Pardon et vérité

26 juin 2008

L’ex-adjudant-chef Alain Michelot a dit au deuxième jour de l’audience « avoir besoin du pardon de Théo Hilarion » pour apaiser sa conscience. La tonalité de cet appel était celle de la sincérité. La réponse de Théo est venue dans les instants qui ont suivi. Extraordinairement empreinte d’une émotion qui le prenait à la gorge, cette réponse - qui fut effectuée en deux temps, matin et après-midi - fut admirable d’authenticité :

- il y a longtemps que j’ai pardonné à celui qui a tiré sur moi...

- ... mais pour que ce pardon ait profondément un sens...

- ... il doit se fonder sur la vérité qui m’est due :

- si l’accusé a besoin de moi pour le pardon, moi j’ai besoin de lui pour la vérité.

Après avoir entendu, au troisième jour d’audience, les propos du colonel Guillaume (*), qui n’ont aucunement contribué - c’est le moins que l’on puisse dire - à faire émerger la chaîne véritable des responsabilités, des silences et des mensonges, on ne peut qu’être très anxieux, avec Théo Hilarion, pour l’issue annoncée pour ce soir.

La vérité sera-t-elle encore la grande absente d’un final qui serait alors synonyme de désolation ? Ou, au contraire, cette dernière journée peut-elle accoucher du déclic salvateur, pour notre dignité à tous ?

Alain Dreneau

(*) Officier supérieur qui commandait la gendarmerie de La Réunion à l’époque des faits.

Théo Hilarion

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