Affaire de Balman à la Plaine-des-Palmistes et Saint-François

Georges Crémazy n’a pas fini de prouver qu’il est l’héritier

20 mars 2008, par Edith Poulbassia

Georges Crémazy est bien le descendant direct de la famille propriétaire des terrains de la Plaine et de Saint-François. Pour les familles menacées d’expulsion, ce n’était plus qu’une question de temps avant de retrouver la tranquillité. Mais la bataille n’est pas gagnée. Le notaire qui devait rétablir Georges Crémazy dans son droit d’héritier fait subitement marche arrière.

Les 62 familles de Saint-François et de la Plaine-des-Palmistes sont toujours sous la menace de l’expulsion. Il y a quelques mois, la rencontre avec Georges Crémazy, héritier de la famille propriétaire des terrains, avait redonné espoir à tout le monde. Emmanuel De Balman qui revendiquait les parcelles n’était plus en position de force. Pour le collectif des familles, il ne restait plus qu’à rétablir le droit de succession de Georges Crémazy. Lequel s’engageait à laisser les familles sur les terrains déjà occupés. La position de Georges Crémazy n’a pas changé, malgré la tentative de négociation entamée par Emmanuel De Balman.
Philippe Robert et Joé Minatchy, porte-parole du collectif des familles, ont dénoncé hier la difficulté que Georges Crémazy rencontre pour avancer dans sa démarche. Georges Crémazy est venu soutenir les familles l’année dernière à La Réunion. En octobre, il informait le notaire en charge de la succession qu’il était un des héritiers directs de la famille Crémazy. Le notaire lui répondait alors : « A aucun moment, il ne nous a été indiqué que M. Louis Séraphin Crémazy laissait des enfants naturels reconnus et il m’était bien évidemment impossible de le deviner ». Le notaire proposait alors d’établir « une attestation de propriété rectificative tenant compte des droits des héritiers qui auraient été omis ».

De Balman joue la montre

Georges Crémazy a donc fait parvenir tous les documents nécessaires à cette attestation de notoriété rectificative. Plus de 2 mois sont passés, et les choses n’ont pas avancé. « Georges m’a dit que cela commençait à l’intriguer et qu’il ne comprenait pas ce retard inexplicable du notaire », confie Philippe Robert. Un tel document peut en effet être prêt en 3 semaines.
D’après le porte-parole du collectif, le notaire refuse maintenant de réaliser cet acte. « A la demande de Georges Crémazy, notre avocat a pris contact avec le notaire. Celui-ci a expliqué à notre avocat qu’il ne voulait plus établir le document ». Alors que Georges Crémazy dispose de tous les documents qui prouvent sa filiation avec la famille Crémazy, le notaire lui demande de se tourner vers un cabinet de généalogistes judiciaire afin d’établir une « dévolution successorale ». Démarche inutile.
Philippe Robert et Joé Minatchy en sont convaincus, on cherche à faire perdre du temps et de l’argent aux familles. A la Plaine-des-Palmistes, les 44 familles ont reçu le 27 février une assignation en référé avec avis d’expulsion sous quinzaine. « Heureusement qu’elles ont pu prendre un avocat », précise Joé Minatchy. Ce qui a permis d’éviter cette expulsion à court terme. Mais jusqu’à quand ? Les 19 familles de Saint-François ont jusqu’à fin avril pour connaître leur sort, une fois que le juge de l’exécution aura statué.
En attendant, Emmanuel De Balman continue à affirmer qu’il est le propriétaire des lieux. Mais le collectif n’est pas prêt à baisser les bras. Bien au contraire, Joé Minatchy, Philippe Robert et Pascal Ramy se disent plus déterminés que jamais.
Pour eux, cette affaire ne fait que commencer. « Saint-François et la Plaine-des-Palmistes ne sont que des coups d’essai. Si ça fonctionne, d’autres communes seront concernées », affirme Philippe Robert. Il cite ainsi, documents à l’appui, les autres communes dans lesquelles Emmanuel De Balman pourrait revendiquer 11 terrains. Parmi ces villes, Saint-Paul et Sainte-Suzanne. « Si les personnes concernées veulent se joindre à nous, il n’y a aucun problème. Plus on sera nombreux, mieux ce sera », déclare Joé Minatchy.
Quant à dire que la Chambre des notaires n’était pas au courant de cette affaire De Balman, le collectif affirme détenir des preuves du contraire. A suivre.

Edith Poulbassia


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