Justice : Affaire de la SEMITA

Un immense gâchis

6 septembre 2007, par Manuel Marchal

Au-delà de la banqueroute, la faillite de la SEMITA est une chance gaspillée pour La Réunion, et le Sud en particulier.

Dans son édition d’hier, notre confrère "Le Journal de l’île" revient sur l’enquête préliminaire sur la banqueroute de la SEMITA.
Selon les éléments cités par le "JIR", une grande partie des salariés de cette société d’économie mixte seraient des employés fictifs. Sur les 39 répertoriés, « près des deux tiers, soit la bagatelle de 26 emplois, sont présumés fictifs ».
Selon le "JIR", « les policiers ont acquis la certitude que cette colossale masse salariale bidon a largement contribué à la perte de la SEMITA entre sa création fin 2002 et sa disparition au cours du premier semestre 2006 ». Et le "JIR" de souligner qu’allégée de ses emplois, « la SEMITA aurait pu trouver un repreneur pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire les salariés dont le travail était effectif. L’affaire est d’autant plus grave que ceux-là ont été les dindons de la farce avec les conséquences catastrophiques que l’on imagine sur le plan financier et humain ».
Ces conclusions s’appuient sur plusieurs témoignages recueillis par les enquêteurs. Si de tels faits sont avérés, alors l’affaire de la banqueroute de la SEMITA prend une tout autre dimension.
Si cette société était gérée comme l’écrit le "JIR", le résultat est donc un énorme gâchis. Car, au cours de sa brève existence, la SEMITA a démontré une expertise suffisante pour décrocher le SEM d’Or en 2005, ce qui n’est pas rien. Or, si les premiers éléments de l’enquête sont concluants, ce résultat est donc à mettre au crédit d’une petite équipe de 15 personnes. C’est cette équipe d’experts, dans un secteur innovant en plein développement, qui a perdu son travail. C’est une catastrophe pour La Réunion.
Élément aggravant : c’est dans le Sud que se situe cette catastrophe. La SEMITA aurait pu permettre à la puissance publique de jouer un rôle important dans la structuration dans le développement de l’industrie des TIC dans le Sud de l’île. Un secteur porteur, qui est un des atouts sur lesquels La Réunion peut s’appuyer pour régler ses problèmes.
Mais cette chance a été gâchée, gageons que la lumière soit faite pour établir les responsabilités de chacun dans cet énorme gâchis pour La Réunion.

Manuel Marchal


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