La lutte contre le chikungunya

Vérité et respect

8 février 2006

Devant une maladie très peu connue, le principe de précaution est une ligne risquée à franchir. Pour l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH), l’hypothèse d’un chikungunya mortel n’est pas écartée ni invalidée : "On sait qu’on ne sait pas", avoue d’ailleurs le docteur Gaüzère. Ce principe de précaution doit également être de mise dans la lutte contre le vecteur de la maladie, au nom de la vérité et du respect dus aux Réunionnais.
Professionnels de santé et acteurs économiques soulignent chacun dans leur domaine l’ampleur du désastre. Celui-ci ne doit surtout pas être amplifié par une catastrophe écologique due à un usage massif de produits néfastes à notre environnement. C’est ce qu’a rappelé hier la municipalité du Port.
Pour cela, les équipes de désintectisation de l’armée et de la DRASS utiliseront des produits sélectionnés par la commune pour leur faible capacité de nuisance sur l’écosystème. Les Jeunes agriculteurs ont prôné hier - comme “Témoignages” le fait depuis longtemps - l’utilisation d’un bacille naturel pour détruire les moustiques. Ils ont écrit dans ce sens à la Préfecture, qui ne leur a toujours pas répondu.
La mobilisation des énergies pour l’éradication de l’épidémie ne doit pas faire oublier la recherche des responsabilités. C’est le sens de la plainte contre X déposée hier par l’ORGECO (Organisation générale des consommateurs) pour mise en danger de la vie d’autrui par négligence.

Le bilan intermédiaire de l’opération déchetterie mobile au Port fait état de 1.343 cas de chikungunya dans 3.000 foyers visités. Cela fait une proportion d’une personne atteinte sur huit. À l’échelle de La Réunion, cela donnerait presque 100.000 malades du chikungunya, en sachant que Le Port fait partie des communes les moins touchées. C’est dire l’ampleur de l’épidémie dans l’île.
(photo M. M.)

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