Affaire du Comité des Fêtes de Saint-Pierre

Un épouvantable gâchis

16 mai 2008

« On a débusqué le trésor de guerre du PCR » s’enivrait en 2000, 2001 et 2002, l’un des journaux de la place.
Hier, devant la Cour d’appel s’est répété le même désaveu d’une presse pilori et des deux magistrats qui se sont laissé embarquer dans un maelstrom médiatique dont le but fut clairement affiché quelques mois plus tard lorsque l’ex-rédacteur en chef du JIR expliqua à ses lecteurs que sa campagne de presse avait grandement contribué à la défaite d’Élie Hoarau.
Peu importaient alors les moyens. Près de 70 ans après qu’il eût proféré le tristement célèbre « plus un mensonge est gros, mieux il passe », son auteur aurait pu en vérifier la sinistre exactitude dans l’affaire du Comité des Fêtes. Peu importait l’honneur d’André Hoarau, Félix Nativel et d’autres si la flétrissure permettait d’atteindre Élie Hoarau.

Hier, donc était rejugée cette affaire du Comité des Fêtes de Saint-Pierre. De nouveau et d’emblée fut confirmé par la Cour que toutes les graves accusations portées étaient définitivement évacuées. Restaient alors des points techniques sur lesquels les avis des magistrats divergent : pour la Chambre Régionale des Comptes qui, à l’époque, s’était autosaisie de cette affaire, le Comité des Fêtes n’est pas une association transparente manipulée par le maire de Saint-Pierre, pour le Tribunal correctionnel de Saint-Pierre, si.
Lorsque deux juridictions, dont l’une est spécialisée dans la gestion financière, arrivent à de telles contradictions publiques, c’est assez dire la difficulté qu’il y a pour des profanes - ayant requis les conseils d’un cabinet d’avocats spécialisés - à distinguer les formes à respecter pour ne pas encourir les foudres des tribunaux.

Enfin subsistait le reproche d’avoir - pour assurer, avec succès, le service d’ordre des foires et braderies de Saint-Pierre - contracté avec des entreprises de sécurité et de gardiennage qui s’attachaient les services de personnels non déclarés. Selon l’accusation, certaines d’entre elles étaient des employés communaux, alors qu’il s’agissait en fait de bénéficiaires de contrats précaires auprès de la mairie de Saint-Pierre et dont aucune disposition n’interdit qu’ils exercent un autre emploi en dehors des horaires de travail.

Pour conclure, André Hoarau et Félix Nativel, violemment émus, ont rappelé combien eux-mêmes et leur famille avaient souffert et souffrent encore des accusations infondées dont ils ont été accablés.

La Cour rendra son délibéré le 17 juillet 2008.

Jean Saint-Marc


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