud annonce la tenue des objectifs fixés par Pékin : 18.000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse d’ici à 2015.

30 milliards d’euros d’investissement

L’investissement global de cette ligne est estimé à près de 250 milliards de yuans, soit 30 milliards d’euros. L’investissement sur ce tronçon devrait se poursuivre, car le gouvernement a annoncé le prolongement de la ligne jusqu’à Hong Kong d’ici à 2015. Malgré un investissement conséquent, les Chinois restent prudents face aux trains. En effet, la collision entre deux TGV en juillet 2011 a créé une vague de défiances vis-à-vis du réseau ferroviaire. Cependant, le gouvernement s’est engagé à contrôler l’ensemble des infrastructures, et des projets ont été freinés. A ce moment, plus de 7.000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse avaient été construits, mais les trains ont été désertés par les Chinois. Face aux doutes en termes de sécurité, Pékin a mené un audit de ses infrastructures et lancé une campagne de confiance.

Au-delà des problèmes de sécurité, le degré d’endettement du Ministère des Chemins de fer inquiète les hautes autorités. Selon une étude menée en octobre 2012, la dette s’élevait, fin septembre 2012, à 2.120 milliards de yuans, soit 257 milliards d’euros. Face à un tel montant, les économistes appréhendent le niveau d’endettement de l’État chinois, car celui-ci inclut dans leurs estimations la dette du Ministère des Chemins de fer, qui pèse environ 5% du PIB, a expliqué “Les Échos”.

Face aux perspectives revues à la baisse, Pékin a lancé dès la mi-2012 une série d’investissements et de grands travaux, afin de soutenir l’activité. Parmi les projets prioritaires, le ferroviaire. Le secteur a bénéficié d’un plan de relance. De plus, le gouvernement a prévu d’investir entre 64 à 73 milliards d’euros en 2013 dans la construction de voies ferrées, dont 60% seraient dévolus au programme à grande vitesse, a révélé “Les Échos”.

Relancer l’activité du pays

Frédéric Campagnac, dirigeant de Clevy China, société de conseil en transport basée à Pékin, a indiqué au quotidien “Le Monde” que « les voies à grande vitesse libèrent de la place pour le fret sur les voies ordinaires : entre le charbon, les céréales et les conteneurs, les lignes actuelles sont saturées ». Cet aspect environnemental a été pris en compte par Pékin, qui souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Cet aspect a été l’une des raisons de tels investissements.

D’autant que l’ouverture de la ligne Pékin-Canton a été précédée par des investissements de près de 70 milliards de yuans (8,5 milliards d’euros), uniquement en novembre 2012, pour développer les infrastructures et les matériels roulants (dont les métros). Pékin a également mis 257 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année sur ce développement, selon l’agence “Xinhua”.

Pour pouvoir relancer son économie, Pékin considère que le développement du ferroviaire a un effet d’entraînement économique, au moment où le prochain Premier ministre, Li Keqiang, a mis l’accent sur l’urbanisation comme « principal moteur de la croissance ». Le train à grande vitesse « exerce une formidable traction sur la croissance » et est « un nouveau levier pour transformer le mode de développement chinois », a indiqué “Le Monde”.

Céline Tabou

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