La flamme olympique cible d’opposants à la position du Dalaï Lama

« Ne laissez pas les étrangers mépriser le peuple chinois ! »

9 avril 2008

La Chine et le CIO ont condamné mardi les incidents survenus à Londres et Paris au passage de la flamme des Jeux de Pékin et ont promis que le relais se poursuivrait. Rappelons que le Dalaï Lama lui-même a pris position contre tout boycott et toute tentative visant à ternir les Jeux Olympiques.

Le porte-parole du comité d’organisation, Sun Wei, a parlé de « blasphème » à propos des incidents qui ont semé le chaos sur le parcours de la flamme olympique lundi à Paris, où la torche a effectué une grande partie du trajet sous les huées de personnes qui s’opposent à la position d’apaisement prônée par le Dalaï Lama.
A Londres, la veille, des militants agitant des drapeaux tibétains et criant « Honte à la Chine » avaient déjà fait du passage de la flamme un véritable parcours d’obstacles.
« La France n’a pas protégé la flamme sacrée », titre le "Huanqiu Shibao". « Le monde a vu l’extrémisme irrationnel de certains individus en Occident, et aussi l’incompétence de la police de Paris », ajoute-t-il.

Indignation en Chine

“Le Quotidien du Peuple” cite les commentaires indignés sur des sites Internet. « Ne laissez pas les étrangers mépriser le peuple chinois ! », dit l’un.
« Nous exprimons notre ferme condamnation de la perturbation délibérée de la transmission de la flamme olympique par des forces séparatistes “pour l’indépendance du Tibet” qui n’ont pas eu une pensée pour l’idéal olympique ou pour les lois de la Grande-Bretagne et de la France », a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu, dans un communiqué publié sur www.fmprc.gov.cn. « Leurs activités méprisables ternissent le grand idéal olympique ».
Un magazine chinois estime que « les forces intérieures et étrangères hostiles ont fait des Jeux Olympiques un foyer d’infiltration et de sabotage ».

Terrible déception pour le CIO

Interrogé par les médias chinois, le Président du CIO (Comité International Olympique), Jacques Rogge, a dit respecter « ceux qui veulent protester, c’est la liberté d’expression », mais à condition que cette expression soit pacifique.
« Nous acceptons qu’on proteste, nous n’acceptons pas la violence », a-t-il insisté.
Le responsable des relations presse du CIO, Kevan Gosper, s’est déclaré « terriblement déçu » par les scènes chaotiques du relais à Paris.
Celles-ci pourraient se répéter ce mercredi à San Francisco, la prochaine étape du parcours, où des militants ont déployé lundi une gigantesque banderole pour le Tibet entre les câbles du Golden Gate Bridge.
Les organisateurs du relais à Canberra, le 23 avril prochain, ont fait part de leur inquiétude et envisagent d’écourter le trajet.
« Quand les gens en arrivent au point de franchir les lignes, de s’emparer de la torche, d’essayer de l’éteindre, je pense qu’on peut estimer qu’ils font du tort à leur propre cause », a déclaré le chef de presse du CIO.
« Mon opinion est que le relais doit se poursuivre. Il pourrait y avoir des ajustements, mais je pense que ce serait une erreur de ne pas essayer d’emmener la torche jusqu’à son ultime destination », a-t-il ajouté.

Pékin 2008Chine

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