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Les dockers en Assemblée générale
21 juin 2008
Une assemblée générale des travailleurs du port a eu lieu hier matin à l’entrée du port Est, là où se sont produits les événements du 7 mars 1994 - qui ont coûté un œil au docker Théo Hilarion. Quatorze ans après les faits et au terme d’une procédure qui a épuisé toutes les échappatoires et les manœuvres de renvois, les faits seront examinés la semaine prochaine en cour d’assises.
Les dockers, réunis autour de Théo Hilarion et des responsables de la Fédération CGTR ports & docks, constituée partie civile dès 1994, ont écouté Michel Séraphine, secrétaire fédéral, rappeler la position constante de la partie civile dans son accompagnement de la victime : comment une simple réunion de dockers qui protestaient contre le viol d’un accord signé une semaine plus tôt, a-t-elle pu déboucher sur un acte aussi violent ?
« Qui a donné l’ordre ? » « Qui se cache derrière cette provocation ? » a demandé le syndicaliste qui, comme Théo Hilarion et tous les autres dockers, attend du procès en assise qu’il permette l’énoncé de vérité qui n’ont pas été dites. Des vérités administratives qui touchent peut-être à l’organisation portuaire de l’époque et au partage des responsabilités. Des vérités judiciaires étouffées pendant longtemps par un certain procureur...
Les dirigeants syndicaux ont appelé les travailleurs du port à être présents au procès, et dignes « comme l’a été Théo depuis le départ ».
Hier matin, c’est la vérité des dockers dans les faits du 7 mars 1994 qui a été énoncée.
Arrivé la veille à Gillot et accueilli par deux anciens camarades à sa descente d’avion, Théo Hilarion a retrouvé sa famille, son ancien quartier de l’Epuisement, au Port et tous ses dalons. A le voir, toujours fort, le visage ouvert, souriant, barré de lunettes noires, comment deviner que ce grand gaillard a reçu dans l’œil gauche une munition de guerre qui ne lui a pas seulement crevé l’œil mais aussi “explosé” les sinus et le haut du palais, lui ôtant pour toujours le goût, l’odorat et une partie de la vue ? Quatorze ans plus tard, il fait toujours l’objet de soins intensifs et d’un traitement suivi. Et toujours avec le sourire.
Hier, tous les travailleurs de l’enceinte portuaire étaient venus le revoir. Même ceux qui, en 1994 - parce qu’ils donnaient la priorité au règlement d’un problème personnel plutôt qu’à l’analyse du devenir portuaire et à l’intérêt général - avaient suivi le patron de la SGM parce que ce dernier leur promettait « un salaire mensuel ».
Des négociations et un accord
Michel Séraphine a rappelé le contexte de la mensualisation des dockers, introduite à La Réunion à contre-sens des conventions collectives signées précédemment. « Ce 7 mars 1994 va rester gravé à jamais dans la mémoire des travailleurs portuaires. Ce 7 mars était pourtant un jour comme un autre. On était en pleine négociation avec la partie patronale, avec les responsables de l’administration, pour trouver un terrain d’entente. Depuis un mois, on négociait et on avait réussi à signer un protocole d’accord, le 1er mars 1994, pour une “expérimentation de la mensualisation”, soit disant ».
Et le leader syndical de rappeler que la négociation fait partie de la culture des travailleurs portuaires réunionnais puisqu’ils avaient négocié en 1990 une convention collective réactualisée en 1991.
« Tout le monde saluait l’effort consenti par les dockers, y compris l’administration, y compris Georges Michel. M. Serge Dutruy, DDE, disait qu’on avait pris de l’avance sur l’ensemble des ports métropolitains. Il disait aussi que les dockers réunionnais avaient certainement fait le geste le plus fort par rapport aux autres ports métropolitains. Et si la loi de 92, votée en France, ne concernait pas La Réunion, c’est parce que nous avions déjà rempli les conditions. M. Georges Michel, PDG de la SGM, disait que le problème était réglé pour 15-20 ans. Il l’a dit dans le Quotidien à l’époque... »
C’est dans ce contexte que le patron de la SGM arrache l’accord du 1er mars 1994 qui donnait le cadre d’une “expérimentation” de mensualisation dans une entreprise privée, à une époque où l’ensemble des dockers étaient des intermittents, embauchés par le BCMO (bureau central de la main d’œuvre). Pour le démarrage de cet “essai”, l’accord disait qu’il fallait « 25 départs volontaires effectifs et un minimum de 35 salariés. Or ils n’étaient que 18... » poursuit le syndicaliste.
« Violation de l’accord » et déploiement de force
« Donc, pour nous, cet accord n’était pas respecté ; il y a eu violation. Et nous étions au BCMO (centre-ville du port-Ndlr) depuis 6h du matin, le 7 mars 1994, là où se passaient les embauches. On est venu nous prévenir : “Attention ! au port Est, c’est déjà barricadé ; il y a des forces de l’ordre en grand nombre qui vous attendent !” » rappelle le syndicaliste. Il se rappelle aussi son incrédulité, devant un déploiement de gendarmes mobiles « pour une simple expérimentation ». Peu avant, un mouvement des patrons et des employés du GPA « avait paralysé le port pendant 10 jours » sans qu’on voie l’ombre d’un bout de matraque de garde mobile.
Après l’incrédulité, les dockers retournent au port Est pour y tenir une réunion d’information sur le non respect des termes de l’accord. Et en effet, ils tombent nez à nez avec un barrage de garde mobiles...
Le dirigeant syndical raconte ensuite une matinée de palabres avec l’administration (la DDE), la présence du responsable des RG et du commissaire du Port, et l’incompréhension des dockers : « Qu’est-ce qui motive un tel déploiement ? » ont-ils demandé toute la matinée sans obtenir d’autre réponse que « Ce n’est rien ! c’est pour faire respecter le droit du travail ! »
« Nous aussi on veut travailler ! On est là pour préserver nos emplois... alors qu’est-ce que c’est ? » insistaient les dockers. Pas de réponse. Jusqu’à ce que le Directeur du Travail propose une médiation autour d’une « lecture précise de l’accord ». Rendez-vous est pris à Saint-Denis, où doit se rendre dun délégation de dockers avec Michel Séraphine.
Ce dernier part « confiant » dira-t-il, pour apprendre, en arrivant à Saint-Denis, qu’on a tiré sur ses camarades et qu’un docker est blessé grièvement.
« On n’a pas discuté. On a rebroussé chemin et quand on est arrivé, Théo était en sang, ici même, à terre et les camarades qui ont vu nous ont dit : “Dès votre départ, ils ont fait mouvement pour faire entrer de l’autre côté les 18 personnes”. Au moment précis où ils ont fait mouvement, Théo est venu, levant les bras, pour prendre sa moto qui était juste ici (au niveau de la barrière où se trouvaient les gendarmes - Ndlr) et c’est à ce moment que quelqu’un prend appui sur l’épaule d’un autre gendarme, il reçoit l’ordre et tire sur Théo à bout portant ».
Pourquoi une agression préméditée ?
A son retour, c’est la plus grande confusion à l’entrée du port. Des grenades lacrymogènes noient tous les acteurs dans un brouillard suffoquant, les dockers crient leur colère devant le coup de force, et s’affolent en découvrant l’un des leurs qui « perd son sang » comme ils le diront aux forces de l’ordre en réclamant des secours.
Tous ces détails seront évoqués par les différents témoins cités à comparaître pendant la semaine prochaine. De cette évocation, les travailleurs portuaires voudraient pouvoir tirer une vérité. Michel Séraphine poursuit : « Théo l’a dit, il n’est pas animé par l’esprit de vengeance ; mais il aimerait bien comprendre pourquoi on a tiré. Qui a donné l’ordre ? Pourquoi ? Tous les camarades présents ont dit que c’était une agression préméditée ! »
Du point de vue des travailleurs du port, Théo Hilarion compris, c’est l’essentiel de ce qu’ils espèrent apprendre de ce procès. « Pour nous, le 7 mars 1994 a été la plus grande provocation contre les travailleurs, ici à La Réunion. Sans doute dans l’histoire des luttes sociales, c’est la première fois qu’on agit de la sorte avec les salariés en lutte. Plus jamais ça. Ça ne doit plus arriver ».
Or bien des aspects entourant la genèse des faits sont restés étouffés par une instruction qui a très longtemps cherché à “noyer le poisson”. Les syndicalistes ont également évoqué les longueurs et les mensonges de la procédure. « Notre attente, c’est d’entendre la vérité dans cette affaire. Lundi, nous serons nombreux, nombreux et dignes, présents du lundi au vendredi aux côtés de Théo » a conclu Michel Séraphine.
P. David
« Papa, pourquoi on t’a tiré dessus ? »
Danio Ricquebourg, secrétaire de la Fédération ports & docks, a invité les dockers à être présents autant qu’ils le pourront pendant le procès : « I vé pa dir pou li la vi lé méyèr mé li nora pétèt in répons... » a-t-il dit avant de rappeler une conversation qu’il avait eue, plusieurs années auparavant, avec Théo Hilarion. « In jour, li lété avek son fiy et son fiy la demand ali -“Papa, pourquoi on t’a tiré dessus ?” E li la di : “je ne sais pas”... Et c’est parce que “je ne sais pas” que li veut justement obtenir une réponse, pou li pé pétèt refermé in poz doulourèz dan son vi ».
Théo Hilarion
Mersi pou la solidarité...
En les remerciant de leur présence et de leur solidarité, Théo Hilarion a engagé ses camarades à poursuivre le combat pour le port.
« Pétèt pa le komba kom nou la mené, par rapor sak lariv amoin. I fo pa i ariv in ot non pli. Mé i fo pa lashé. Zot i koné koman i espas sir se port. Sé 5 jour, i sera in komba an déor du port, mé ki konserne le port. Lé pa Théo Hilarion simplement. Se jour-là nous lété kombien ? Nou lété a plizièr... Na in la rèt atèr, mé moin lé sïr dans zot kèr zot tout la rèt atèr. Lundi, sak i gingne èt la, i fo ke nou sera la touzour kom le 7 mars, en fors, en masse, et en silence ; mi kroi ke sé la nou va mark le kou. Si zot lé la pendan le 5 jours, ben lé gar, mi gingne pi di azot rien !
Mersi pour zot prézans, pou zot solidarité. Nou va lèv le poin, fé lèv léspoir
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