Conséquence de pluies inhabituelles

Le Sahel sous la menace d’une grave invasion de criquets pèlerins

26 juin 2012

Les pluies enregistrées dans le nord de certains pays de la ligne de front, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, dès le mois d’avril ont créé des conditions écologiques favorables au développement des criquets pèlerins dans certaines aires de multiplication, notamment l’Aïr, au Niger, le Tibesti, au Tchad, le Tamesna et l’Adrar des Iforas Iforas, au Mali, indique le bulletin d’information du Centre régional d’hydrologie et agrométérologie (AGRHYMET), basé à Niamey.

Selon AGRHYMET, les prévisions des services de la FAO donnaient déjà l’alerte quant aux mouvements éventuels des populations adultes du criquet pour les périodes de mai et juin.
Les infiltrations ont pris de l’ampleur et sont signalées le long de toutes les frontières nigéro-libyenne et nigéro-algérienne.
Des mouvements de groupes d’ailés vers le Sud algérien (Tamanrasset) et les zones de reproduction estivale au Mali et au Niger en particulier ont été observés en fin mai.
Au Niger, quelques mouvements d’essaims sont déjà signalés par les équipes du Centre national antiacridien (CNLA).
AGRHYMET souligne qu’avec l’installation progressive de la saison pluvieuse, les aires de reproduction et de grégarisation du criquet pèlerin seront fonctionnelles en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad où la reproduction pourrait se poursuivre.
Des équipes mixtes de prospection et de lutte du CNLA, basé à Timia et Tabelot, sont déjà à pied d’oeuvre au Niger et les traitements ont couvert 735 hectares et se poursuivent.
A l’initiative du gouvernement nigérien, une réunion de la Commission mixte de concertation Etat-Donateurs a été tenue le 20 juin dernier pour examiner la situation de crise née de cette résurgence.
Des appels aux partenaires pour renforcer les activités déjà entreprises ont été lancés par le gouvernement.
Au Mali, les efforts de surveillance et de lutte pourraient être contrariés voir annihilés par les problèmes d’insécurité et l’accès difficile à certaines zones.
Davantage d’essaims continueront d’arriver dans le nord du Niger (plaines du Tamesna et montagnes de l’Aïr) les prochaines semaines et dans le nord-est du Mali et le nord-ouest du Tchad, indique AGRHYMET.
La menace réside du fait que les criquets en provenance de l’Algérie et de Libye pourraient laisser, tout le long de leur parcours, de petits groupes de femelles dont les pontes seront favorisées avec l’installation de la saison humide au Sahel.
« Si aucune disposition n’est prise à temps, ces essaims pourraient se retrouver rapidement dans le Sahel des pâturages, se fragmenter et s’éparpiller sur de très grandes étendues, rendant ainsi leur contrôle plus difficile et laborieux », avertit AGRHYMET.

12 millions de personnes les pieds dans l’eau ?

Lagos, la capitale économique du Nigeria, qui a déjà les pieds dans l’eau du fait de pluies incessantes, risque de connaître une semaine de précipitations, ce qui va certainement mettre à rude épreuve le système d’évacuation de cette cité sujette aux inondations.

D’après un responsable de l’Agence météorologique nigériane (NIMET), Abayomi Oyegoke, ces pluies incessantes ne sont que le prélude d’une longue semaine qui sera humide.
« Durant cette dernière semaine, nous avons eu un avant-goût de la semaine de précipitations qui nous attend et immédiatement après cela, nous expérimenterons une petite saison sèche. Cette saison sèche annonce la pause du mois d’août, et il semble que cette pause survienne tôt cette année ; vers la deuxième ou la troisième semaine de juillet », a-t-il dit.
Selon M. Oyegoke, entre janvier et juin, l’Etat de Lagos a enregistré 570 mm de pluies.
Face à l’encrassement de ses égouts et ses zones résidentielles exposées aux inondations, l’annonce de pluies prolongées inquiète les habitants de cette ville de plus de 12 millions d’âmes.
C’est actuellement la saison des pluies au Nigeria (mars-octobre), l’une des deux saisons qu’expérimente tous les ans ce pays ouest-africain.
La saison sèche débute à la fin du mois d’octobre et s’étend jusqu’en mars de l’année suivante.


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