Droits humains

Le « Jour de la Liberté » célébré en Afrique du Sud

28 avril 2014, par Céline Tabou

L’Afrique du Sud a célébré le 27 avril le 20ème anniversaire de sa première élection multiraciale. Le « Jour de la Liberté » a tourné la page du régime d’apartheid. Plus de 16 millions de noirs ont voté pour la première fois de leur vie entre le 26 et 29 avril, pour élire leurs représentants au parlement et dans les nouvelles législatures provinciales

Après la libération, Nelson Mandela s’est adressé au peuple à Soccer City, le grand stade de Soweto. Son discours lança la réconciliation. Les premières élections au suffrage universel eurent lieu en 1994, c’était il y a 20 ans.

Initié par Nelson Mandela, ce dernier avait déclaré le 27 avril 1994 après avoir voté pour la première fois : « Aujourd’hui est un jour comme aucun autre avant lui. Le vote pour notre première élection libre et juste a commencé. Aujourd’hui c’est l’aube de notre liberté ». Il devint à cette date, le premier président noir d’Afrique du Sud. Jour férié en Afrique du Sud, cette année les célébrations dureront jusqu’à lundi, jour chômé.

« Dieu sauve l’Afrique »

Depuis 1910, seuls les Blancs d’Afrique du Sud avaient le droit de vote, l’unique condition était de résider au moins 5 ans dans la colonie du Cap. Par la suite, la Constitution de 1983 autorise les métis et les indiens à voter mais toujours pas les noirs. Ils avaient le droit d’élire leurs représentants dans des chambres séparées. Les Noirs n’avaient aucune représentation élective au niveau national. Il aura fallu 1994, après la libération de Nelson Mandela, pour que les noirs aient le droit de voter.

Le 27 avril marque aussi l’entrée en vigueur de la constitution intérimaire, négociée pendant 3 ans entre le gouvernement de Frederik de Klerk, le congrès national africain (ANC), le parti national et 19 autres partis politiques et des représentants des Bantoustans. Cette date a été le premier jour de la levée du nouveau drapeau sud-africain et du nouveau statut de Nkosi Sikelel’ iAfrika (« Dieu sauve l’Afrique ») comme hymne national.

Le scrutin a aussi permit au pays d’éviter le chaos et la guerre civile pour laisser place à la réconciliation et au lancement d’une nouvelle Constitution qualifiée par certains observateurs des « plus progressistes au monde ».

« Consolider la démocratie »

« Debout ensemble, envoyons ce message haut et clair : nous ne laisserons pas une poignée de tueurs nous voler notre démocratie », avait ajouté Nelson Mandela. Lors de son allocution à Union Buildings à Pretoria, le président Jacob Zuma a expliqué que « le sang, la sueur et les larmes » ont été versés pour obtenir « le précieux droit de vote ».

Appelant les sud africains à voter à nouveau « par millions » aux législatives du 7 mai, ce dernier a souhaité que ce prochain vote soir un moyen de « consolider la démocratie et tous les succès de notre jeune nation ».

En campagne pour un second mandat à la tête du pays, les divisions internes au sein de l’ANC, ainsi que les dernières manifestations des ouvriers, Jacob Zuma craint un fort taux d’abstention. Malgré cela, les pronostics laissent présager une victoire, en raison de l’hégémonie de l’ANC sur le paysage politique national. Un fait rare, Jacob Zuma a rendu hommage aux Sud-Africains sans parti-pris, les remerciant pour son parti l’ANC et pour tous ceux qui ont pris part à la lutte anti-apartheid.

Céline Tabou

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