Familles menacées d’expulsion à la Plaine-des-Palmistes et à Saint-François

Georges Crémazy : « nous ne pouvons pas aider tout le monde car nous n’en avons les moyens »

31 mars 2008, par Edith Poulbassia

En visite à La Réunion l’année dernière, Georges Crémazy s’est engagé à soutenir les collectifs des familles de la rue Théo Marianne à la Plaine-des-Palmistes et à Saint-François. Il tient cependant à rappeler sur quelle base un accord a été trouvé entre lui, les autres descendants Crémazy et les familles qu’il a rencontrées. Si les Crémazy veulent aider ces familles, ils veulent aussi récupérer une partie de leurs biens.

Georges Crémazy était attendu tel un sauveur quand il est venu l’an dernier soutenir les expulsables de la Plaine-des-Palmistes et de Saint-François, en conflit avec Emmanuel De Balman, celui qui se déclare seul propriétaire des terrains occupés.
Héritier oublié (et avec lui toute une branche de la famille Crémazy), Georges Crémazy s’est dit décidé à rétablir ses droits mais il a assuré aux collectifs des familles de la rue Théo Marianne de la Plaine et de Saint-François qu’il ne toucherait pas aux terrains occupés depuis des décennies, parfois avec des actes de propriété.
Mais l’engagement qu’il a pris ne concerne que les familles rencontrées.

« Tous ceux que je n’ai pas connus ne seront pas couverts par mon engagement »

C’est ce qu’il tient à préciser aujourd’hui, pour éviter que le malentendu s’installe et ne nuise au sérieux de sa démarche. Un malentendu qu’il voit déjà se profiler dans l’opinion publique. « J’ai lu récemment dans la presse de la Réunion des réactions de lecteurs à propos de mon projet qui consisterait, selon eux, à abandonner tous les biens (si les droits des héritiers Crémazy étaient reconnus) de François Pascal Crémazy. D’où leur interrogation sur le sérieux de ma démarche ou de mon engagement, car une telle générosité serait tellement sainte qu’elle serait à juste titre suspecte. Or je ne suis pas un bon samaritain, ni les autres descendants Crémazy, nous ne pouvons aider tout le monde car nous n’en n’avons pas les moyens ».
Et si Georges Crémazy s’est engagé devant les familles membres des collectifs rue Théo Marianne et Saint-François, ce n’est pas uniquement par générosité. Il souhaite, avec les autres descendants, profiter aussi de cet héritage. Et il poursuit : « Je ne me suis engagé vis-à-vis d’aucun autre occupant, pour la bonne raison que les autres descendants ne sont pas d’accord, ni moi non plus, pour tout donner (et ne garder que les frais dépensés) ».

Georges Crémazy affirme que « c’est d’ailleurs à la condition que les descendants Crémazy, s’ils deviennent héritiers, entrent en possession de biens qui ne font pas simplement que couvrir les dépenses engagées (frais de succession, honoraires de notaire, d’avocat, etc.) que les descendants Crémazy ont accepté de ne pas expulser les membres des collectifs des expulsables de la rue Théo Marianne à la Plaine des Palmistes et de Saint-François que j’ai connus lors de mon séjour à La Réunion ».

Philippe Robert, porte-parole du collectif de Saint-François confirme les propos de Georges Crémazy. « Je comprends parfaitement sa réaction et nous sommes de tout coeur avec lui, et sa famille ».
Georges Crémazy limite donc son engagement vis-à-vis de la soixantaine de familles membres des collectifs. Il ne pourra pas, si des cas similaires viennent à se présenter dans d’autres villes, faire preuve d’autant de compréhension.

Edith Poulbassia


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