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À La Plaine-des-Palmistes et à Saint-Denis
23 juillet 2007, par
Elles se sont donné rendez-vous sur le parvis des Droits de l’Homme à Champ Fleuri pour exprimer leur souffrance et leur incompréhension. Installées pour beaucoup, depuis des générations, à La Plaine-des-Palmistes et à Saint-François, ces familles détiennent des actes de propriété. Mais aujourd’hui, on leur demande de tout quitter. Agir Pou Nout Tout demande à l’Etat de réagir. La semaine s’annonce décisive : rencontre avec le Sous-préfet de Saint-Benoît le 25 juillet et décision de justice le 27.
Rassemblement symbolique samedi matin sur le parvis des Droits de l’Homme à Champ Fleuri. La soixantaine de familles de la rue Théo Marianne de la Petite-Plaine à La Plaine-des-Palmistes et de Saint-François à Saint-Denis entendent défendre leurs droits. Depuis plusieurs années, un conflit les oppose à un certain Emmanuel De Balman. Celui-ci se dit héritier de la famille Crémazy, ancienne propriétaire des lieux où vivent actuellement ces familles. Marié à la veuve d’André Crémazy, elle aussi décédée, Emmanuel De Balman réclame aujourd’hui les terrains.
L’Etat doit prendre ses responsabilités
Pourtant, les habitants disposent depuis des années de titres de propriété, elles ont obtenu des permis de construire et payent régulièrement leurs impôts fonciers. Une première décision du Tribunal de Grande instance en 2005 avait donné raison aux habitants, condamnant Emmanuel De Balman à payer des dommages et intérêts, ce qu’il n’a pas fait, étant allocataire du RMI. Rebondissement en avril dernier, la Cour d’appel reconnaît Emmanuel De Balman seul propriétaire à La Plaine-des-Palmistes. Ce qui signifie pour les familles l’expulsion. Les habitants de la Plaine ont demandé à rencontrer le sous-préfet de Saint-Benoît le 25 juillet. Les habitants de Saint-François attendent quant à eux la décision du tribunal le 27 juillet.
L’association Agir Pou Nout Tout, qui soutient les habitants, demande à l’Etat de prendre ses responsabilités dans cette affaire. Car c’est bien plus qu’un simple conflit pour des terrains. « Cette affaire De Balman est un virus qui peut toucher toute la société réunionnaise, il faut l’éliminer tout de suite », affirme Jean-Hugues Ratenon. Comment des familles qui disposent d’actes trentenaires, obtenus chez des notaires, peuvent-elles être expulsées ? Agir Pou Nou Tout demande au préfet de créer une cellule d’accompagnement pour ces familles et de saisir la Chambre des notaires afin d’examiner leur pratique. De même, l’association interpelle les députés et sénateurs : « Nous demandons la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire concernant la pratique des notaires à La Réunion », souligne Jean-Hugues Ratenon.
Aucun Réunionnais n’est à l’abri de ce genre d’affaire
Aucun Réunionnais n’est à l’abri de ce genre d’affaire. Pour preuve, Agir Pou Nout Tout reçoit des centaines d’appels, témoignages de cas similaires ou approchants. Au siècle dernier, de nombreux propriétaires ont cédé leurs terres à leurs employés ou locataires, des familles le plus souvent misérables, avant de retourner en Métropole pour une vie meilleure. Mais à l’époque, le don ou la vente se faisaient par écrit ou verbalement. Ce qui n’empêchait pas les notaires d’établir ensuite des actes de propriété. Les familles qui ont acquis ces terrains à la sueur de leur front les ont ensuite valorisés de génération et génération. Agir Pou Nout Tout craint que l’affaire De Balman soit une brèche ouverte pour les descendants d’anciens propriétaires, maintenant que les terrains ont pris de la valeur à La Réunion.
Pour Jean-Hugues Ratenon, il est évident qu’en dépouillant les familles de leurs biens, on s’attaque à leur mémoire et au travail de toute leur vie. « Il y a une situation de souffrance chez beaucoup de familles. Elles ont le droit d’être écoutées, l’Etat a une responsabilité envers ces hommes et ces femmes, il doit faire respecter les droits humains, les laisser vivre dans la dignité », estime le président d’Agir Pou Nout Tout, qui n’exclut pas d’autres rassemblements si aucune solution n’est trouvée pour ces familles.
Edith Poulbassia
Témoignages
• Patrick Hoarau de Saint-François
« Mener une enquête approfondie »
« Le foncier se fait rare à La Réunion. Aujourd’hui, il y a 6 millions d’euros d’expertise sur ce foncier à Saint-François. Les générations se sont succédé, les familles disposent d’actes administratifs, elles ont des droits à faire valoir. Pour nous, Emmanuel De Balman est un épiphénomène. Ce n’est pas lui que l’on vise. Nous voulons mener une enquête approfondie de cette affaire. Qui articule tout ça, qui veut récupérer ces terrains ? De Balman est au RMI et il a pourtant les moyens de se payer un avocat, sans aide juridictionnelle... Des personnes sont malades, d’autres sont décédées à cause de cette affaire. Mais les familles ne doivent pas prendre peur. Une expulsion ne se fait pas comme ça ».
• Philippe Robert de Saint-François
« André Crémazy n’a jamais rien réclamé »
« 17 familles, soit 50 personnes, sont concernées par cette affaire. Nous sommes optimistes quant à la décision du tribunal. André Crémazy (descendant des anciens propriétaires), décédé le 6 mars 1996, n’a jamais réclamé les terrains de Saint-François. Et pour cause, dans une lettre du 19 avril 1931, la famille Crémazy a fait don des terrains à Henri Evariste, le grand-père des Pausé, actuellement propriétaires ».
• Jean-José Minatchy de la rue Théo Marianne
« Nous ne sommes pas des chiens de garde »
« Aujourd’hui, j’entends mes enfants me demander s’ils pourront encore jouer dans la cour. Ils comprennent la situation. C’est pour eux que je vais me battre. Nous ne sommes pas des chiens de garde placés là pour veiller sur les terrains. Nous devons être respectés, nous payons nos impôts, nous avons valorisé ces terres ».
• Freddy Marianne du collectif Théo Marianne
« C’est une aberration »
« Pendant des années, les ventes, les donations ont été autorisées par les notaires. Nous avons même bénéficié de l’aide de l’Etat pour construire nos cases. Depuis 1902, la famille Marianne a valorisé ces terrains. Nos familles se sont levées chaque jour, elles se sont sacrifiées pour que cela soit possible. Aujourd’hui, c’est une aberration. On se bat seul ».
Après l’esclavage, le colonialisme
« Il n’y a pas eu de réforme agraire »
Pour Max Banon, de l’association Agir Pou Nout Tout, il ne s’agit pas de cas isolés. « Ces familles mènent un combat exemplaire, qui ne fait que commencer », estime-t-il. Depuis la médiatisation de cette affaire, les langues se délient. L’association reçoit des dizaines d’appels exprimant des cas similaires. « Ceci est lié à l’histoire même de La Réunion. Avec l’esclavage, la colonisation qui a exploité les populations les plus pauvres, nous n’avons pas fait de réforme agraire. D’autres pays qui ont connu des situations similaires, comme le Brésil, et plus près de nous l’Ile Maurice, il y a 2 ans, ont mis en place une réforme pour ces gens qui ont connu l’exploitation », a-t-il déclaré. Pour lui, l’Etat pourrait faire de même pour La Réunion.
EP
Cité Ozanam du Tampon
Egalement présents, les habitants de la cité Ozanam du Tampon. Il y a 30 ans, l’association Saint-Vincent de Paul avait mis à disposition de familles démunies des terrains et des maisons. Récemment, l’association a décidé de vendre ces terrains à la Sodegis, sans prévenir les familles. Six maisons ont été détruites. Epaulé par Max Banon d’Agir Pou Nout Tout, une réunion a eu lieu avec la Mairie de Tampon, la DDE, la Sodegis et le projet a été annulé. Les gens expulsés vont réintégrer leurs logements. Mais pour ceux qui ont vu leurs cases détruites, aucune solution. Max Banon évoque ainsi le cas de cette vieille dame encore sous le choc : « Une gramoune a été traumatisée. Tous les jours, elle demande à ce qu’on lui rende les clés de sa maison alors qu’elle a été détruite ». Pour ces personnes expulsées, Agir Pou Nout Tout demande à la mairie et au sous-préfet un accompagnement social pour les loyers, les fins de mois difficiles. Elle demande aussi à ce
qu’une famille puisse enfin bénéficier de l’électricité. Les habitants ont décidé d’avoir recours à la justice pour déterminer à qui appartiennent les terrains.
EP
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