Les ’regrets’ des gendarmes

27 juin 2008

Michel Séraphine et Théo Hilarion.
(photo Imaz press Réunion)

Après la plaidoirie de la partie civile et les réquisitions de l’avocat général, le matin, après les plaidoiries de la défense, le président a donné la parole aux accusés. Ces derniers se sont adressés, tous les deux, à Théo Hilarion :
« Vos cauchemars, je les partage » - a commencé Alain Michelot. « Votre douleur, je la ressens. Je vous remercie pour votre dignité et j’espère que, des vérités qui ont pu être dites, vous tirez une satisfaction. Je vous remercie pour la main tendue ».
Puis Charles Gamet s’est levé, pour exprimer à son tour son « regret de ce qui vous est arrivé. J’en assume la responsabilité puisque j’avais la responsabilité du commandement des opérations. Je veux vous exprimer ma solidarité et ma grande sympathie, et je souhaite sincèrement pouvoir concrétiser ma proposition de ce matin ». Le gendarme avait, le matin même, dit son désir "d’aider" Théo Hilarion autant qu’il le pourrait.

Zot la di

Michel Séraphine (CGTR Ports & Docks, partie civile) :
Aujourd’hui, Théo se sent libre...
« La justice a rendu son verdict. Mais pour nous le verdict le plus important est le double pardon de Théo, qui a donné une leçon de dignité et de respect dans ce tribunal.
Ce procès est une avancée considérable. Théo demandait la vérité. Aujourd’hui, il est soulagé. Bien sûr, on aurait pu s’attendre à ce que le tribunal suive au moins les réquisitions de l’avocat général.
Pour nous ce procès a été révélateur. Aujourd’hui, toute la population réunionnaise sait qu’on nous a menti pendant des années. On sait qu’il y a eu une conspiration du silence, de la part de toutes les autorités de l’île, qui, depuis le début, ont su qu’un gendarme avait tiré, qu’il ne pouvait le faire que sur un ordre de son supérieur - et qui ont décidé d’enliser la procédure.
Aujourd’hui, Théo se sent libre et pour nous, c’est le plus important »
.

Théo Hilarion
« Aujourd’hui, je peux enfin lâcher tout. J’ai vécu pendant 14 ans entre l’hôpital et la Justice et maintenant je veux vivre. Je tourne la page ».

Rémi Boniface
« Pendant 14 ans, Théo Hilarion s’est battu sans complaisance, comme un guerrier. Il a gagné. Le jour de rendre les comptes, il s’est comporté comme un seigneur. Il a accordé son pardon, total ».

Théo Hilarion

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