La chape de plomb se fissure

Depuis 37 ans, on sait que le chikungunya tue

23 mars 2006

Alors qu’une délégation du Sénat est en mission d’information dans notre île jusqu’à vendredi au sujet du chikungunya, un article du “Monde” montre une nouvelle fois combien il est difficile pour les Réunionnais d’avoir droit à la vérité sur cette épidémie.
Le quotidien parisien cite le professeur Claude Chastel, spécialiste de virologie à la Faculté de médecine de Brest, pour qui "des formes neurologiques, parfois mortelles, ont été officiellement décrites en 1969, et correspondent à celle dont a été victime, à La Réunion, une fillette de 10 ans".
Ceci remet totalement en question une position plusieurs fois exprimée par certains représentants des services de l’État. Selon ces décideurs, depuis le déclenchement de l’épidémie et jusqu’à l’apparition dans notre île de cas graves, voire de décès, le chikungunya était officiellement une maladie bénigne.
Sachant que depuis 37 ans la littérature scientifique a décrit officiellement des cas mortels de chikungunya, les Réunionnais peuvent se poser des questions : pourquoi l’apprennent-ils seulement maintenant, et dans un journal parisien ? Gageons que la mobilisation qui a débouché sur l’envoi à La Réunion de missions parlementaires va enfin permettre de mieux connaître la vérité sur une maladie que nous subissons depuis plus d’un an.

Un nouveau pavé dans la mare de ceux qui ont la responsabilité de veiller sur la santé des Réunionnais : 36 ans avant l’arrivée du chikungunya à La Réunion, on savait qu’il pouvait tuer, c’était officiellement décrit dans la littérature scientifique. (photo Imaz Press Réunion)

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