Cette conception de la justice me fait honte

24 février 2007

Il revenait à M° Rémi Boniface de conclure cette journée de plaidoiries.
Comme il en a l’habitude, il s’est attaché à décortiquer les accusations du ministère public point par point. Au terme de cet “essorage“, il ne reste rien pour vêtir l’extrême nudité d’une accusation pourtant initialement présentée comme parée de maints atours.

M° Rémi Boniface a plaidé près de trois heures*. Et chacun de ses arguments a fait mouche. Jamais il n’a ménagé le Procureur de la République mais, même lorsqu’il a dit son effroi devant l’ignorance manifeste de l’accusation, cela a été fait avec le souci de montrer les dangers résultant d’une telle ignorance sans pour autant tenter de blesser M. Audureau.

Et pourtant, il en a fallu de la retenue lorsque fut démontré qu’à l’ignorance du Code des Marchés publics, le procureur n’a pas reculé devant la médisance. Partant de l’hypothèse selon laquelle l’amitié existant entre Maurice Gironcel et un entrepreneur aurait pu permettre à celui-ci d’être informé d’une disposition inconnue des autres entreprises soumissionnaires, le Procureur était passé aussitôt au mode affirmatif pour, sans la moindre preuve, bâtir un “roman” et tenter d’étayer une accusation usurpée de favoritisme. « Cette façon de procéder me fait ressentir de la honte, ce n’est pas ma conception de la justice », déclarait, visiblement peiné, M° Boniface.

Au terme de sa minutieuse plaidoirie, M° Boniface sollicitait du tribunal la relaxe de Maurice Gironcel.
Il revenait à Maurice Gironcel de s’exprimer en dernier. Le Maire de Sainte-Suzanne rappela qu’une fois, une mère de famille venue le voir pour tenter - vainement - de régler un problème, à l’issue d’un long entretien où cette dame avait eu le sentiment d’avoir pu enfin être écoutée, elle avait quitté son Maire en lui disant « merci docteur ». Cela démontre combien le rôle d’un Maire dépasse, et de beaucoup, le cadre sec de ses seules compétences légales. Maurice Gironcel expliqua qu’il continuerait à accorder sa confiance à ses collaborateurs et il termina ainsi « en sortant de ce tribunal, je sais que je vais pouvoir continuer à marcher la tête haute et à regarder les gens droit dans les yeux ».

JSM

*Lundi, nous reviendrons plus longuement sur cette plaidoirie.


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