Élections générales

Solide victoire de l’ANC

25 avril 2009, par Risham Badroudine

Selon des résultats partiels, l’ANC, le Congrès national africain, a remporté près de 66% des voix aux élections générales du mercredi 22 avril. Jacob Zuma sera élu président de la République par les députés de sa majorité.
« La participation a été massive » et l’ambiance ’« pacifique », relevaient tous les quotidiens. Le pays, membre du G20, se positionne aujourd’hui comme la première puissance économique du continent africain.

L’ANC, le Congrès national africain, est en passe de remporter une nouvelle et conséquente victoire. A 67 ans, Jacob Zuma sera élu président de la République le 6 mai par les députés de sa majorité. Le mandat est de cinq ans.

Jacob Zuma, quatrième chef d’Etat

Succédant à Kgalema Motlanth, l’un de ses alliés qui assurait l’intérim à la présidence depuis la démission de Thabo Mbeki en septembre 2008, M. Zuma deviendra le quatrième chef de l’Etat d’Afrique du Sud post-Apartheid.
L’atmosphère dans laquelle près de 80% des 23 millions d’électeurs inscrits se sont rendus aux urnes à travers tout le pays fut tranquille, la patience dans des files d’attente devant les bureaux de vote exigeant parfois plusieurs heures.
En grande forme, le nouveau chef de l’Etat s’est montré à la hauteur. Entonnant un célèbre chant de la lutte anti-Apartheid, repris à pleins poumons par l’assistance, Jacob Zuma a chanté et dansé un long moment pour « remercier tous les camarades » de leur aide. « L’ANC est un éléphant, a-t-il lancé, on ne peut pas le renverser. Nous n’irons jamais en dessous de 60% ».
La presse saluait à l’unanimité le « raz-de-marée » ANC. Le parti a « confirmé l’ampleur de son soutien malgré de nombreux défis de la campagne », soulignait notamment le quotidien “The Times”. Tous les quotidiens, du populaire “Sowetan” au quotidien des affaires “Business Day”, titraient sur l’ambiance triomphaliste, la veille, au siège de l’ANC.

Fiers du pays

« La participation a été massive » et l’ambiance « pacifique », relevaient tous les quotidiens en reproduisant des photos de longues files d’attente qui s’étaient formées la veille devant les bureaux de vote.
« Ce sont des images dont nous pouvons tous être fiers (...). Les gens se sont déplacés en masse pour faire entendre leur voix », soulignait “The Star”.
Le pays se positionne aujourd’hui comme la première puissance économique du continent africain, avec le PIB le plus élevé du continent (274 milliards de dollars en 2007, le quart du PIB africain). Les atouts de l’économie sud-africaine repose sur une agriculture diversifiée, sur d’importantes ressources minières, sur un tissu industriel solide, sur un secteur de services dynamiques et sur un effort notable en recherche et développement. Accompagné d’une stabilité politique, le pays attire de nombreux investisseurs étrangers.

Risham Badroudine


Quelques dates

1912 : fondation du SANNC (South African Native National Congress), qui deviendra en 1923 l’African National Congress (ANC).
1913 : le Native’s Land Act, première et principale loi ségrégative limite les droits de propriété des Sud-africains noirs.
1948 : accession au pouvoir du Parti national afrikaner et institution de l’apartheid.
1959 : création des bantoustans, entités territoriales assignées aux populations noires.
1960 : massacre de Sharpeville. La police tire sur la foule qui manifeste contre l’apartheid, faisant près d’une centaine de morts. L’Etat d’urgence est déclaré ; l’ANC interdit. Albert Luthuli, président de l’ANC reçoit le Prix Nobel de la Paix.
1962 : arrestation de Nelson Mandela, leader de l’ANC (libéré en 1990).
1970 : le Bantou Homeland Citizenship Act prive les Sud-africains noirs de tout droit en Afrique du Sud, hormis dans les bantoustans.
Juin 1976 : émeutes de Soweto, des jeunes Sud-africains noirs manifestent contre l’enseignement obligatoire en langue afrikaans (issue du néerlandais du 17ème siècle). La police tire sur des enfants.
1984 : révolte des Sud-africains noirs fortement réprimée. Pieter Botha devient président de la République. L’archevêque anglican du cap Desmond Tutu reçoit le Prix Nobel de la Paix.
1985 : la police tire sur la foule qui commémore le massacre de Sharpeville : plusieurs dizaines de morts. Nouvelles émeutes.
1986 : l’état d’urgence est déclaré.
1989 :
Frederik De Klerk, qui succède à Pieter Botha, annonce des négociations avec l’ANC.
1990 : De Klerk lève l’interdiction des partis politiques.
Février 1990 : libération de Mandela après vingt-sept années de prison.
Décembre 1990 : ouverture des négociations multiraciales chargées d’élaborer une nouvelle Constitution démocratique.
1991 : abolition des dernières lois ségrégationnistes.
Septembre 1993 : Mandela, à la tribune des Nations Unies, demande la levée de l’embargo sur l’Afrique du Sud.
Octobre 1993 : Nelson Mandela et Frederik de Klerk reçoivent le Prix Nobel de la Paix.
1994 : les bantoustans sont réintégrés dans l’Afrique du Sud.
Avril 1994 : les premières élections multiraciales donnent la majorité à l’ANC et portent Mandela à la présidence.
1996 : ouverture des travaux de la Commission vérité et réconciliation.
Juin 1999 : les élections générales sont remportées par l’ANC. Thabo Mbeki devient chef de l’Etat.
14 avril 2004 : Thabo Mbeki est réélu à la présidence avec 70% des voix.
21 septembre 2008 : Thabo Mbeki démissionne. Le vice-président de l’ANC, Kgalema Motlanthe, lui succède.
22 avril 2009 : élections générales ; l’ANC, dirigé par Jacob Zuma, remporte une solide victoire.

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