Disparition d’Aafifoudine Aboudou

Des citoyens exigent la vérité et la justice

10 mai 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

C’est dans la grande salle de l’OMS du Port, que l’Association “Vérité et Justice” pour Aafifoudine a tenu hier sa conférence de presse. Un rendez-vous avec les médias qui a pris des allures de rassemblement, tant l’émotion est forte parmi les amis les voisins, les parents et de nombreux citoyens réunionnais. Robin Rochecouste, porte-parole de l’Association, a rappelé qui était le jeune disparu : un jeune homme exemplaire, issu de Grande Comore (Union comorienne) venu étudier dans notre pays, « afin d’avoir une vie meilleure ». Les membres de l’Association sont revenus sur certains travers du traitement médiatique :

« On parle beaucoup plus des professeurs et du proviseur comme des victimes, alors que des syndicats puissants et arrogants les protègent, et qu’à cette protection s’ajoute celle du recteur ». Un retournement des rôles qui, selon les citoyens mobilisés « fait presque oublier les victimes, Aafifoudine, ainsi que sa famille ». Robin Rochcouste a rappelé en outre les conditions troubles qui ont entouré l’enquête et l’accomplissement par l’Éducation nationale du devoir d’information : ainsi, les parents ont appris des gendarmes la disparition de leur enfant ; les forces de l’ordre ont d’ailleurs elle-même soutenu contre toute raison la thèse de la « fugue ».

“Que justice soit faite”

Un ensemble de postures institutionnelles qui donnent à ces citoyens l’impression d’être traités comme des citoyens de seconde zone : à un “deux poids deux mesures” dans la mise en œuvre des moyens se sont ajoutés une série d’attitudes qui ont provoqué chez de nombreux citoyens le sentiment d’une « agression », à laquelle l’association entend répondre par des actions « dans le cadre des valeurs de la République, pour exprimer l’indignation, mais aussi pour montrer les valeurs de tolérance et de paix ». À mille lieues des polémiques entretenues par certaine presse, les Réunionnais réunis hier au Port n’attendent qu’une seule chose : que justice soit faite.

Geoffroy Géraud-Legros

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