Aucune aide publique pour faire face à la pandémie

Un tiers de la population mondiale mise de côté

16 décembre 2020

2,7 milliards de personne n’ont bénéficié d’aucune protection sociale pour faire face à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, selon une étude réalisée par Oxfam.

Après avoir analysé les prestations de protection sociale dans 126 pays à revenu faible et intermédiaire, Oxfam estime que ces aides sont de courte durée et trop faibles pour subvenir aux besoins essentiels.

Sur les plus de 9.631 milliards d’euros supplémentaires dépensés dans le monde pour faire face aux conséquences de la pandémie, 83% viennent de 36 pays riches. Seul 0,4% ont été dépensés dans 59 pays à revenu faible, a relèvé Oxfam. Cela représente près de 35 milliards d’euros.

Dans 28 pays riches, les autorités ont dépensé l’équivalent de 572 euros par personne en moyenne dans des programmes supplémentaires de protection sociale, contre 23 euros dans les pays émergents. Et à peine 3,29 euros dans les pays à faible revenu.

Oxfam assure que 13% des pays à revenu faible et intermédiaire disposaient de programmes s’étendant sur plus de six mois. Or pour 41% de ces pays, le soutien public a pris la forme de versements uniques, qui sont déjà épuisés.

"Des années de sous-investissement ont exposé les programmes de protection sociale de ces pays aux pires conséquences de la pandémie", a dénoncé Oxfam.

L’organisation expliqué que les prestations sociales quasi universelles existante dans certains pays avant la pandémie étaient mieux préparés. Parmi les pays ayant pu faire face : l’Afrique du Sud, la Namibie et la Bolivie.

Le rapport a noté que 500 millions de personnes n’ont pas d’emploi pour le moment ou se trouvent actuellement en sous-emploi. Une situation qui touche davantage les femmes que les hommes. D’ailleurs, la main-d’œuvre des pays à revenu faible a perdu 23% de ses heures de travail.

"Beaucoup s’enfoncent dans les dettes, sautent des repas, assurent la garde des enfants privés d’école et doivent vendre leurs biens", a déploré Hilde Van Regenmortel, en charge du plaidoyer sur la protection sociale chez Oxfam Belgique.

Oxfam presse les gouvernements des pays à revenu faible et intermédiaire d’augmenter les impôts des plus riches, afin de financer une protection sociale universelle décente.

"Il est aussi encore temps pour les pays riches d’augmenter leur aide et d’annuler les dettes de ces pays", a conclut l’organisation, en appelant à créer un Fonds mondial pour la protection sociale.

Céline Tabou

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus